| MASCARET, subst. masc. Vague déferlante produite dans certains estuaires par la rencontre du courant descendant du fleuve et du flot montant de la mer. [Le] mascaret qui remonte la Seine au Vieux-Port (Vialar,Carambouille,1949, p.240):. Le mascaret est une vague énorme qu'engendre le flot et qui, à certaines époques, remonte les fleuves avec une vitesse considérable et dangereuse. On l'appelle différemment suivant les cours d'eau: c'est le mascaret (Dordogne), le mascarin (Vilaine), la barre (Seine), etc.
Bourde,Trav. publ.,1929, p.197. [A propos d'une crue] À cinq milles vers le sud, un haut et large mascaret dévalait sur la campagne, qui se changeait en océan. (Verne,Enf. cap. Grant, t. 1, 1868, p.211).− P. métaph. et au fig. Synon. raz de marée.Instantanément, avait monté en lui tout un flot de sentiments louables. Que dis-je, un flot?... Un mascaret! Oui, un mascaret aux eaux lourdes, charriant trente-six choses à la fois: la reconnaissance d'avoir été aimé, l'horreur d'avoir été injuste (Courteline, Linottes,1912, ii, p.30).Impossible de résister au mascaret populaire, quand il atteint ces proportions (L. Daudet,Police pol.,1934, p.114). Prononc. et Orth.: [maskaʀ
ε]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1552 masquaret (Document Archives de la Gironde 38, 71 ds DAG.). Empr. au gasc. mascaret adj. «barbouillé», employé comme subst. au sens de «boeuf dont la face est tachetée de noir, de blanc, de gris» (dér. de mascar adj. «tacheté de noir», issu d'un préindo-européen *maskaro-, lui-même dér. de la racine *mask- (cf. mâchurer) v. FEW t. 6, 1, p.438a et 439b, note 11), p. compar. des flots avec le mouvement ondulant des bovins quand ils courent. Fréq. abs. littér.: 17. Bbg. Sain. Sources t. 1 1972 [1925], pp.261-262. |