| MINOU, subst. masc. A. − Fam. et lang. des enfants. Chat, petit chat. Synon. mimi, minet, minon: −. Pour donner lui-même l'exemple, il lança un «Minou!» sec comme un commandement. Il eut le sentiment d'être ridicule. Le chat n'avait pas bougé et continuait de les regarder en rapetissant ses yeux verts.
P. Gascar, Les Bêtes,Paris, Gallimard, 1953, p.150. − P. métaph. [À propos d'une pers.; pour exprimer une intention affectueuse ou tendre] Adieu, je n'ai plus besoin de vous cueillir des fleurs dans les champs de ma pensée. Ici, vous serez où je veux vous mettre, à plein coeur de Noré! Mille caresses à la fleur chérie (...). Mille caresses au minou chéri, et laissez-moi vous dire que mon âme embrasse votre âme! (Balzac,Lettres Étr.,t.2, 1844, p.315). B. − Au plur., région. (Bourgogne), p. anal. (avec le caractère de douceur au toucher de la fourrure du chat). Fleur mâle du saule, du coudrier, du noisetier, du noyer. Synon. chaton, minon.Ainsi chaussée de culottes de zouave, elle [une abeille] me raconte qu'elle a rencontré les «minous» du saule, qu'elle a butiné sur leurs étamines dont l'odeur est la fragrance du miel même (Colette,Pays. et portr.,1954, p.105). C. − Arg. Sexe de la femme. Synon. chatte, minet.À Saint-Lazare, la terreur de soeur Léonide était que les détenues se broutent le minou (Pt Simonin ill.,1957, p.65).Momo avait relâché le poignet de Gigi fasciné par le mouvement lent des mains sur les cuisses, (...) n'en revenant pas de voir émerger du slip roulé très bas une touffe de poils noirs, sans remarquer le sourire moqueur de Gigi disant: «Comme si t'avais jamais vu de minou...» (A.Major, L'épouvantail, 1974, p.31 ds Richesses Québec 1982). REM. 1. Minouchant, -ante, adj.Qui entoure de caresses, de prévenances, de petites flatteries dans le but d'amadouer. Dominique vint vers lui accueillante charmante souriante minouchante (Queneau,Loin Rueil,1944, p.151). 2. Minouche, subst. fém.,région. (Canada). Loc. Faire minouche. Caresser. Encore hier, je l'ai rencontrée au coin de la rue. Elle a tourné la tête pour faire minouche à un chien sale, perdu dans le quartier (J. J. Richard, Centre-ville, 1973, p.132 ds Richesses Québec 1982). 3. Minoucher, verbe trans.,région. (Canada). Flatter quelqu'un pour l'amadouer; caresser. Quand j'répétais correctement mon mot, souvent, elle me minouchait le dos, elle me grattait le dos comme à un chat (R.Carrier, Le Deux-millième étage,Montréal, Éd. du Jour, 1973, p.84). 4. Minouchet, -ette, subst.[Exprime une intention affectueuse ou tendre] Synon. chat, minou.Allons voyons, minouchette, comment peux-tu dire ça (Queneau,Loin Rueil,1944p.37). 5. Minouchon, subst. masc.,synon. de minouchet, minou.André sourit. − Mon petit minouchon, dit-il, avoue que Mélanie t'effraie encore? Elle nia, toute rouge. − Voyons, je ne suis plus une enfant pour avoir peur d'une bonne! (Huysmans,En mén.,1881, p.242). 6. Minoune, subst. fém.,région. (Canada). a) Dépréciatif ou affectueux. Vieille voiture; bagnole. Les «minounes ontariennes» bannies des routes (La Presse,6 mars 1974, cahier A, p.8, col.1).Ils s'amménagèrent dans un nouveau logement, rue Fleury, au nord de la ville, et Guy s'acheta une vieille «minoune» de seconde main. Sa première voiture en même temps que son premier enfant (M. Cabay-Marin, Les Berger, 1976, p.94 ds Richesses Québec 1982).b) Pop. ou affectueux. Femme; prostituée. Bonjour, Minoune! Ton gros loup noir s'est ennuyé de toi (G. Gélinas, Bousille...,1960, p.77, ds Richesses Québec 1982).On nous avait dit qu'on pourrait trouver des minounes bon marché dans ton bar. − (...) mon établissement est pas un bordel (M. Dubé, L'échéance,1972, p.62, ds Richesses Québec 1982). Prononc.: [minu]. Étymol. et Hist. 1844 (Balzac, loc. cit.). Var. de minet*. Bbg. Sain. Sources t.1 1972 [1925], p.188, 411; t.2 1972 [1925], p.25, 322. |