Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
MEURTRISSURE, subst. fém.
A. − Action de meurtrir quelqu'un ou, p. méton., un endroit de son corps ; marque qui en résulte. Panturle a porté l'enclume sur ses épaules (...). De temps en temps, il sentait la petite meurtrissure que l'angle du fer avait marquée dans son épaule (Giono,Regain,1930, p.48).Seule au bord du lac, elle demeura longtemps agenouillée, ne sentant ni la meurtrissure des pierres, ni la solitude, ni le froid de la nuit (Daniel-Rops,Mort,1934, p.546).
P. anal. [À propos d'un fruit, d'une plante] Flétrissure, dommage produit par un contact ou un choc. Les fruits peuvent être emballés (...) en caisses (bois ou carton). Dans ce cas, les meurtrissures sont à craindre (Boulay,Arboric. et prod. fruit.,1961, p.106).
B. − Marque laissée sur le visage (ou sur le corps) par une épreuve, la fatigue ou le vieillissement. Ses yeux cerclés d'une meurtrissure un peu plus brune, ses joues martelées de quelques marbrures violâtres trahissaient seuls la fatigue d'une nuit mal dormie (Gautier,Fracasse,1863, p.37).Une extraordinaire enfance semblait sourdre sur ses traits de toutes les meurtrissures creusées par la fatigue et l'insomnie (Gracq,Syrtes,1951, p.234).
C. − Au fig. Fait de souffrir moralement; marque laissée par une souffrance morale. Meurtrissure de l'âme, du coeur, de l'esprit:
−. ... la crainte d'un reproche futur envers moi-même de n'avoir pas forcé jusqu'au bout la fortune et d'avoir reculé devant les petites meurtrissures de ma conscience enfantine me sauve des défaillances... Gide,Corresp.[avec Valéry], 1891, p.61.
REM.
Meurtrissement, subst. masc.,hapax, synon. de meurtrissure (supra C).Seulement une manière de langueur (...) de presque voluptueux meurtrissement de la chair et de l'âme (Arnoux,Zulma,1960, p.221).
Prononc. et Orth.: [moeʀtʀisy:ʀ]. Ac. 1694, 1718: meurtrisseure, dep. 1740: -trissure. Étymol. et Hist. 1. xves. [date du ms.] meurtrisseure «marque livide causée par une contusion» (Gloss. gall.-lat., BN lat. 7684 ds Gdf. Compl.); 1531 meurtrissure «id.» (Est., s.v. livor); 2. 1690 «tache sur les fruits endommagés dans leur chute, leur transport» (Fur.); 3. 1834 «marque laissée par la fatigue, la vieillesse» (Balzac, Langeais, p.212); 4. 1846 fig. «marque laissée par les souffrances morales» (Dumas père, Monte-Cristo, t.1, 105). Dér. du part. prés. de meurtrir*; suff. -ure*. Fréq. abs. littér.: 142.