| MARATHON, subst. masc. A. − SPORTS, JEUX 1. ATHL. Épreuve de course à pied de grand fond, sur une distance de 42,195 kilomètres. Un coureur de marathon; le vainqueur du marathon. Les courses de fond comprennent les épreuves de fond court, 5 000 et 10 000 mètres, et de grand fond allant jusqu'au marathon (R. Vuillemin,Éduc. phys., 1941, p. 134). 2. P. anal. a) NATAT. Épreuve prolongée exigeant une grande résistance. Le crawl (...) est également nagé avec succès dans les marathons, telle la traversée de la Manche que fit, en 1926, la jeune Américaine Ederle (Jeux et sports, 1967, p. 1567). b) [En appos. ou comme 2eélém. de subst. composé] G. (champion de tennis) semble très éprouvé par son match-marathon de mardi et mercredi contre P. (Le Monde, 29 juin 1969ds Gilb. 1971).Durant toute la semaine, ils se sont livrés à un match marathon. Douze parties par jour, pour le plaisir et pour l'honneur: les championnats de billard ne comportent aucun prix en espèces (L'Express,25 mars 1974ds Gilb. Mots contemp. 1980). 3. Marathon de la danse. Dans les années vingt et trente, ces «Marathons de la Danse» d'un genre spécial, qui duraient des semaines entières, et au cours desquels des dizaines de couples devaient danser, ou marcher, sans autre répit que des pauses-express de dix minutes toutes les heures (Cinéma 70, 1970, no149, p. 50). B. − Au fig. Épreuve d'endurance, séance pénible et éprouvante pour les participants en raison d'une durée anormalement longue. Cet échange de lettres demandait un farouche effort humain. Cela devenait un perpétuel marathon (La Varende,Tourville, 1943, p. 141).Wahid organise une soirée costumée orientale. Nous jouons. MlleDebar m'étonne dans le rôle du Sphinx. C'est un marathon. Elle s'y crève (Cocteau,Maalesh, 1949, p. 86). − [Souvent dans un cont. écon., pol.] L'accord a été finalement conclu dans le décor habituel des marathons diplomatiques bruxellois (P. Fabrads Le Monde, 12 mai 1966): . Rapidement, les Six, galvanisés, manifestent une volonté farouche d'aboutir, au prix du marathon le plus épuisant que l'Europe ait jamais connu.
L'Express, 29 mars 1971, p. 20, col. 3. ♦ [En appos. ou comme 2eélém. de subst. composé] M. John V. Lindsay, maire de New-York, a déclaré que l'accord intervenu, après une séance-marathon de trente-neuf heures, est «équitable et raisonnable» (Reuterds Le Monde, 3 janv. 1968, p. 5, col. 6).Le voyage marathon se poursuit à un rythme hallucinant. De Gaulle (...) semble n'offrir aucune prise à la fatigue (Y. Courrière,Les Feux du désespoir, Paris, Fayard, 1971, p. 184). Prononc.: [maʀatɔ
̃]. Étymol. et Hist. 1. 1896 sport (G. Spyridis, Le Panorama illustré des Jeux Olympiques, p. 77: Course à pied, dite de Marathon); 1923 (Lar. univ.); 2. 1943 fig. (La Varende, loc. cit.). Du nom de Marathon, localité de l'Attique, où en 490 av. J.-C., les Grecs remportèrent une victoire sur les Perses, et d'où partit un soldat qui mourut d'épuisement après une longue course, à son arrivée à Athènes, en annonçant la nouvelle. DÉR. Marathonien, subst. masc.,sports. Coureur de marathon. Type accusé de l'athlète plus petit, plus court de jambes, plus étroit d'épaules, et généralement moins musclé mais pourvu de mollets et, à un degré moindre, de cuisses, assez exceptionnels (on aurait en cet homme-robot le marathonien idéal) (Jeux et sports, 1967, p. 1226).− [maʀatɔnjε
̃]. − 1reattest. 1925 «coureur de marathon» (J. Prévost, Plaisir des sports, p. 180); de marathon, suff. -ien*. Le mot est att. comme adj. et subst. «relatif à Marathon ou à ses habitants» et «habitant de Marathon» dès 1840 (Ac. Compl. 1842); cf. l'angl. Marathonian de même sens, att. comme adj. et subst. (1767 et 1797 ds NED Suppl.). BBG. −Gilbert (P.). Les Empr. aux vocab. des sp. Fr. Monde. 1974, no107, pp. 54-56. |