| NÉCROMANCIE, subst. fém. Divination par l'évocation des morts. Rien de plus terrible et de plus lugubre que ce fantôme [Samuel, dans la Pythonisse de Salvator Rosa] arraché au tombeau par les formules de la nécromancie (Gautier, Guide Louvre, 1872, p.111).Ainsi évoquées, les âmes des morts sortent en foule de la terre (...). Cette brutalité ne contribue pas peu au sentiment de rudesse répandu sur toute cette scène de nécromancie (A. France, Vie littér., 1892, p.194).− P. métaph. Tout regard habituel est une nécromancie et chaque visage qu'on aime, le miroir du passé (Proust, Guermantes 2, 1921, p.140). REM. 1. Nécromance, subst. fém.,forme anc. [Une attest. chez Barrès qui le prend dans un sens partic.] Il ne subsiste rien du culte des animaux [en Égypte]. À la vie future, oui, on y croit. Beaucoup de nécromances (livre des morts, soit) mais de tous les pays, de tous les temps (Cahiers, t.6, 1907, p.222). 2. Nécromantique, adj.Qui est relatif à la nécromancie. Le magnétisme animal sort à peine de sa coque nécromantique (Proudhon, Créat. ordre, 1843, p.38).Le procédé nécromantique doit certainement être classé parmi les plus anciens modes divinatoires (Divin.1964). Prononc. et Orth.: [nekʀ
ɔmɑ
̃si]. Ac. 1694, 1718: necromance; 1740, 1762: né-; 1798, 1835: nécromance, nécromancie; dep. 1878: nécromancie. Étymol. et Hist. 1. 1546 «science occulte qui prétend évoquer les morts pour obtenir d'eux des révélations de tous ordres, particulièrement sur l'avenir» (Rabelais, Tiers livre, XXV, 161, éd.M.A. Screech, p.185); 2. 1701 «magie, en général» (Fur., s.v. nécromance). Empr. au lat. necromantia, lui-même empr. au gr. ν
ε
κ
ρ
ο
μ
α
ν
τ
ε
ι
́
α. On trouve plus anciennement nigromance (1119, Philippe de Thaon, Comput, 464 ds T.-L.), empr. au b. lat. nigromantia (vies. adj. ds Blaise Lat. chrét.; xie-xiies. subst. ds Nov. Gloss.), issu de necromantia sous l'infl. de niger «noir» (FEW t.7, p.80a), cf. aussi magie noire. Fréq. abs. littér.: 18. Bbg. Quem. DDL t.25 (s.v. nécromantique). |