| MÉDIAT, -ATE, adj. Qui n'est pas en rapport avec autre chose, qui n'agit sur autre chose ou qui ne s'effectue que par un intermédiaire. Anton. immédiat.Influence médiate. Juridiction médiate (Ac.). Ainsi par une grave erreur on confondait en un seul phénomène deux faits disparates; la faute consiste (...) à prendre le résultat médiat pour l'immédiat (Saussure,Ling. gén.,1916, p.201).Il est incontestable que la cause médiate ou immédiate des crimes est, dans l'immense majorité des cas, d'origine sociale (Traité sociol.,1968, p.225):−. Un langage documentaire est un outil de communication médiate, servant à la communication entre des humains et d'autres humains auteurs de documents.
Coyaud,Introd. ét. lang. docum.,1966, p.16. − Spécialement ♦ LOG., PHILOS. Qui repose sur une relation établie entre deux termes par l'intermédiaire d'un troisième. Conclusion médiate. Inférence médiate. Inférence qui consiste à tirer une conclusion d'une prémisse majeure par l'intermédiaire d'une mineure. Il n'est pas davantage défini que la certitude de l'existence de Dieu (...) soit entièrement et exclusivement fondée sur une inférence immédiate ou médiate, même implicite (Théol. cath.t.4 2 1920, p.847). ♦ PSYCHOL. Association médiate. ,,Association entre deux termes dont la liaison ne paraît explicable que par l'intermédiaire d'un élément interposé resté inconscient`` (Piéron 1973). ♦ BOT., BIOL. Insertion médiate. Insertion d'organes sur l'axe de la plante par l'intermédiaire de feuilles auxquelles ils sont soudés (d'apr. Gatin 1924). ♦ MÉD. Auscultation médiate. Auscultation utilisant le stéthoscope. Je dois dire que l'exploration du coeur est celle dans laquelle l'auscultation immédiate, comparée avec l'auscultation médiate, présenterait le moins d'infériorité (Laennec,Auscult.,t.2, 1819, p.244). ♦ HIST. Princes médiats. Princes d'Allemagne ne tenant pas leur fief directement de l'Empereur (d'apr. Ac.). Prononc. et Orth.: [medja], fém. [-at]. Ac. 1694 et 1718: me-, dep. 1740: mé-. Vx [-dia], cf. Fér. 1768, Littré et Ac. 1798: ,,i et a ne font pas diphtongue: ils y forment deux syllabes``. À partir de DG [-dja]. Étymol. et Hist. 1478 juge mediat «qui agit par intermédiaire» (Lettres ds Ordon. des rois de France, XVIII, 394); 1521 seigneur médiat (Nouv. Coutum. génér., éd. Bourdot de Richebourg, III, 1261); 1916 «qui se fait indirectement» (Saussure, loc. cit.). Par aphérèse de immédiat*. Fréq. abs. littér.: 34. DÉR. Médiatement, adv.D'une manière médiate. Anton. immédiatement.Cette cause n'agit que médiatement (Ac.). Il suit de là que le coeur exerce sur les divers organes deux modes d'influence, l'un direct et sans intermédiaire, l'autre indirect et par l'entremise du cerveau; en sorte que la mort de ces organes, à la suite des lésions du premier, arrive médiatement et immédiatement (Bichat,Rech. physiol. vie et mort,1822, p.290).Pierre de Tarentaise (...) enseigne que tout voeu se fait à Dieu: ou immédiatement à lui-même, ou médiatement dans la personne des saints (A. France,J. d'Arc,t.2, 1908, p.305).La coxo-fémorale est en rapport (...) en arrière, médiatement, avec les nerfs grand et petit sciatiques (G. Gérard,Anat. hum.,1912, p.189).− [medjatmɑ
̃]. Ac. 1694 et 1718 me-; dep. 1740 mé-. − 1reattest. 1546 (C. Estienne, Dissect. des part. du corps humain, p.193 ds Gdf. Compl.); de médiat, suff. -(e)ment2*. − Fréq. abs. littér.: 30. |