| ![]() ![]() ![]() ![]() MARTINET2, subst. masc. A. − 1. Petit fouet formé d'un manche auquel sont fixées des lanières, destiné à corriger, à punir quelqu'un. Grâce! Madame! Madame! Je ne le ferai plus. La Thénardier détacha le martinet (Hugo,Misér.,t. 2, 1862, p. 483).Quand je rentrai, votre tante prit le martinet et m'administra une correction que je reçus avec une joie profonde (Zola,Nouv. contes Ninon,1874, p. 85). − P. anal. On coupe une vingtaine de bouts de ficelle (longueur 60 cm pour préciser). On les attache solidement par un des bouts de manière à constituer deux martinets de 10 fils (Bouasse,Cordes et membranes,1926, p. 29). 2. MAR. ,,Cordages dont la fonction est de tenir soit des mâts de charge, soit les cornes de la mâture dans leur position normale`` (Le Clère 1960). Rem. Jal1suggère que le sens 2 est une extension par analogie du sens 1: ,,Les marins ont comparé à cette discipline un assemblage de petites cordelettes attachées à une corde plus grosse, et servant à divers usages``. B. − 1. Marteau-pilon à faible puissance et à cadence rapide (d'apr. Bader-Th. 1962). Les ronflements étaient produits par les ventilateurs, les coups sourds par les martinets et les pilons (Malot,Sans fam.,1878, p. 40).On entendait la danse violente et acharnée de deux martinets, qui battaient là comme le pouls même du colosse, dont tous les fours flambaient à la fois, dévorateurs de vies (Zola,Travail,t. 1, 1901, p. 4): . ... si nous passons dans le domaine de la mécanique, nous voyons un certain nombre de machines-outils qui facilitent le travail, mais principalement au point de vue de l'ajustage et du montage. C'est le petit marteau-pilon ou martinet [it. ds le texte] qui date des premiers temps de la ferronnerie, mais qui a été perfectionné; avec cette machine on peut étirer rapidement des barres de fer; elle remplace avantageusement le travail d'un aide-frappeur, car le martinet peut être manoeuvré au pied, par un seul homme.
Arts et litt., 1935, p. 22-4. 2. Synon. de marteau.[Adamas] plaça sur une table (...) un timbre avec son martinet, et un mouchoir de fine toile de Hollande, tout parfumé de musc (Sand,Beaux MM. Bois-Doré,t. 1, 1857, p. 90). C. − Vieilli. Petit chandelier muni d'un manche et d'un crochet. [Godefroid] entendit le bruit de ferraille causé par les clefs que Manon prenait dans un tiroir, et il lui vit allumer la chandelle d'un grand martinet en cuivre jaune (Balzac,Mmede La Chanterie,1850, p. 229).[Des coups de poing] qui faisaient trembler les suifs dans des martinets de fer (Gautier,Fracasse,1863, p. 314). Prononc. et Orth.: [maʀtinε]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. I. 1. 1315 «forge» (Pactum inter Joan dalph. et Petr. Barral. ds Du Cange), hapax; 2. 1369 «engin à contrepoids, propre à lancer de grosses pierres» (Delisle, Mandem. de Charles V, no538 ds Gay); 3. 1858 métall. (Chesn.). II. 1. 1564 «type de chandelier» (Thierry); 2. 1677 mar. martinets (C. R. Dassié, L'Architecture navale d'apr. FEW t. 6, p. 386a); 3. 1743 «sorte de fouet formé de lanières de cuir» (Trév.). I prob. dér. à l'aide du suff. -et* du nom propre Martin, procédé fréquent pour désigner des outils (v. martin2). II emplois métaph. de martinet1* «oiseau»: sens 1 à partir de la forme du corps de l'oiseau en vol, les pattes étant repliées sous le ventre; sens 2 et 3 à partir de la forme étalée de la queue de l'oiseau. Bl.-W.1-5suppose également pour 3 une dér. à l'aide du suff. -et* et Martin au sens de «bâton», cf. martin-bâton. Fréq. abs. littér.: 71. Bbg. Quem. DDL t. 13. _ Vidos (B. E.). Rech. sur l'hist. et les orig. du lex. rom. Neophilologus. 1948, t. 32, pp. 156-157. |