| MOTTER, verbe trans. A. − ,,Jeter des mottes de terre avec la houlette pour faire obéir les brebis`` (Littré). Un berger qui motte les brebis (Lar. 19e-20e, DG). − AGRIC., région. 1. [Normandie] ,,Répandre du fumier ou du terreau à la fin de l'hiver dans les prairies de fauche`` (Fén. 1970). 2. [Centre] Synon. de butter (ibid.).Motter les pommes de terre (France 1907). B. − Emploi pronom. 1. CHASSE a) [En parlant d'un petit gibier blessé ou apeuré] Se cacher du chasseur en se blottissant derrière une motte, ou entre deux mottes. Il faut pourtant que je les tire [les alouettes]! Au cul levé, c'eût été hasardeux. Il préférait s'en désigner une et la voir s'abattre, se motter, là, entre deux taupinières (Renard,Lanterne sourde,1893, p.79). − P. compar. Elle revint pourtant à elle (...) aussitôt elle exigea d'être transportée à la maison maternelle où elle se motta comme une perdrix (Morand,Clef souterr.,1956, p.85). b) [En parlant du gibier à poils ou à plumes] Ramasser de la terre aux pattes dans les terrains argileux. (Ds Lar. 20e, Lar. Lang. fr.). 2. Région. (Canada). ,,S'envoyer des boules de neige`` (Dionne 1909). Les enfants se sont mottés pendant toute la récréation (Canada1930). Prononc. et Orth.: [mɔte], (il) motte [mɔt]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1555 part. passé «caché derrière une motte de terre» (Ronsard, Meslanges, éd. P. Laumonier, t.6, p.239: le gibier motté); 1622 se motter «se cacher derrière une motte» (Est. Binet, Merv. de nat., p.3 ds Gdf. Compl.). Dér. de motte*; dés. -er; pour les sens att. dans les parlers région. v. FEW t.6, 3, p.294 à 297. |