| ![]() ![]() ![]() ![]() MITIGÉ, -ÉE, part. passé et adj. I. − Part. passé de mitiger*. II. − Adjectif A. − MÉD., vieilli. Dont on a atténué les effets. Un poison mitigé de manière à produire le semblant d'une maladie mortelle (Balzac,Splend. et mis.,1846, p.362). B. − Au fig. 1. Dont l'austérité, la rigueur a été atténuée. Les sectes austères sont d'abord les plus révérées; mais les sectes mitigées ont toujours été les plus durables (Joubert,Pensées, t.1, 1824, p.117). ♦ Ordres mitigés. Ordres religieux dont la règle jugée trop austère a été adoucie. (Dict. xixeet xxes.). 2. [En parlant d'un système de pensée, d'une proposition] Dont on a atténué la rigueur doctrinale ou éthique. Affirmation mitigée. Il faudra distinguer une théologie humaniste mitigée et une théologie humaniste absolue (Maritain,Human. intégr.,1936, p.29). − P. anal., vieilli ♦ [En parlant d'un système pol.] Le peuple veut faire un nouvel essai de monarchie mitigée (Sand,Corresp.,1848, p.103). ♦ [En parlant d'un système esthétique] Ce portique est situé sur une jolie place, derrière la superbe cathédrale d'ordre gothique mitigé (Stendhal,Rossini,1823, p.180). 3. [En parlant d'une pers. désignée par son adhésion à un système de pensée] Qui est partisan de l'application ou de l'interprétation modérée d'un système de pensée. Synon. modéré, tiède.À supposer que la synthèse des deux séries de témoignages patristiques déboute de leurs prétentions les agnostiques purs, restera encore la question, soulevée par les partisans mitigés du système (Théol. cath.t.4, 11920, p.1025). 4. Usuel. [En parlant de la réaction d'une pers., de ce qui l'exprime] Qui comporte des réserves. Synon. mêlé; anton. entier, franc (antéposé).Opinion, sentiment mitigé(e). Le petit, surpris de mon élan, lève sur moi des yeux polis et répond avec un entrain mitigé; − J'en serai très heureux (Colette,Cl. Paris,1901, p.45).Il m'adressa des compliments (...) mitigés. Il regrettait la forme un peu poncive de ce style (Proust,Fugit.,1922, p.589): −. Passant outre, pour ce prix-là, à de pénibles péripéties je donnai de bon coeur l'accolade au général Giraud. Mais, si j'étais assez content, les alliés, eux, n'éprouvaient qu'une satisfaction mitigée.
De Gaulle,Mém. guerre,1956, p.109. C. − P. ext. Mitigé de qqc.Mêlé de quelque chose. Un spiritualisme cartésien, mitigé de Bossuet et de Fénelon et plus ou moins teinté de philosophie éclectique ou écossaise (Massis,Jugements,1923, p.130). Prononc.: [mitiʒe]. Fréq. abs. littér.: 72. |