| * Dans l'article "NABI,, subst. masc." NABI, subst. masc. A. − [Chez les Hébreux] Prophète biblique; homme inspiré, illuminé. Quelle analogie pouvait-on relever entre cet octogénaire las et triste et l'évangéliste de l'Ancien Testament, le nabi en tumulte, l'impétueux, le vitupérant Isaïe? (Huysmans,Oblat,t.2, 1903, p.125).Les nabis n'apparaissent qu'à l'époque de Samuel (...): ce sont des hérauts exaltés, qui ne sont pas nécessairement inspirés par Yahvé et qui entrent parfois en conflit avec les vrais prophètes (Foit.11968): −. Les nabis, les aèdes, les sages et les fous passent mélancoliques, avec sur leurs lèvres, ce refrain des coeurs: Love is my sin.
Péladan,Vice supr.,1884, p.61. B. − PEINT. Groupe de jeunes peintres indépendants qui se constitua en 1888 et qui tenta d'adapter les tendances symbolistes à l'art de la peinture (v. Hugues, Expr. atelier, s.d.). Ce groupe ne constitua pas, à proprement parler, un mouvement ou une tendance picturale; mais en rassemblant des tempéraments assez divers, il permit de donner certains rapports à leurs intentions respectives. C'est le poète Cazalis qui trouva le nom de Nabis, nabis signifiant en hébreu «les prophètes». On compta, parmi ce groupe, Sérusier, Ranson, Maurice Denis, Bonnard, Vuillard, Roussel, Maillol (Bég.Dessin1978). Prononc.: [nabi]. Étymol. et Hist. 1. [1853 «prophète hébreu» (s. réf. ds Pt Rob.)] 1863 «prophète hébreu» (Renan, Vie Jésus, p.7: chaque tribu nomade avait son nabi ou prophète); 2. 1932 peint. (Lar. mens., juill., p.152c, s.v. Denis). Empr. à l'hébr. biblique nābhī' «prophète». Au sens 2, nom donné par le poète fr. H. Cazalis (1840-1909) à ce groupe de peintres fondé en 1888 (d'apr. Hist. de l'art, t.4, 1969, p.388 [Encyclop. de la Pléiade]), ,,afin de manifester leur désir de régénérer la peinture comme les prophètes avaient régénéré Israël`` (M.-C. Jalard, Le Post-impressionnisme, Lausanne-Paris, 1966, p.153). DÉR. Nabisme, subst. masc.L'école, le mouvement des nabis. Essayons cependant de définir le nabisme. Nous en trouverons d'abord un premier caractère commun dans la volonté de synthèse, par quoi il s'oppose à l'impressionnisme, et qui conduit tous ses représentants à simplifier la ligne et la couleur pour mieux affirmer l'objet (Dorival,Peintres XXes.,1957, p.23).− [nabism̭]. − 1reattest. 1954 (A. Humbert, Les Nabis et leur époque, Genève, p.49); de nabi, suff. -isme*. |