| ![]() ![]() ![]() ![]() MATAMORE2, subst. masc. A. − HIST. Cachot souterrain dans lequel les Barbaresques enfermaient leurs esclaves pendant la nuit. (Dict. xixeet xxes.). B. − AGRIC. En Afrique du Nord, silo profondément creusé dans le sol pour conserver le grain. (Dict. xxes.). − Emploi fém. On voit le long du chemin plusieurs enfoncements qui doivent provenir de l'écroulement d'anciennes matamores ou puits à blé (Buret,Rapp. sur le Maroc,1810in Corresp. de Napoléon avec le ministre de la marine, 1837, II, 156 ds Fonds Barbier). Prononc.: [matamɔ:ʀ]. Étymol. et Hist. 1. 1617 matamore «fosse large et profonde» (J. Mocquet, Voyages..., p.166); 2. av. 1649 matamoure «prison souterraine» (P. Dan, Les illustres captifs, éd. L. Piesse et H.-D. de Grammont ds R. africaine, Alger, 1883, p.375: une grande cave qu'en terme du pays [Maroc] on appelle matamoure); 1693 matamore (Rich.); 3. 1735 «silo souterrain» (L. d'Arvieux, Mémoires, t. 5, p.278: une matamore; c'est ainsi qu'on appelle des puits secs et profonds, où l'on conserve les grains et les légumes). Empr. à l'ar. maṭtmūra «fosse; prison souterraine; silo souterrain», part. passif fém. substantivé de ṭtamara «enterrer, enfouir, cacher sous terre» (Devic; Dozy t. 2, p.60b; Lammens, pp.160-161; Lok. no1444; Nasser, p.472). Cf. aussi, de même orig., le port. masmorra «cachot, prison souterraine» (xves. mazmorra ds Mach.) et l'esp. mazmorra «id.» (fin xves. ds Cor.-Pasc.) d'où est empr. le fr. masmorra «id.» (1665-66, B. de Monconys, J. des voyages, t. III, p.30 ds Reinh., p.247). Fréq. abs. littér.: Matamore1 et 2: 52. |