| NÉGATIVISME, subst. masc. Attitude consistant à nier systématiquement l'existence ou la vérité de quelque chose ou à ne pas en tenir compte. Tout coin dans une maison, toute encoignure dans une chambre, tout espace réduit où l'on aime à se blottir, à se ramasser sur soi-même, est, pour l'imagination une solitude, c'est-à-dire le germe d'une chambre, le germe d'une maison. Les documents qu'on peut réunir en lisant sont peu nombreux parce que ce resserrement tout physique sur soi-même a déjà la marque d'un négativisme (Bachelard, Poét. espace, 1957, p.130).− PSYCHIATRIE. Attitude pathologique qui se caractérise par une résistance volontaire ou non d'un individu à ses propres désirs ou besoins et aux requêtes de son entourage. Négativisme caractérisé par la tendance qu'a le malade à s'opposer à tout ce que l'on veut lui faire faire (refus d'aliments, par exemple) (Codet, Psychiatrie, 1926, p.115).L'intelligence qui se raidit en contrariance est une intelligence qui s'étiole. Le dénigrement et le négativisme systématisés sont une forme de psychasthénie ou de paranoïa larvées, dont le pronostic est médiocre (Mounier, Traité caract., 1946, p.663). Prononc.: [negativism̭]. Étymol. et Hist. 1. 1900 psychiatrie (P.Sérieux, Nouv. classification des maladies mentales du professeur Kraepelin, in R. de Psychiatrie, no4, p.115 ds Quem. DDL t.29); 2. 1949 «attitude de négation systématique» (H. Bazin, Tête contre murs, p.170). Dér. de négatif*; suff. -isme*. Fréq. abs. littér.: 10. Bbg. Dub. Pol. 1962, p.351. |