| MOULINETTE, subst. fém. Petit moulin à légumes; p. ext., broyeur ménager. Mettre préalablement à dessaler des anchois de Collioure, les passer à la moulinette, les malaxer avec du beurre (L'Express,23 août 1965, p. 54, col. 2).− P. métaph. : De quel droit les producteurs d'une émission osent-ils, même en recourant à un nom fictif, s'emparer du passé, de la souffrance d'un innocent (...)? Cette effroyable moulinette qu'est la télévision a-t-elle le droit de se repaître de tout, de tout broyer?
Les Lettres fr.,24 déc. 1969, p. 16, col. 3. − P. anal., fam. Vous comprenez, un poste radio, pour la moulinette à yéyé et les informations, qu'on y mette 120 F ou 500 F, finalement ça ne change pas grand-chose (L'Express,25 nov. 1968, p. 108, col. 1). − Loc. verb. fig., fam. Passer (qqc., qqn) à la moulinette. Soumettre à rude épreuve au point de rendre méconnaissable; critiquer férocement, impitoyablement. La contestation sur les planches. Comment la troupe de Roger Planchon passe à la moulinette « le Cid », de Corneille, le théâtre classique, la TV et quelques autres conformismes de l'époque. La satire fait souvent mouche (Paris-Match,29 nov. 1969, p. 132, col. 2). Prononc. : [mulinεt]. Étymol. et Hist. 1. 1957 (Mathiot, Éduc. mén., p. 83); 2. 1969 fig. passer (qqn ou qqc.) à la moulinette (Paris-Match, loc. cit.). Dér. de moulinet*; suff. -ette*, nom d'une marque déposée (27 sept. 1934) par la société Mantelet et Boucher d'un modèle de presse-purée, hachoir (B.O.P.I., no2641, 1905). Bbg. Hasselrot 1957, p. 201; 20es. 1972, p. 76. |