| * Dans l'article "MARAÎCHIN, -INE,, subst. et adj." MARAÎCHIN, -INE, subst. et adj. I. − Substantif A. − Habitant du Marais vendéen. Les maraîchins étaient venus en grand nombre et l'on voyait osciller leurs chapeaux plats à rubans de velours (Lacretelle, Hts ponts,t. 3, 1935, p. 112): . Tincé reconnaissait, en Vendéen à l'œil prompt (...) les maraîchins à échasses qui, à force de vivre dans la fange des étiers, avaient pris la couleur du gibier d'eau...
Morand, P. de Saligny, 1947, p. 170. B. − Patois parlé par les habitants du Marais vendéen. Parler en maraîchin. Ils riaient sous cape et certains lançaient des invectives en maraîchin (J. Rouillé, Les Mystères du Marais Vendéen, Saint-Gilles-Croix-de-vie, «La Vie», 1971, p. 98). C. − Au fém. Danse du Marais vendéen. Les danses recommencèrent donc, tantôt la maraîchine, sauterie à quatre, espèce de bourrée ancienne, que les assistants soutenaient d'un bourdonnement rythmé; tantôt des rondes (R. Bazin, La Terre qui meurt, Paris, Calmann-Lévy, 1941 [1899], p. 171). II. − Adj. Du Marais vendéen, de ses habitants ou de leur langue. Paysan maraîchin. C'était un long baiser rituel, plein de saveur, de gentillesse, coupé de phrases maraîchines bourgeonnantes et évocatrices (J. Rouillé, Les Mystères du Marais Vendéen, Saint-Gilles-Croix-de-vie, «La Vie», 1971p. 113).Le divorce était et est encore fort rare au pays maraîchin (J. Rouillé, Les Mystères du Marais Vendéen, Saint-Gilles-Croix-de-vie, «La Vie», 1971, p. 119). REM. 1. Maraîchinage, subst. masc.,vieilli. Coutume populaire du Marais vendéen reconnaissant aux jeunes couples non mariés le droit de flirter, notamment par l'échange de baisers prolongés. Clemenceau (...) s'étendit sur la coutume du maraîchinage, ou baiser sur la bouche prolongé jusqu'à la jouissance aiguë (L. Daudet, Clemenceau, 1942, p. 116).Le maraichinage [sic] était et est encore un peu l'ensemble des us et coutumes vendéens du baiser. Avant le mariage et même avant les fiançailles, les filles et les garçons se baisaient sur la bouche de longues heures durant (Apoll., Tendre comme le souvenir, Paris, Gallimard, 1952, p. 155).Pour la plupart, le maraîchinage n'était qu'un flirt, flirt original certes avec le rituel et interminable baiser avec ou sans le symbolique parapluie bleu (J. Rouillé, Les Mystères du Marais Vendéen, Saint-Gilles-Croix-de-vie, «La Vie», 1971, p. 116). 2. Maraîchiner, verbe intrans.,vieilli. Pratiquer le maraîchinage. À la ferme du Moulin Cassé, en Saint-Gervais, un couple de maraîchins évoque aussi leurs souvenirs: − Oui, on maraîchinait après les vêpres, dans les chemins en se promenant, ou dans les prés, ou encore dans les auberges, car il y avait des chambres exprès. − Toujours les baisers! − Ah bé dame oui... (J. Rouillé, Les Mystères du Marais Vendéen, Saint-Gilles-Croix-de-vie, «La Vie», 1971, p. 113). Prononc.: [maʀ
ε
ʃ
ε
̃], [-ʀe-], fém. [-ʃin]. Étymol. et Hist. A. Subst. 1. xviies. «habitant du Marais vendéen» (d'apr. M. Baudouin, Le Maraîchinage, 5eéd., Paris, p. 4, note 1); 2. 1840 «boeuf élevé dans les prairies basses du Poitou et de l'Aunis» (Ac. Compl. 1842); 3. 1899 subst. fém. «danse du Marais vendéen» (R. Bazin, loc. cit.). B. Adj. 1907 «relatif au Marais poitevin ou vendéen» (Nouv. Lar. ill. Suppl.). Dér. de marais*; suff. -in*. |