| ![]() ![]() ![]() ![]() MONTANT2, subst. masc. A. − 1. [En parlant d'un oiseau de proie ou d'un oiseau dressé à la chasse] Ascension verticale de l'oiseau au-dessus du gibier, de la proie. Prendre le montant. S'élever verticalement au-dessus du gibier. L'oiseau a pris le montant sur le héron (Littré). 2. Mouvement ascendant de la marée, flux. Il y a encore une heure de montant (Littré). B. − 1. Pièce de bois, de pierre ou de métal qui est posée verticalement dans certains ouvrages de menuiserie ou de serrurerie. Montants d'une porte, de fenêtre. Et au lieu d'appeler un serrurier, ou de redresser eux-mêmes le montant affaissé, ils ferment tant bien que mal avec un fil de fer, ou achètent une chaîne avec un cadenas (Larbaud,Journal, 1934, p.328). − En partic. ♦ Montants d'une échelle. ,,Chacune des deux pièces parallèles d'une échelle dans lesquelles s'enchâssent les échelons`` (Forest. 1946). La Viennoise rondelette, qui régissait le «cirque miniature», veillait, ensuite, à l'ascension du petit ours, toujours récalcitrant et comme désespéré, qui étreignait les montants de l'échelle et gémissait sourdement, en enfant qu'on mène au cachot (Colette,Music-hall, 1913, p.90). ♦ Montants d'un lit. Parties verticales du châssis d'un lit. Pareillement au maître, le neveu et Barthélemy se lèvent, ne disant rien, baissant la tête, qu'ils tournent ensuite vers la lumière du falot que le maître vient de suspendre à un clou enfoncé dans le montant d'un des lits (Ramuz,Gde peur mont., 1926, p.140). 2. Spécialement a) CONSTR. MÉTALL. ,,Toute barre, entrant dans la composition d'une charpente métallique en treillis et joignant les membrures dans une direction perpendiculaire à l'une au moins de ces membrures`` (Constr. métall. 1975). Les montants sont les pièces verticales dans les ossatures de pans de fer ou de bardages des bâtiments industriels (Constr. métall.1975). b) ÉQUIT. Partie de la bride qui va du mors à la cocarde. L'homme regardait la tête du cheval et son harnais, qui était très élégant: le frontal, le montant et la muserolle étaient incrustés d'argent, les cocardes, la gourmette et les anneaux de la sous-barbe étaient même d'argent massif (Giono,Hussard, 1951, p.62). c) MINES ET CARR. Élément de soutènement d'une mine. Le cadre complet [d'une galerie de mine] est un trapèze équilatère formé de quatre pièces, à savoir: le chapeau, les montants, la semelle (Haton de La Goupillière,Exploitation mines, 1905, p.654). 3. Arg. et pop., vx a) Pantalon. Synon. grimpant.[Un gamin de Paris:] Pas moyen de vendre aujourd'hui le fin montant et la pelure... (le pantalon et l'habit) (Féval,Fils diable, 1847, p.241). Rem. L'emploi arg. a eu un fém. montante ,,culotte`` (Esn. 1966). b) Échelle (d'apr. Esn. 1965). C. − Somme à laquelle s'élève un compte, une dépense, une recette. Le montant des droits, des impôts, d'une note d'hôtel: 1. ... quand il recevait, par mandat, le montant de ses droits d'auteur, il levait les bras au ciel en criant qu'on lui coupait la gorge ou bien il entrait chez ma grand-mère et déclarait sombrement: «Mon éditeur me vole comme dans un bois».
Sartre,Mots, 1964, p.32. − FIN. INTERNAT. Montants compensatoires monétaires (abrév. M.C.M.). Mécanisme monétaire qui a pour but de régulariser les prix d'intervention des produits agricoles du Marché Commun par des taxes à l'exportation (montants compensatoires négatifs) et par des subventions à l'importation (montants compensatoires positifs). Ils [les Français] insistent aussi pour obtenir une réduction des montants compensatoires monétaires (M.C.M.) positifs appliqués par les pays à monnaie forte, la R.F.A. et maintenant le Royaume-Uni. Ces M.C.M. positifs jouent comme des taxes à l'importation et des subventions à l'exportation ce qui, observent les Français, fausse la concurrence (Le Monde, 6 janv. 1981, p.22, col. 3). D. − GASTR. Saveur, goût relevé. Le montant d'une sauce, d'un assaisonnement; vin qui a du montant (qui a du bouquet). Les produits culinaires les plus âprement assaisonnés avaient moins de ragoût et de montant (...) pour le nez et le palais d'un gourmand, que les tableaux de M. Decamps pour un amateur de peinture (Baudel.,Salon, 1846, p.140). − Au fig, vieilli. Caractère entraînant, charmant d'une personne, agrément très vif que l'on prend à une chose. Si je ne suis pas ce qu'on appelle jolie, je suis mieux; sans fatuité, je puis dire que j'ai du montant, un chic que bien des femmes du monde et bien des cocottes m'ont souvent envié (Mirbeau,Journal femme ch., 1900, p.21): 2. − Les fautes d'orthographe, de français!... Ignorez-vous que l'on ne peut obtenir des protes qu'ils ne les corrigent pas, − ce qui enlève, souvent, tout le sel d'un article? Mais c'est précisément là ce naturel, ce montant, ce primesautier que prisent si fort les vrais connaisseurs!
Villiers de L'I.-A.,Contes cruels, 1883, p.51. Prononc. et Orth.: [mɔ
̃tɑ
̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. V. monter. Fréq. abs. littér.: 1985. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 2531, b) 3437; xxes.: a) 3272, b) 2471. Bbg. Arveiller (R.). R. Ling. rom. 1971, t.35, p.218. _ Quem. DDL t. 1. |