| MASSER2, verbe trans. Exercer, avec les mains ou à l'aide d'appareils spéciaux, des pressions, des vibrations, des percussions sur les chairs d'une personne, dans un but thérapeutique ou hygiénique. Ils [les Indiens orientaux] se font masser, c'est-à-dire pétrir les chairs, souvent par les mains des enfants. C'est ainsi que non seulement ils se guérissent de leurs rhumatismes, mais qu'ils réussissent à les prévenir (Bern. de St-P., Harm. nat., 1814, p.148).Mets-toi là, mon chéri. Livre-moi ton cou. Je sais la manière de le rendre souple. Elle le masse (Audiberti, Mal court, 1947, II, p.173).♦ P. euphém. Masturber. D'une seule main comme ça en bas, elle me masse... «Je vais le dire à ta maman moi. Oh! là! là! le petit cochon!... Chéri petit cochon!...» (Céline, Mort à crédit, 1936, p.222). ♦ P. plaisant. Donner des coups violents. Tu pouvais toujours lui masser les entre-côtes à coups de talon, pendant des heures (Vercel, Cap. Conan, 1934, p.170). − Emploi pronom. réfl. Brindosier: N'y pensons donc plus et évitons cette ride du front verticale qui est la plus difficile à effacer. Il faut se la masser chaque soir avec le pouce. Hélène: Avec le pouce et un peu de suint de mouton raffiné (Claudel, Protée, 1914, II, 3, p.342). Prononc. et Orth.: [mase], (il) masse [mas]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1779 (Le Gentil, Voyage dans les mers de l'Inde, I, 128). Empr. à l'ar. massa «toucher, palper» (v. FEW t. 19, pp.122-123). Le fait que le mot apparaît surtout dans des récits de voyages en Orient semble écarter l'hyp. d'un empr. au gr. donnée par certains. Bbg. Pohl (J). Contribution à l'hist. de qq. mots. Arch. St. n. Spr. 1969, t. 205, p.366. _ Sain Sources t. 2 1972 [1925], p.416, 447. |