| MÉDICASTRE, subst. masc. Péj. Médecin médiocre, ignare, inexpérimenté; guérisseur imposteur. Médicastre de province, de quartier. Aujourd'hui la médecine est devenue de mode, comme le reste: quelques médecins croient se faire un nom par une pratique singulière, et les charlatans ou les médicastres pensent se rendre recommandables en les imitant (Geoffroy,Méd. prat.,1800, p.68).Le vieux Haudry était un médecin de l'école de Molière, grand praticien et ami des anciennes formules de l'apothicairerie, droguant ses malades ni plus ni moins qu'un médicastre, tout consultant qu'il était (Balzac,C. Birotteau,1837, p.235).Ces gens qui ont l'air de tout savoir et qui ne savent rien (...), ces médicastres bouffis de vent (...) ces gaillards qui croient que tout leur est permis parce qu'ils ont trois ou quatre titres qui d'ailleurs... (Duhamel,Notaire Havre,1933, p.14).− P. métaph. Voilà un monde mutilé et les médicastres littéraires en mal d'amélioration (Tzara,Manif. Dada,1918, p.22). Prononc. et Orth.: [medikastʀ
̭]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. [1560 dér. medicastrie «charlatanisme» ([B. Aneau], Rom. d'Alector, fo35 ds Gdf.) attest. isolée] 1800 (Geoffroy, loc. cit.). Empr. à l'ital. medicastro «médecin ignorant, stupide, incapable» (av. 1556, L'Arétin ds Batt.), dér. péj. de medico «médecin», du lat medicus «id.». Fréq. abs. littér.: 15. Bbg. Dauzat Ling. fr. 1946, p.26. _ Hope 1971, p.209. |