| MERCURIEL, -IELLE, adj. A. − Qui contient du mercure. Composé, préparation, savon mercuriel(le). On fera tous les jours, autour de la plaie, des frictions locales avec un peu de pommade mercurielle (Geoffroy, Méd. prat., 1800, p.521).L'onguent mercuriel jaune. On le prépare avec une dissolution faite à chaud d'une once de mercure dans l'acide nitrique et 12 onces de graisse de porc (Kapeler, Caventou, Manuel pharm. et drog., t.2, 1821, p.562). ♦ Dérivés mercuriels. Composés utilisés en solution pour leurs propriétés antiseptiques, sous forme d'oxydes, de chlorures et de composés organiques (d'apr. Méd. Flamm. 1975). ♦ Friction mercurielle. Friction faite avec une pommade contenant du mercure (d'apr. Ac. 1798-1935). B. − Qui est dû à, qui est produit par du mercure. Intoxication mercurielle. − L'intoxication professionnelle par le mercure s'observe surtout dans deux conditions: la métallurgie du mercure, et l'emploi de certains composés mercuriels pour le secrétage des poils et la fabrication des chapeaux (Macaigne, Précis hyg., 1911, p.316). ♦ Salivation mercurielle. Salivation provoquée par l'absorption abusive d'un médicament contenant du mercure. J'ai été malade assez vertement pendant huit jours. Salivation mercurielle des plus corsées, mon cher monsieur; il m'était impossible de parler et de manger (Flaub., Corresp., 1854, p.182). C. − ALCHIM. Qui est formé de mercure. Les écailles imbriquées sur la gorgerette du halecret sont celles du serpent, autre emblème du sujet mercuriel et réplique du dragon (Fulcanelli, Demeures philosophales, t.2, 1929, p.205).Mettre de ce corps mercuriel calciné et fixé dans l'eau spirituelle ou esprit liquide mercuriel distillé (Caron, Hutin, Alchimistes, 1959, p.156). D. − Qui rappelle l'aspect du mercure. Rangs d'hommes au balcon et aux avant-scènes, − au teint blafard, minéral, mercuriel, que les lumières font paraître blanc (Goncourt, Journal, 1855, p.229).Une partie du château se rejetait dans l'ombre et une autre s'avançait, au contraire, gouachée d'argent et de bleu, comme frottée de lueurs mercurielles (Huysmans, Là-bas, t.1, 1891, p.182). Prononc. et Orth.: [mε
ʀkyʀjε:l]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1. 1413 mercurial «qui contient du mercure» (J. de La Fontaine, La Fontaine des amoureux, éd. Méon, 452); 1675 mercuriel (Journal des savants, 210 d'apr. FEW t.6, 2, p.20a); 1718 (Mém. de l'Ac. des Sciences, 208); 1798 friction mercurielle (Ac.); 2. 1812 «qui est produit par le mercure» (Mozin-Biber). Dér. de mercure1*, d'apr. le lat. mercurialis (mercuriale* 1). Bbg. Storost (J.). Mercure. Quecksilber... Beitr. rom. Philol. 1973, t.12, p.377. |