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MARGOULIN, subst. masc.
A. −
1. Pop. Petit détaillant, petit patron. Je suis un petit patron, ce qu'on appelle un margoulin dans l'argot parisien (Sartre,Mur,1939, p. 188).
2. Commerçant malhonnête; individu peu scrupuleux en affaires. Synon. maquignon, mercanti.Je veux que dans ces circonstances graves et familiales, tu te conduises comme un gentilhomme provençal et non pas comme le dernier des margoulins (Pagnol,Fanny,1932, ii, 7, p. 148):
. L'ancien agent immobilier s'était mis à tourner des obus (...); de ces obus soufflés, gondolés, poreux, fissurés, qui éclataient à l'intérieur des canons, et que les artilleurs enfournaient avec épouvante. De quel ton M. de Champcenais n'eût-il pas dit: «Lui aussi? C'est vraiment drôle...», envoyant ainsi d'un sourire Haverkamp dans le monde des margoulins. Ah non! Pas plus margoulin que mercanti. Romains,Hommes bonne vol.,1938, p. 175.
3. Arg. de la Bourse. Spéculateur sans envergure. Il avait spéculé, non sur la valeur de sa production mais sur celle des plantations mêmes (...). Et il n'ignorait pas que, dès que cette suppression [des crédits américains] serait connue, tous les margoulins de Paris et de New-York prendraient position à la baisse sur ses titres (Malraux,Cond. hum.,1933, p. 337).
B. − Personne manquant de compétence ou de sérieux dans l'exercice de sa profession; en partic. mauvais ouvrier. Il n'y a [dans cet atelier] que des margoulins (Poulot,Sublime,1870, p. 63).Que nos édiles, nos ministres, nos présidents de commissions, cessant d'appeler les «danseurs» traditionnels pour calculer et les margoulins pour décorer les murs, convient enfin les artistes savants dont la France regorge, à témoigner de la vitalité spirituelle de ce pays (Lhote,Peint. d'abord,1942, p. 51).
Rem. Le mot est rarement empl. au fém. V. cependant Rob., ex. de Bainville, et, au fig., M. Cerf, Une passion, Paris, Lattès, 1981, p. 194: Comme il avait eu tort de croire honnêtes ces margoulines. Toutes, prêtes au crime de sang, le cernaient et le montraient du doigt.
Prononc.: [maʀgulε ̃]. Étymol. et Hist. 1. a) 1840 «petit commerçant» (Raoul Perrin, Le Commis-voyageur ds Les Français peints par eux-mêmes, t. I, p. 354 ds Fr. mod. t. 13, p. 293); en partic. 1858 «commerçant peu scrupuleux en affaires» (Chesn.); d'où b) 1870 «homme peu scrupuleux dans l'exercice de sa profession, mauvais ouvrier» (Poulot, loc. cit.); 2. 1933 Bourse «spéculateur sans envergure» (Malraux, loc. cit.). Mot pop. issu du verbe margouliner usité dans le Bas-Maine au sens de «aller vendre de bourg en bourg, surtout en parlant des femmes qui vendent des mouchoirs» (Dottin, Glossaire des parlers du Bas-Maine, Paris, 1899), lui-même dér. de margouline «bonnet» (Dum.); cf. Bas-Maine margulet, margulin «bandeau sur la figure, bride d'un bonnet de femme» (Dottin, loc. cit.); margouline est une var. de margoulette* d'après gouline «bonnet de femme» usité dans les parlers de l'Ouest (FEW t. 4, p. 315a), dér. de goule, forme anc. de gueule*. Fréq. abs. littér.: 10. Bbg. Dauzat Ling. fr. 1946, p. 298. _ Migl. Nome propr. 1968 [1927], p. 167.