| MOTET, subst. masc. MUSIQUE A. − Aux xiiieet xivesiècles, composition harmonique vocale, religieuse ou non, à deux, trois ou quatre voix, ayant généralement pour ténor un fragment de plain-chant, les autres voix, librement ornées, étant composées soit sur des textes liturgiques soit sur des poèmes profanes en langue vulgaire. V. bergerette ex. 2. B. − Pièce musicale et religieuse polyphonique composée sur des paroles latines ne faisant pas partie de l'office. L'orgue se trouvait isolé et presque au centre du vaisseau, ce qui doublait la sonorité et l'effet des voix quand nous chantions des choeurs ou des motets aux grandes fêtes (Sand, Hist. vie, t.3, 1855, p.184).Le De Profundis avait cessé; après un silence, la maîtrise entonna un motet du dix-huitième siècle (Huysmans, En route, t.1, 1895, p.8).Le principe musical du motet est celui-ci: À chaque phrase du texte littéraire présentant un sens complet correspond une phrase musicale qui s'adapte exactement à ce texte, et se développe sur elle-même jusqu'à ce que toutes les parties récitantes l'aient exposé à leur tour (D'Indy, Compos. mus., t.1, 1909, p.147): . Le «motet», qui suit l'évolution de la cantate et ne s'en distingue guère désormais [depuis le milieu du xviiesiècle], prend souvent, au xixesiècle la forme d'une vaste fresque religieuse où une importante masse chorale est accompagnée par l'orchestre ou par l'orgue (...). Mais il existe aussi des «motets» à une ou deux voix, de sorte que toutes les compositions religieuses qui ne sont ni des messes, ni des oratorios pourraient rentrer dans cette catégorie indéfinie.
Candé1961. Prononc. et Orth.: [mɔtε]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Fin xiies. «petit mot» (Orson de Beauvais, 532 ds T.-L.: un sol motet sonner) rare, cependant encore att. au xviies. (Carloix ds Littré). 2. ca 1270 «petit poème, (d'inspiration religieuse ou non) destiné à être chanté, à deux, trois ou quatre parties distinctes» (Rutebeuf, La desputoison de Challot et du Barbier ds
Œuvres, éd. E. Faral et J.Bastin, t.2, p.264); 3. 1680 «morceau de musique composé sur des paroles religieuses, destiné à être exécuté à l'église, sans faire partie de l'office divin» (Rich.). Dimin. de mot* à l'aide du suff. -et*. Fréq. abs. littér.: 19. |