| NAPOLÉONIEN, -IENNE, adj. et subst. A. − Adj. Qui appartient à Napoléon Ierou à Napoléon III, à leur famille, à leur système politique, à leur époque. 1. [En parlant d'une pers. ou d'un groupe de pers.] Dynastie napoléonienne; la France napoléonienne. LL. MM. Haïtiennes sont retirées en Toscane auprès des Majestés napoléoniennes (Chateaubr.,Mém., t.4, 1848, p.277).Turgot lui semblait être [à Napoléon] un excellent type de l'administrateur napoléonien (Sorel,Réflex. violence,1908, p.123). 2. [En parlant d'une chose concr. ou abstr.] Un grand lit napoléonien qui avait pu être beau en 1810 (Bloy,Femme pauvre,1897, p.17).Malgré les conquêtes napoléoniennes et le blocus continental (Morand,Londres,1933, p.42). B. − Adj. et subst. (Individu, groupe) qui est attaché à Napoléon Ierou à Napoléon III, qui est partisan de leur système politique; en partic., subst. masc., soldat de Napoléon Ier, qui lui est attaché. Cette famille napoléonienne, patriarcale et chrétienne des Cassagnac (Sainte-Beuve, Cahiers,1869, p.137).La chute de Charles X augmenta l'audace du vieux napoléonien [le capitaine Victor] qui fit toutes les bravades imaginables (A. France,Bonnard,1881, p.395). C. − [P. réf. à Napoléon Ier] 1. Adj. et subst. (Celui, celle) qui rappelle Napoléon Ierpar certains traits physiques ou moraux. [Louis Sautumier] Ce frère en romantisme, ce napoléonien incomplet. (...) j'ai distingué son amour de la gloire, son orgueil cabré (Barrès,Cahiers, t.1, 1896, p.110).Ramuntcho. Odéon. Une niaiserie. Antoine va au désastre. Il est trop napoléonien pour qu'on s'apitoie (Renard,Journal,1908, p.1166). 2. Adj. [En parlant d'une chose abstr.] Qui présente des aspects rappelant certaines caractéristiques, certains comportements propres à Napoléon Ier. Attitude napoléonienne. [M. de Kératry] termina sa harangue par un trait napoléonien qui devait m'écraser (Sand,Hist. vie, t.4, 1855, p.122).Il [le maître de ballet] leur donnait d'ailleurs des ordres avec une décision et une fermeté tout à fait napoléoniennes (Coppée,«100e» Korrigane,1880, v, 1, p.33).V. content ex. 3: −. Napoléon avait dit: «Vous verrez quel parti je saurai tirer des prêtres». Millerand fut chargé de donner aux chefs des syndicats toutes sortes de satisfactions d'amour-propre, tandis que les préfets avaient pour mission d'amener les patrons à accorder des avantages matériels aux travailleurs; on comptait qu'une politique si napoléonienne devait donner des résultats aussi considérables que celle que l'on suivait avec l'Église.
Sorel,Réflex. violence,1908p.305. REM. 1. Napoléonade, subst. fém.,hapax. Action d'éclat à la manière de Napoléon Ier. Autrefois, dès que j'étais seul, je rêvais à des Napoléonades de passions (Giono,Chron. Noé,1947, p.139). 2. Napoléonard, -arde, adj.,hapax, péj. Relatif à Napoléon Ier. V. latrie, ex. de L.Daudet. 3. Napoléoncule, subst. masc.,hapax, péj. Petit Napoléon. Où trouver assez de rire et de mépris pour ce petit drôle [Thiers] qui (...) voudrait être un Napoléoncule? (Michelet,Journal,1848, p.691). 4. Napoléonerie, subst. fém.,péj. Acte, chose ayant un rapport avec Napoléon Ier. Cet intrépide [Bourmont] subit, soudain, le dégoût incoercible de toute napoléonerie... Il vomissait les aigles, et le César, et toute la boutique laurée (La Varende,Man d'Arc,1939, p.117). 5. Napoléoniser, verbe trans.,iron. Rendre (quelque chose) napoléonien. C'est maintenant un pavillon central (...) napoléonisé par un vaste écusson impérial de front (Verlaine,
Œuvres compl., t.4, Mes hôp., 1891, p.302). 6. Napoléonite, subst. fém.,p. plaisant. Passion pour Napoléon Ieret son oeuvre. Ce vieil intellectuel avait le culte de Napoléon (...). Il était le premier à railler cette «napoléonite» (Rolland,J.-Chr., Maison, 1909, p.1049). 7. Napoléonomane, subst. masc.,péj. ou plais. Homme passionné pour Napoléon Ier, son oeuvre, son époque. L'implacable napoléonomane [Frédéric Masson] (L. Daudet, Fant. et viv.,1914, p.163). Prononc.: [napɔleɔnjε
̃], fém. [-jεn]. Étymol. et Hist. 1815 adj. (Malte-Brun, in J. Tulard, L'Anti-Napoléon, 155 ds Quem. DDL t.12). Dér. de Napoléon Ier, v. Napoléon; suff. -ien*. Cf. la forme napoléonéen dès 1809 (Prince de Ligne,
Œuvres choisies, t.1, préf., p.X). Fréq. abs. littér.: 182. Bbg. Dub. Pol. 1962, pp.349-350 (s.v. napoléoniste). _ Quem. DDL t.10 (s.v. napoléoniste), 12 (s.v. napoléonite), 18 (s.v. napoléoniste). |