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MUSAGÈTE, adj. masc.
MYTH. [En parlant d'Apollon] Qui conduit les Muses. Serge Lifar, entre les vastes rideaux, parut sous la tunique sanglante d'Apollon musagète, escorté de spectres russes, huilé de solitude dramatique, avec un air de crime d'amour (Cocteau,Portr.-Souv., 1935, p.48).
− P. anal., emploi subst. À Pise, près de là, Du haut d'une acropole une autre voix parla: − Je suis l'olympien, je suis le musagète; Tout ce qui vit, respire, aime, pense et végète, Végète, pense, vit, aime et respire en moi (Hugo,Légende, t.4, 1877, p.511).Si la mort naturelle n'est pas le mal lui-même, elle en est au moins le signe; elle nous rappelle notre état d'aliénation et on peut bien l'appeler en ce sens «le musagète de la philosophie» (J. Vuillemin,Essai signif. mort, 1949, p.251).
Prononc. et Orth.: [myzaʒ εt]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1552 subst. (Pontus de Tyard, Solitaire Premier, éd. S. F. Baridon, p.26). Empr. au lat. Musagetes, surnom d'Apollon, gr. Μ ο υ σ η γ ε ́ τ η ς «conducteur des Muses».