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NÉNUPHAR, subst. masc.
Plante aquatique, dicotylédone, de la famille des Nymphéacées, à rhizome, aux feuilles arrondies flottantes, aux fleurs solitaires blanches, jaunes, violacées ou rougeâtres, se développant à la surface des eaux calmes dans les pays chauds et tempérés. Synon. jaunet d'eau*, lotus, lune d'eau*, lys d'étang, d'eau* ou aquatique, nymphéa.Ah! les promenades le long des berges fleuries, mes amies les grenouilles qui rêvaient, le ventre au frais, sur une feuille de nénuphar (Maupass., Contes et nouv., t.1, Mouche, 1890, p.1338).Le lys et spécialement le lys aquatique, que l'on appelle également lotus ou nénuphar, a toujours tenu une grande place dans l'imagerie symbolique de toutes les religions (Claudel, Poète regarde Croix, 1938, p.11):
. ... quand la demoiselle va errant avec son corsage bleu et ses ailes transparentes, autour de la fleur du nénuphar blanc, vous croiriez voir l'oiseau-mouche des Florides sur une rose de magnolia. Chateaubr., Génie, t.1, 1803, p.206.
P.méton.
Rhizome du nénuphar (broyé et utilisé dans la préparation de cataplasmes). Un cataplasme de nénuphar et de concombre (Balzac, Annette, t.2, 1824, p.205).
Fleur du nénuphar (pouvant servir à préparer des sirops). Sirop de guimauve ou de nénuphar (Geoffroy, Méd. prat., 1800, p.165).La chair des bras et des épaules avait l'éclat morbide et froid du nénuphar (Lorrain, Phocas, 1901, p.385).
Prononc. et Orth.: [nenyfa:ʀ]. Ac. 1694-1878: -far; Ac. 1935: -phar. Littré, Rob., Lar. Lang. fr.: -far ou -phar sous l'infl. de nymphéa. Prop. Catach.-Golf. Orth. Lexicogr. 1971, p.207: -far; cette graph. ds docum. Étymol. et Hist. xiiies. neuphar, neufar (Simples medecines, éd. P.Dorveaux, § 806), neuenufar (ibid., § 792); xiiies. nenufar (Antidotaire Nicolas, éd. P.Dorveaux, § 60); ca 1350 nenuphar (Texte médical, ms. B.N. fr. 12323, fo142 vob cité par R. Arveiller ds Romania t.94, p.159). Empr. au lat. médiév. nenuphar (av. 1250 ds Latham), et celui-ci à l'ar. nainūfar, nīnūfar, nīlūfar, du persan nīlūfar, lui-même empr. au skr. nīlōtpala- «lotus bleu», comp. de nīlah «bleu-noir» et utpalam «fleur du lotus» (Devic; Lammens, p.181; FEW t.19, p.137; Lok. no1570; Roll. Flore t.1, p.155; Klein Etymol.). Fréq. abs. littér.: 121.