| * Dans l'article "MESSIANISME,, subst. masc." MESSIANISME, subst. masc. A. − RELIG. Croyance, espérance et attente du peuple juif en l'avènement d'un messie promis par Dieu pour instaurer son Royaume, libérer ce peuple du péché et le combler de ses bienfaits. Le messianisme juif. J'ai voulu (...) développer une pensée analogue à celle du messianisme hébreu, c'est-à-dire la foi au triomphe définitif du progrès religieux et moral (Renan,Drames philos., Prêtre Némi, 1885, p.525).Messianisme palestinien et davidique (Weill, Judaïsme, 1931, p.46): 1. Mais pour l'Errant qui a trouvé sa voie, le messianisme n'est pas un vain songe lunaire, l'attente toujours déçue d'un secours tombé du ciel. C'est un espoir prochain, immédiat, la résurrection morale et politique d'Israël...
Tharaud, An prochain, 1924, p.194. − SOCIOL. POL. Mouvement politico-religieux d'inspiration charismatique, observé dans des pays d'Afrique et d'Amérique du Sud en réaction à la domination étrangère, dans lequel on constate l'élaboration de cultes syncrétiques, des aspirations nationalistes ou l'avènement d'un chef considéré comme investi d'une mission divine. (Ds Sociol. 1970, Willems 1970, Laplantine 1974). B. − Attitude personnelle ou collective qui voue un être (ou une idée) à jouer un rôle de libérateur quasi divin pour l'humanité ou un groupe, à accomplir une mission exceptionnelle. Plus d'individu. Ne pas recréer de nouvelles idoles, maintenir (contre le messianisme) la pluralité, le collectif (Michelet, Journal, 1851, p.162).Messianisme de l'entourage du Kaiser, qui voudrait faire de chaque Allemand un croisé dont la mission serait d'imposer l'hégémonie germanique au monde (Martin du G.,Thib., Épil., 1940, p.976): 2. Un messianisme d'origine chrétienne et bourgeoise, à la fois historique et scientifique, a influencé en lui [Karl Marx] le messianisme révolutionnaire, issu de l'idéologie allemande et des insurrections françaises.
Camus, Homme rév., 1951, p.234. − PSYCHIATRIE. ,,Conviction délirante d'un sujet qui s'identifie à un messie et tente de faire du prosélytisme`` (Pel. Psych. 1976). Prononc. et Orth.: [mesjanism̭], [mε-]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1. 1831 «enseignement qui promet le développement de la parole du Messie (d'apr. la doctrine de Hoëné Wronski)» (Hoëné Wronski, Prodrome du messianisme, Paris ds E. Bréhier, Hist. de la philos., t.II, fasc. 3, p.724 et Brockhaus Enzykl.); 2. a) 1848 «attente d'un salut ou d'une libération émanant d'un homme ou d'un groupe d'hommes investis d'une mission surnaturelle ou historique» (Michelet, Journal, p.691); 1920 spéc. en parlant de K. Marx (L. Daudet, Vers le roi, p.235: le messianisme de l'encrottement); b) 1968 ethnol. (Lar. encyclop. Suppl.); 3. 1863 relig. «croyance en la venue du Messie» (Renan, Vie Jésus, p.15). Dér. sav. de messie*; suff. -isme* étoffé en -anisme, prob. d'apr. christianisme*. Mot créé par Hoëné Wronski en 1827 d'apr. E. Bréhier, loc. cit. Fréq. abs. littér.: 40. DÉR. Messianiste, subst. masc. et adj.a) Subst. masc. Partisan du messianisme. Les messianistes juifs (Littré). Mouvement des derniers messianistes de Toscane (Renan, Marc-Aurèle, 1881, 604).b) Adj., rare. Relatif au messianisme. Poussées de fièvre socialiste, messianiste que les Églises de la Réforme avaient enrayées (Univers écon. et soc.,1960, p.64-15).− [mesjanist], [mε-]. − 1resattest. 1842 messianite subst. «partisan du messianisme» (Mozin-Biber t.2), 1877 messianiste subst. (Littré Suppl.), 1960 adj. (Univers écon. et soc., loc. cit.); de messianisme par substitution de suff. (-ite*, -iste*). |