| ![]() ![]() ![]() ![]() MÉTRIQUE3, adj. et subst. fém. I. − Adjectif A. − Relatif au type de pied ou de vers. L'accent était la loi suprême pour l'oreille des Grecs, et la quantité prosodique, sans avoir dans la déclamation et le chant une valeur métrique rigoureuse, était un élément important de la cadence du son (F. Clément, Hist. gén. mus. relig., 1860, p.324): 1. ... le symbolisme lui-même a montré par ses essais que le champ ouvert à l'invention métrique est fort limité, et d'autre part, Victor Hugo a dépassé de loin Ronsard dans l'invention de combinaisons métriques nouvelles...
Thibaudet, Réflex. litt., 1936, p.8. ♦ Allongement* métrique. − VERSIF. GR. ET LAT. Vers métrique. Vers composé de pieds. D'Aubigné, tout à la fin de sa vie, publia des psaumes en vers métriques d'après le système de Nicolas Rapin, et avec aussi peu de succès que lui (Sainte-Beuve, Tabl. poés. fr., 1828, p.149).L'hexamètre, vers métrique, disparu avec la métrique latine elle-même, lors de la formation des langues [issues du latin] (...), où les mots (...) se refusent aux jeux savants de la prosodie (Gourmont, Esthét. lang. fr., 1899, p.221). B. − MUS. Relatif aux unités de temps groupées en mesures. Le Presto final de la sonate IV se recommande par une singularité métrique unique dans l'oeuvre de Mondonville (La Laurencie, Éc. fr. violon, 1922, p.432).Le fugato classique repose sur la correspondance métrique, note à note, des voix, indépendamment de leur tessiture (Schaeffer, Rech. mus. concr., 1952, p.154). II. − Subst. fém. A. − Science qui étudie les différents mètres, et en particulier le rythme des vers. Il connaît à fond la métrique grecque (Ac.1878-1935).Maniant mieux que pas un la métrique, il avait tenté de rajeunir les poèmes à forme fixe (Huysmans, Àrebours, 1884, p.246): 2. ... Molière avait dû se tromper. Il avait écrit «vingt ans» pour des raisons de métrique, parce que vingt-neuf ans, c'est presque impossible à placer, comme nombre de pieds.
Duhamel, Suzanne, 1941, p.43. − Système de versification (propre à un poète, à un genre poétique). L'étudiant analyse un savant livre venu d'Allemagne, sur la métrique de Pindare (Bourget, Ét. angl., 1888, p.336).Au moyen de sa métrique savante, l'épos grec atteint à une majesté que rien n'égale (Renan, Hist. peuple Isr., t. 2, 1889, p.23).La métrique des vers à rimes entrelacées de huit et sept syllabes (Potiron, Mus. église, 1945, p.74). B. − MUS. ,,Groupement d'unités de temps en mesures`` (Mus. 1976). Stravinsky cherche à échapper à la seule dimension de la hauteur des sons, il utilise une métrique distincte et comme dissociée de l'articulation mélodique (Schaeffer, Rech. mus. concr., 1952, p.129). Prononc. et Orth.: [metʀik]. Att. ds Ac. dep. 1798. Étymol. et Hist. I. 1495 metricque adj. «écrit en vers» (Jean de Vignay, Miroir historial, IX, 137, éd. 1531 ds Delb. Notes mss); 1529 adj. «relatif au mètre (du vers)» (G. Tory, Champfleury, f. 8 vo). II. Av. 1672 subst. fém. «science qui étudie les éléments dont sont formés les vers» (G.Patin d'apr. Lar. Lang. fr.); spéc. 1721 «partie de la musique ancienne qui s'occupait de la prosodie» (Trév.). I empr. au lat. metricus «id.», du gr. μ
ε
τ
ρ
ι
κ
ο
́
ς «id.», dér. de μ
ε
́
τ
ρ
ο
ν, v. mètre. II empr. au b. lat. metrica «id.» (ves.), du gr. μ
ε
τ
ρ
ι
κ
η
́ «id.», substantivation de l'adj. μ
ε
τ
ρ
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κ
ο
́
ς, voir I. STAT. − Métrique1, 2 et 3. Fréq. abs. littér.: 91. |