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MENTONNIÈRE, subst. fém.
A. − Dispositif, naturel ou non, fixé au menton.
1. ENTOMOLOGIE
a) ,,Chez certains, insectes, prolongement du prosternum, toujours dirigé en avant vers la bouche`` (Séguy 1967).
b) ,,Chez les anciens auteurs, masque des libellules, c'est-à-dire l'ensemble formé par le menton et les palpes labiaux`` (Séguy 1967).
2. MÉDECINE
a) Appareillage de contention, en plâtre ou en métal, emboîtant la partie extérieure de la mâchoire et prenant appui sur la voûte crânienne. Chirurgie osseuse (...). Appareil de Suyre complet, avec fléau, moufles, dessous de bras et mentonnière (Catal. instrum. chir. (Collin), 1935, p. 409).
b) P. anal. Bande dont on entoure le visage d'un mort pour maintenir la mâchoire. La vieille dame sourit toujours, mais on lui a mis un bonnet neuf, et ses mâchoires sont maintenues par une mentonnière étroitement serrée (Bernanos,Crime,1935, p. 767):
1. Ses enfants étaient à son chevet, et mes parents, ma soeur et moi. Il râlait, et il vomissait des choses noires. Quand il s'arrêta de respirer, sa mâchoire pendait, et on noua une mentonnière autour de sa tête. Beauvoir,Mém. j. fille,1958, p. 214.
Expr. Jusqu'à la mentonnière. Jusqu'à la fin. D'ailleurs, ce sacré braguard était de la race Juan, lui aussi, de ceux qui le restent jusqu'à la fin, jusqu'à la mentonnière, qui le restent à séduire l'ensevelisseuse! (La Varende,Sorcière,1954, p. 121).
3. MODE
a) Vieux
,,Pointe de soie ou d'autre étoffe maintenant la coiffe et dont les extrémités roulées sous le menton se nouaient sur le dessus de la tête`` (Leloir 1961). À la splendeur des cierges, entre ses esclaves et des festons d'anémone, Hérodias apparut, − coiffée d'une mitre assyrienne qu'une mentonnière attachait à son front (Flaub.,Hérodias,1877, p. 195):
2. La Malibran, dans l'art lyrique, Rachel, dans l'art dramatique, triomphent. Les deux grandes artistes deviennent les arbitres de la mode. La Malibran avait lancé le turban «à la juive». Celui-ci était composé d'un enroulement de gaze blanche et de ruban d'or, avec double mentonnière d'or, encadrant son très joli visage, très expressif. Stéphane,Art coiffure fém.,1932, p. 174.
Bande de tissu attaché autrefois aux masques et dont on se couvrait le menton. (Dict. xixeet xxes.). Il n'y a plus que le masque d'Arlequin qui ait conservé la mentonnière (Ac.1835).
b) P. anal., mod. Attaches d'un chapeau ou d'un bonnet. Le travail de trois ou quatre demoiselles ou grisettes à bibis à fleurs dont les mentonnières flottent (Arnou.,Roi,1956, p. 115).
c) ARMUR. Jugulaire d'un casque. ,,Dans l'armet, à l'origine, la mentonnière comporte deux pièces, en forme de coquilles maxillaires qui, pivotant autour d'une charnière, venaient se rejoindre sous le menton qu'elles protégeaient ainsi que les joues`` (Leloir1961).Nous rangions sa collection d'armes, les casques d'or à larges mentonnières, les cuirasses, les cottes de mailles (A. Daudet,Contes lundi,1873, p.316).
4. MUS. Plaquette de bois, d'ébonite ou de plastique, légèrement concave, placée à gauche du cordier et conçue pour faciliter le maintien du violon entre l'épaule et le menton. Accessoires de lutherie (...), mentonnière (...), ébonite, très haute palette (Catal. Laberte et Maginé, s.d., p. 50).
B. − P. anal. Dispositif rappelant le menton par sa forme.
1. TECHNOL. Plaque de fer placée en bas, devant l'entrée du moufle dans le fourneau d'essai. (Dict. xixes., Quillet 1965).
En partic. ,,Plateau saillant du fourneau de l'émailleur`` (Ac. Compl. 1842).
2. TYPOGR., GRAV.
a) ,,Support en bois en forme de biseau d'environ 30 cm, qui permet une hauteur et une inclinaison plus ou moins prononcées de la casse du compositeur typographe`` (Bég. Estampe 1977).
b) ,,Morceau de toile ou de carton que les graveurs ou les dessinateurs lithographes attachaient devant leur bouche, afin que leur haleine ne se condense pas à la surface de la planche en travail`` (Bég. Estampe 1977).
Prononc. et Orth.: [mɑ ̃tɔnjε:ʀ]. Ac. 1694 et 1718: -niere, 1740: -niére, dep. 1762: -nière. Étymol. et Hist. 1. a) 1373 «partie d'un vêtement servant à recouvrir le menton» (Doc. ds Gdf. Compl.); b) 1562 armur. (Lottin, Rech. hist. sur la ville d'Orléans, t. 1, p. 433); 2.a) 1669 «partie de la coiffure des dames destinée à s'attacher sous le menton» (Nouv. dict. fr.-all. et all.-fr., Bâle, Widerhold); b) 1832 «bande de cuir, jugulaire qui passe sous le menton pour assujettir sur la tête un casque» (Arrêté du 15 avr. ds Quem. DDL t. 16); 3.1740-55 méd. «bande de toile dont on enveloppe le menton dans les cas de blessure ou de fluxion» (Saint-Simon, Mémoires, 461, 258 ds Littré); 4.1845 typogr. (Besch.); 5. 1913 mus. (C. Sachs, Real-Lexikon der Musikinstrumente, s.v. kinnhalter d'apr. FEW t. 6, 1, p. 754b). Dér. de menton*; suff. -ière, v. -ier. Bbg. Quem. DDL t. 16.