| MORGUE1, subst. fém. Attitude, contenance hautaine et méprisante. Morgue aristocratique, hautaine, insolente, insultante, superbe; avec morgue. Je n'ai jamais eu l'air hébété ou suffisant, la gaucherie, les habitudes crasseuses des hommes de lettres d'autrefois, encore moins la morgue et l'assurance, l'envie et la vanité fanfaronne des nouveaux auteurs (Chateaubr.,Mém., t.1, 1848, p.94).Il est plein de jalousie, plein de morgue et de vantardise (Duhamel,Suzanne,1941, p.46).Elle interrogeait ce visage trop connu et tout à coup il lui parut neuf: elle vit des yeux noirs d'inquiétude; il restait un peu de morgue aux coins des lèvres, mais c'était l'arrogance boudeuse d'un enfant pris en faute (Sartre,Mort ds âme,1949, p.159).Prononc. et Orth.: [mɔ
ʀg]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Mil. xves. «mine» (Jacques du Clercq, Mémoires, éd. J.-A. Buchon, Orléans, 1875, livre IV, chap.3, p.137); 2. 1538 «contenance fière et orgueilleuse» (Est., s.v. vultuosus: qui fait la morgue, qui tient une contenance de philosophe, triste et severe). Déverbal de morguer*. Bbg. Horning (A.). Zur Wortgeschichte. Z. rom. Philol. 1897, t.21, p.457. _ Migl. Nome propr. 1968 [1927], p.318. |