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NACRE, subst. fém.
A. −
1. Matière calcaire (mélange de conchyoline et de carbonate de calcium), blanche, dure, à reflets irisés, sécrétée par certains mollusques et revêtant l'intérieur de leur coquille, formée de lamelles superposées parallèles, utilisée en bijouterie, en tabletterie et en marqueterie. Conque de nacre; boutons, collier, crosse, étui de nacre; nacre jaunie, peinte. La drague rapporta aussi une assez grande quantité d'huîtres, dont la nacre était si belle, qu'il paraissait très-possible qu'elles continssent des perles (Voy. La Pérouse,t.3, 1797, p.23):
1. Tous les autres foyers de lumière étaient cachés, irisaient secrètement les verres de Venise, les gondoles filées, la nacre des éventails, jetaient des bouquets de soleil dans les miroirs. Druon,Gdes fam., t.1, 1948, p.152.
Vieilli. Nacre de perle(s). Même sens. Une petite table (...), en bois incrusté de nacre de perles (Lamart.,Voy. Orient, t.1, 1835, p.245).Elles discutent sur les manches d'ombrelle; l'une les aime mieux en ébène, l'autre en nacre de perle (Taine,Notes Paris,1867, p.277).
2. P. méton.
a) Coquillage, coquille contenant de la nacre. Dans ce domaine [le grenier], je passais des heures seul, tranquille, en contemplation devant des nacres exotiques, rêvant aux pays d'où elles étaient venues, imaginant d'étranges rivages (Loti,Rom. enf.,1890, p.113):
2. La nacre est la coquille de la pintadine, l'huître perlière. Elle se fixe au fond des lagons par un byssus comme une moule. Il lui faut 4 ans pour atteindre une taille commerciale. C'est pourquoi les secteurs des lagons nacriers ne sont ouverts à la plonge de la nacre que selon cette périodicité. Tous les lagons des îles hautes comme des îles basses étaient autrefois peuplés de nacre. P. Mazellier,Tahiti, Lausanne, éd. Rencontre, 1963, p.142.
b) Ouvrage incrusté de nacre ou comportant un travail de la nacre. Nacre chinoise. À l'horizon, sur l'avancée du fort d'Aubervilliers (...) le gouverneur et son état-major, petit groupe fin, se détachant comme sur une nacre japonaise (A. Daudet, Contes lundi,1873, p.98).
B. − P. anal., littér. Reflet, couleur semblable à celui/celle de la nacre. Il renversa la tête vers le halo de nacre qui emplissait le haut du ciel (Colette,Chéri,1926, p.184).Sous les frictions qu'Angélo faisait aller de plus en plus vite, il lui sembla que la chair [d'un jeune homme] s'amollissait, tiédissait, reprenait un peu de nacre (Giono,Hussard,1951, p.57):
3. Si tu savais encor te lever de bonne heure, On irait jusqu'au bois, où, dans cette eau qui pleure Poursuivant la rainette, un jour, dans le cresson, Tremblante, tes pieds nus ont leur nacre baignée. Toulet,Contrerimes,1920, p.107.
Prononc. et Orth.: [nakʀ]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. [1347 lat. médiév. nacrum «matière blanche à reflets irisés qui se forme à l'intérieur de certains coquillages» (doc. du Dauphiné ds du Cange] 1389 nacle (Inventaire et vente des biens meubles de Guillaume de Lestrange, éd. H. de Lestrange, 7 ds IGLF: un hanap doré couvert, enfonsé de nacle); 1538 nacre de perles (doc. ds Havard); 1561 naccre de perle (Inventaire des meubles du château de Pau, 7 ds IGLF). Empr. à l'ital. nacc(h)aro, nacc(h)ara, nacchera, qui désigne à la fois un instrument à percussion (dep. le xives. d'apr. DEI) et la nacre (1295, lat. médiév. naccara ds Du Cange), lui-même empr. à l'ar. naqqaīra «petit tambour» (d'où nacaire*) qui a dû désigner par la suite une sorte de cor de chasse (sens att. pour le cat. nacre dès 1462), d'où «coquillage» p. anal. de forme (nacre désigne un coquillage en forme de corne à Minorque et sur les côtes de la Catalogne), d'où «nacre» p. méton. V. G. de Gregorio ds R. Ling. rom. t.12, pp.255-260; Cor. et Cor.-Pasc.; FEW t.19, pp.137b-138a et Hope, p.45. Fréq. abs. littér.: 335. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 279, b) 738; xxes.: a) 523, b) 476.
DÉR. 1.
Nacreux, -euse, adj.a) [Correspond à supra A] Qui ressemble à la nacre. Un certain prêtre révéla que les Japonais trouvaient une substance nacreuse dans la chair d'une espèce d'huître qu'ils ramassaient sur les rochers à la marée basse (E. de Goncourt, Mais. artiste, t.2, 1881, p.355).b) [Correspond à supra B] P. anal., littér. Qui a un éclat semblable à celui de la nacre. Glaciers, soleils d'argent, flots nacreux, cieux de braises (Rimbaud,Poés.,1871, p.130).Un poisson qui est un enchantement de nacreuse couleur par l'argentement azuré de son ventre (Proust,Temps retr.,1922, p.712). [nakʀø], fém. [-ø:z]. 1reattest. 1871 (Rimbaud, loc. cit.); de nacre, suff. -eux*.
2.
Nacrier, -ière, adj. et subst.a) Adj. α) Qui se rapporte à la nacre. Artisanat nacrier, industrie nacrière. (Dict. xxes.). β) Qui contient de la nacre. Les habitants de certaines îles exploitent les huîtres perlières ou les coquillages nacriers (Encyclop. univ. Suppl.1980, p.1059). γ) Où l'on trouve des coquillages nacriers. Lagons nacriers (supra ex. 2). b) Subst. Celui, celle qui travaille la nacre. La poussière si ténue et si abondante qui s'échappe des coquilles de nacre que l'on scie ou que l'on travaille au tour cause ces affections [bronchites chroniques, hémoptysies, ...]. Cependant on remarque que les nacriers ne deviennent pas phtisiques en une plus forte proportion que les autres (Littré-Robin1855, 1865). [nakʀije], fém. [-ijε ʀ]. 1resattest. a) 1855 ouvrier nacrier «ouvrier qui travaille la nacre» (Littré-Robin), b) 1903 «qui se rapporte à la nacre» (Nouv. Lar. ill.); de nacre, suff. -ier*.
3.
Nacrure, subst. fém.[Correspond à supra B] a) Éclat pareil à celui de la nacre. [Renoir donne à ses baigneuses] le poli et la consistance du kaolin; jamais le «blaireautage» de Bouguereau n'en dépassa la nacrure, le lissage, (...) et cependant (...) rien de fade [chez Renoir] (Mauclair,Maîtres impressionn.,1923, p.113, 114).b) P. méton. Effet de nacre. Tout ce qui passait de jour dans la pièce venait mourir dans les nacrures de cette chair, où l'embu des sueurs légères rendait plus vivante la matière même de la dormeuse (Aragon,Beaux quart.,1936, p.377). [akʀy:ʀ]. 1reattest. 1876 (J. Claretie, Le Beau Solignac, t.1, p.151 ds Darm., p.115); de nacre, suff. -ure1*.
BBG. Kohlm. 1901, p.23. _ Kristol (A. M.). Color. Les Lang. rom. devant le phénomène de la coul. Berne, 1978, pp.89-91.