| MENUISIER, subst. masc. A. − Vx. Ouvrier fabriquant de menus objets. Au moyen âge, chaque métier avait ses menuisiers; il y avait, par exemple, des orfèvres menuisiers (Réau,Dict. d'artds Rob.). − P. compar.: 1. Il m'arrive souvent de me demander si mes petits travaux de menuisier têtu n'ont pas quelque chose de ridicule et de profondément vain. J'envie ces littérateurs abondants comme de larges fleuves où toutes les cruches vont puiser, mais une parole sincère d'un ami comme vous remet tout en ordre.
Renard,Corresp.,1895, p. 142. B. − Entrepreneur, ouvrier, artisan exécutant des travaux de menuiserie. Menuisier d'art (v. ébéniste), de bâtiment; menuisier en carrosserie, en menuiserie métallique, en sièges, en voitures; menuisier industriel, modeleur. Il a commencé dans l'atelier rustique où le Père nourricier et l'Enfant Sauveur s'occupaient à tout, charpentiers, charrons et menuisiers à la fois, comme il en est encore dans les campagnes reculées, étayaient un toit, bâtissaient un char, rabotaient un berceau ou un cercueil (Pesquidoux,Livre raison,1932, p. 201).Tu téléphoneras au village, pour que le menuisier vienne réparer la fenêtre du bureau (Sartre,Mains sales,1948, 5etabl., 3, p. 201): 2. Les planeurs et les menuisiers soudèrent et clouèrent Bonaparte en une quadruple bière d'acajou, de plomb, d'acajou encore et de fer-blanc; on semblait craindre qu'il ne fût jamais assez emprisonné.
Chateaubr.,Mém.,t. 2, 1848, p. 668. − En appos. Garçon, ouvrier menuisier. Nous avons parlé des émigrés. Plusieurs, nous a-t-il dit, sont réduits à vivre du métier de garçon charpentier ou menuisier (Sénac de Meilhan,Émigré,1797, p. 1614). Prononc. et Orth.: [mənɥizje]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1223 «ouvrier qui ne travaille que les petits ouvrages» (Gautier de Coinci, éd. V. F. Koenig, I Mir. 11, 1140); 2.1457 «artisan, ouvrier qui travaille le bois équarri en planches pour la fabrication de meubles, voitures et ouvrages divers de menuiserie» (Comptes du roi René ds Havard, col. 716). Dér. de menuise*; suff. -ier*. Fréq. abs. littér.: 325. Fréq. rel. littér.: xixes.: a)313, b)476; xxes.: a) 812, b) 370. |