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MUE1, subst. fém.
A.− Chute et renouvellement, partiel ou total, des bois des cervidés, du plumage des oiseaux, du pelage des mammifères et de la peau des serpents, lesquels se produisent annuellement ou à certaines époques; renouvellement en une seule fois du tégument de certains arthropodes afin de permettre leur croissance. À peine était-il entré qu'elle [la petite chèvre] s'était tendrement frottée à ses genoux, couvrant le poète de caresses et de poils blancs, car elle était en mue (Hugo, N.-D. Paris,1832, p. 524).Quand vint le temps de ma première mue, mon père devint tout à fait pensif et me considéra attentivement. Tant que mes plumes tombèrent, il me traita encore avec assez de bonté et me donna même la pâtée, me voyant grelotter presque nu dans un coin (Musset, Hist. merle bl.,1842, p. 46):
1. ... à mesure que l'insecte augmente de volume, et à des époques déterminées pour chaque espèce, mais sur lesquelles la chaleur atmosphérique paroît avoir beaucoup d'influence, l'animal quitte son épiderme dont il sort comme d'un fourreau. On nomme mue [it. ds le texte] cette crise, à laquelle l'insecte est souvent plusieurs jours à se préparer, et qui lui est quelquefois mortelle. La plupart des chenilles de papillons et de bombices changent ainsi sept fois de peau avant de passer à l'état de chrysalide. Cuvier, Anat. comp.,t. 2, 1805, p. 547.
P. méton.
Dépouille de l'animal qui a mué. Mue du cerf. ,,Le bois que le cerf a mis bas`` (Ac. 1798-1935). Mue du serpent. ,,La peau que le serpent a laissée`` (Ac. 1835-1935).
Époque à laquelle s'effectue la mue. La mue arrive. Voici la mue. La mue est passée (Ac. 1835-1935).
Autour de trois mues. ,,Autour qui a mué trois fois, qui a trois ans`` (Ac. 1835-1935).
P. anal. Changement qui s'effectue chez l'adolescent, de manière plus importante chez le garçon que chez la fille, au moment de la puberté, dans le timbre et la hauteur de la voix. Des voix étranges et troublantes, des voix flûtées et mouillées, des voix entre l'enfant et la femme, des voix d'hommes féminisées, des voix d'un enrouement que ferait, dans un gosier, une mue angélique, des voix neutres et sans sexe (Goncourt, MmeGervaisais,1869, p. 87).Et ces voix d'enfants proches de la mue reprenaient le deuxième verset du psaume (Huysmans, En route,t. 1, 1895, p. 5):
2. Il avait, comme moi, plus de quatorze ans, mais il paraissait beaucoup plus jeune. Il portait encore des culottes courtes (...) la voix était en pleine mue, avec, de temps en temps, des sonorités ronflantes dont Justin profitait pour tirer quelque effet théâtral... Duhamel, Jard. bêtes sauv.,1934, p. 10.
Au fig. Synon. de changement, transformation, évolution.Gérard avait été pris par la maladie du doute, qui est la mue de l'intelligence (Champfl., Avent. MlleMariette,1853, p. 293).Il me semble que j'ai accompli une mue intérieure et qu'une vertu s'est retirée de moi ces jours (Amiel, Journal,1866, p. 440):
3. Puisse-t-il [saint Thomas] apprendre de nos jours à la philosophie chrétienne, dans l'ordre social et culturel, − pour sauver à travers les mues de l'histoire la substance impérissable du passé, et avant tout du passé de l'Europe chrétienne, en élaborant un idéal historique chrétien capable d'existence et appelant l'existence sous un ciel historique nouveau, − à se délivrer des images et des fantasmes du sacrum impérium... Maritain, Human. intégr.,1936, p. 224.
B.− Grande cage circulaire sans fond, où l'on plaçait les oiseaux, notamment de fauconnerie, durant leur mue et où, de nos jours, on place une volaille, soit avec ses poussins, soit pour la faire engraisser. Quand mes poussins viennent au monde, il faut (...) les transporter au soleil sous la mue, avec leur mère (Adam, Enf. Aust.,1902, p. 372).
CHASSE. Piège de forme identique, maintenu au-dessus du sol par un quatre de chiffre. [Charles] avait fabriqué (...) le système de déclenchement : celui que l'on appelle « le quatre de chiffre », constitué par trois baguettes de bois de coudrier supportant en équilibre instable la mue (Vialar, Fusil,1960, p. 52).
Prononc. et Orth. : [my]. Homon. mu (lettre), (< mouvoir). Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. I. 1. a) Ca 1170 « changement de plumes qui arrive aux oiseaux » (Marie de France, Lais, Yonec, 111, éd. J. Lods, p. 97); b) 1440 « bois des cerfs abandonné par l'animal » (Arch. Nord B 3539, no125695 ds IGLF). c) 1636 « dépouille d'un animal qui a mué » (Monet); d'où d) id. « époque où se produit la mue » (ibid.); 2. ca 1380 « changement, transformation » (Jehan des Preis, Geste de Liege, II, 6263, Scheler, Gloss. philos. ds Gdf.); 3. 1690 « changement qui intervient dans le timbre de la voix » (Fur.). II. 1. 1176-81 « grande cage où l'on met un oiseau quand il mue » (Chrétien de Troyes, Chevalier au Lion, éd. M. Roques, 6488); 2. 1465 « cage dans laquelle on tient la volaille pour l'engraisser » (Compt. de l'aumosn. de S. Berthomé, fo131 ro, Bibl. La Rochelle ds Gdf.). Déverbal de muer*.