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MARIÉ, -ÉE, part. passé, adj. et subst.
I. − Part. passé de marier* et emploi adj.
A. − [Correspond à marier I] Qui vit dans les liens du mariage. Couple marié; gens mariés; clergé, prêtre marié. La femme mariée ne pourra accepter une donation sans le consentement de son mari (Code civil, 1804, art. 934, p. 169).Je vous ai laissé garçon en quittant Paris; j'y reviens et vous retrouve marié (Ponson du Terr., Rocambole, t. 4, 1859, p. 433).D'où vient cette femme? Où va-t-elle? Est-elle mariée, veuve ou libre? (Dumas fils, Ami femmes, 1864, ii, 3, p. 117).Mes parents n'approuvaient pas que je sorte avec un homme marié (Beauvoir, Mém. j. fille, 1958, p. 333).V. émanciper ex. 1.
[P. méton.] [Maxime] avait son air le plus marié, mais c'est un air qu'il a, si j'ose dire, de naissance. Sa femme et son enfant, il les affichait comme des denrées neuves qu'il eût achetées place Masséna (Colette, Entrave,1913, p. 4).
[Avec déterm.] (Personne) bien, mal, nouvellement marié(e); (personne) marié(e) au dessus, au dessous de sa condition. Il est marié depuis huit ans: il n'a pas eu d'enfans (Senancour, Obermann, t. 2, 1840, p. 152).N'y reviendrez-vous jamais [au pays]? (...) − C'est trop tard à présent. Il y aurait ma punition à faire à l'État, et je suis marié en Californie, j'ai deux enfants à Sacramento (Loti, Mon frère Yves,1883, p.348).V. amour ex. 195.
Marié à/avec.La mère de Danton, mariée en secondes noces avec le citoyen Recordain (Erckm.-Chatr., Hist. paysan, t.2, 1870, p. 322).Ah fillette, malheur à la femme mariée à un imbécile! (Camus, Chev. Olmedo, 1957, 1rejourn., 17, p.750).
B. − [Correspond à marier II] Accordé, associé, uni intimement. [Renoir] s'amuse à assembler le rose turc, la fraise écrasée, le citron, le vert acide; il les noue et les dénoue en longs filaments, en écheveaux mariés et dissociés (Mauclair, Maîtres impressionn., 1923, pp. 112-113).Tant qu'on est seulement marié avec une politique, ça n'a pas d'importance, dit Sembrano; mais quand on a des enfants avec elle... (Malraux, Espoir,1937, p.501).Le Rhin marié au Rhône par le lac de Neuchâtel, les cargaisons de fers d'Allemagne et d'Helvétie, les résines, les toiles mousselines entrent en abondance (Arnoux, Rhône,1944, p.60):
1. Veuf et inconsolable, il tâchait, à la manière anglaise, de noyer ses soucis dans le vin; mais quand il ne pensa plus à sa chère défunte, il se trouva marié, (...) avec la Boisson. Balzac, Paysans,1844, p. 47.
En partic. Rimes* mariées.
II. − Subst. Celui, celle, ceux qui va/qui vont se marier, qui vient/qui viennent de se marier. Jeune(s) marié(e)(s); couple de mariés; appartement, lit des mariés; chemise, costume, habit, toilette de/du marié. À voir la joie qui paraissait sur son visage, on l'aurait pris pour un nouveau marié (Musset, Confess. enf. s.,1836, p. 373).Les mariés, devant l'autel, très embarrassés, ne sachant pas quand il fallait s'agenouiller, se lever, s'asseoir, attendaient un geste du clerc (Zola, Assommoir, 1877, p. 496).Le jeune marié prenait sa femme dans ses bras et lui faisait franchir ainsi son seuil (Montherl., Démon bien, 1937, p. 1337).V. ganté ex. 1:
2. Tout le village était sur les portes, pour voir ces deux mariés, les plus beaux de l'année, et le cortège qui s'allongeait sur les bosses du chemin montant. R. Bazin, Blé,1907, p. 62.
Synon. de époux (cf. ce mot II).Elle avait le sans-gêne des vieux mariés, qui se savent par coeur, et ne rougissent plus de rien (Restif de La Bret., M. Nicolas, 1796, p. 92).
Au fém. La cérémonie fut fort belle; beaucoup de monde, quelques amis, la mariée charmante de grâce, de modestie (E. de Guérin, Lettres, 1838, p. 228).Vous êtes, pour une mariée de trois mois, d'une philosophie un peu bien surprenante! (Gyp, Pas jalouse, 1893, p. 172).
SYNT. Mariée en blanc; bouquet, coiffure, corbeille, couronne, parure, robe, trousseau de (la) mariée; jarretière de la mariée; être timide, radieuse comme une (nouvelle) mariée; conduire la mariée à l'église.
Loc. fig. (Se plaindre de ce que) la mariée est trop belle. (Se plaindre à tort de ce qu') une chose apporte plus que ce que l'on en attendait:
3. Le R.P.F. s'abstenant, M. Edgar Faure n'avait plus finalement contre lui que l'extrême gauche. La majorité constitutionnelle était dépassée de 88 voix. «Ce vote ne signifie rien», dirent aussitôt les grincheux. Mais en est-il parmi eux un seul qui ne se contenterait, ne fût-ce que pour quelques jours, de cette trop belle mariée? Le Monde, 19 janv. 1952, p. 5, col. 4.
P. anal. Jeu de cartes dans lequel le mariage du roi et de la dame de coeur est la combinaison la plus avantageuse. (Dict. xixeet xxes.). Synon. guimbarde (cf. ce mot étymol. 1 a).
Prononc.: [maʀje]. Étymol. et Hist. 1. Ca 1145 adj. «lié par le mariage» (Wace, Conception N. D., éd. W. R. Ashford, 653); xives. subst. «celui, celle qui a contracté un mariage, en particulier, qui a été marié(e) le jour même» (Appolonius, 87, 10. 11 ds T.-L.); 2. 1650 rimes ... mariées (Corneille, Andromède, Examen ds Œuvres, éd. Ch. Marty-Laveaux, t. 5, p. 310); 3. 1670 «se dit de choses assorties, en harmonie» (Molière, Bourgeois gentilhomme, IV, 1); 4. 1752 subst. fém. jeux (Trév.). Part. passé adj. et subst. de marier*. Fréq. abs. littér.: 3637. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 4574, b) 7001; xxes.: a) 6368, b) 3982.