| MARAUDER, verbe A. − Emploi intrans. Aller à la maraude. Les soldats, les enfants, les vagabonds maraudent; marauder dans les vignes. Nous avions, aux champs, (...) plusieurs amis (...) que nous allions trouver tour à tour pour jouer, courir, marauder ou grimper avec eux (Sand,Hist. vie, t. 3, 1855, p. 19): . Beaucoup de nos camarades avaient la mauvaise habitude de marauder le soir (...), ils attrapaient souvent quelque chose; mais il en manquait toujours à l'appel du lendemain, et les sentinelles eurent la consigne de tirer sur ceux qui s'écartaient.
Erckm.-Chatr., Conscrit 1813, 1864, p. 215. − P. anal. Synon. de rôder. ♦ [En parlant d'un animal] La chasse à la piste se fait par les nuits claires, quand le blaireau maraude (Pesquidoux,Chez nous, 1921, p. 92). ♦ [En parlant d'un fiacre, d'un taxi] Sur l'esplanade (...) quelques taxis maraudaient (Vialar,Odeurs et sons, 1953, p. 190). − Au fig. Aurais-tu vu beaucoup de ces chiffons-là, si tu étais resté (...) à marauder dans tes bouquins de la bibliothèque Sainte-Geneviève? (Balzac,Illus. perdues, 1839, p. 416). B. − Emploi trans. Voler au cours d'une maraude, chaparder. Il trouvait çà et là (...) des pommes et des poires, qu'il maraudait au péril de sa peau, car les Allemands veillaient sur les vergers (Van der Meersch,Invas. 14, 1935, p. 266).Les enfants venaient lancer un coup d'œil à la cuisine pour marauder une chique de pain ou une pomme de terre frite (Duhamel,Suzanne, 1941, p. 125). − Au fig. L'auteur valet (...) maraude des rimes dans les buissons (Hugo,Chans. rues et bois, 1865, p. 126). REM. Maraudage, subst. masc.Action de marauder. Synon. maraude.La conquête d'une île sauvage, égayée par les razzias, le vol en grand, et par le maraudage, les petits vols des chapardeurs (Zola,Débâcle, 1892, p. 70).Dr. Vol de récoltes ou autres productions utiles de la terre qui, avant d'être soustraites, n'étaient pas encore cueillies (d'apr. Cap. 1936). Le maraudage plonge encore ses racines dans les législations du Moyen Âge, encore que, si le maraudage paraît de nos jours en principe un acte bénin, il n'en fut pas du tout de même en d'autres temps (Yam.-Kell.1970). Prononc. et Orth.: [maʀ
οde]. Att. ds Ac. dep. 1718. Étymol. et Hist. 1. 1549 «mendier» (Est.); 2. 1700 «pratiquer la maraude» (Pomey ds FEW t. 6, 1, p. 359b); 3. 1865 «charger des clients en évitant le contrôle du stationnement» (d'apr. Esn.). Dér. de maraud*; dés. -er. Fréq. abs. littér.: 27. Bbg. Schmitt (C.). V. maraud bbg. _ Mack. t. 2 1939, p. 157. |