| * Dans l'article "MANUTENTION,, subst. fém." MANUTENTION, subst. fém. A. − DR. ADMIN., vx 1. Rare. Synon. de conservation, maintien.La manutention d'un arrêt, d'une loi, de la discipline, des statuts et réglements d'une compagnie (Ac.1835, 1878). 2. Synon. de administration, direction, gestion.Ni l'un ni l'autre [M. Joly de Fleury et M. d'Ormesson] n'avaient la moindre idée de la manutention des finances (Staël,Consid. Révol. fr., t. 1, 1817, p. 89).La manutention administrative, science compliquée et variable, qui exige une grande pratique (Reybaud,J. Paturot,1842, p. 403): 1. ... l'avocat eut le bon esprit de faire désirer la direction littéraire de cette Revue au fils aîné de monsieur Boucher (...) à qui les pièges et les chagrins de la manutention littéraire étaient entièrement inconnus.
Balzac,A. Savarus,1842, p. 33. − P. anal. Ce rôle sérieux, franchement conçu et embrassé tout d'abord, de la manutention des études et des esprits, méritait d'occuper tout un homme, un homme tel que lui [Guizot] (Sainte-Beuve,Nouv. lundis, t. 1, 1861, p. 104). B. − TECHNOL. Action de manipuler quelque chose, en vue de l'emmagasinage, de l'expédition ou de la vente; déplacement manuel ou mécanique de marchandises, de paquets, comprenant le chargement et le déchargement, le transport des produits en cours de fabrication, le pesage et l'emballage (d'apr. Lar. comm. 1930). Manutention du charbon, du papier; manutention des colis, des liquides; appareil de manutention. L'aménagement des quais d'un port de commerce comprend (...) des instruments destinés à la manutention des marchandises: grues, treuils, bigues fixes ou flottantes, allèges, etc. (Bourde,Trav. publ.,1929, p. 309).Engins de manutention mécanique qui permettent de décharger et de charger en quelques minutes plusieurs centaines de kilos de marchandises (Évol. transp. aérien marchand.,1957, p. 5). − P. méton. Lieu où se fait la manutention. Synon. entrepôt, magasin, réserve.Il est employé à la manutention (Ac.1935). ♦ Vx. Établissement où l'on fabrique le pain pour l'armée et où l'on entrepose des vivres et des fournitures d'intendance. J'ai vu (...) des chariots comtois amener les fournitures de la Compagnie Héricourt dans les manutentions (Adam,Enf. Aust.,1902, p. 91): 2. ... l'omnibus (...) qui est obligé de s'arrêter et de longtemps stationner devant la manutention, tant le quai est encombré de camions chargés de caisses de biscuits, d'omnibus bondés de pains jusqu'au toit, (...) de chariots de toutes sortes, écrasés de tonneaux de farine, se pressant, se bousculant à l'entrée ou à la sortie de la gigantesque usine du manger de nos soldats.
Goncourt, Journal,1870, p. 619. REM. Manutentionneur, subst. masc.,hapax. Les hommes d'État ne seront plus que des manutentionneurs d'emplâtres assez ineffectifs (...) et, au bout de quelques mois, de quelques années, ils verront leur patient retomber dans les convulsions (Gobineau,Pléiades,1874, p. 241). Prononc. et Orth.: [manytɑ
̃sjɔ
̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1. 1478 manutancion «action de maintenir, maintien» (Ordonnances des rois de France, t. 18, p. 409); 2. 1499 «administration gestion» (Recueil gén. des anc. lois fr., éd. Isambert, t. 11, p. 321: pour la manutention et entretenement de l'estat de nos royaume et seigneuries) sens cour. surtout à partir du xviies. B. 1. 1812 milit. «établissement où se fabrique le pain pour l'armée» (Mozin-Biber); 2. 1820 «manipulation de marchandises» (Circul. des contrib. indir., 26 sept., no31 ds Littré); 3. 1902 «lieu où se fait la manutention des marchandises» (Nouv. Lar. ill.). Empr. au lat. médiév. manutentio «protection, appui, aide, maintenance» (xiies. ds Blaise Latin. Med. Aev. et Nov. gloss.), dér. du lat. pop. *manutenere (maintenir). Fréq. abs. littér.: 44. DÉR. 1. Manutentionnaire, subst.Personne qui fait des travaux de manutention. Manutentionnaire dans une fabrique, un entrepôt, une gare. Les magasins doivent être des endroits clos dans lesquels pénètrent seuls les employés et manutentionnaires (Champly,Nouv. encyclop. prat., t. 20, 1927, p. 182).Actuellement, il est manutentionnaire: une place qui lui permet tout juste de gagner sa vie (Dabit,Hôtel Nord,1929, p. 81).−[manytɑ
̃sjɔnε:ʀ]. − 1resattest. a) 1788 admin. milit. manutentionnaires des vivres (Réponses Gap, États Dauphiné, St-Crépin, p. 450 ds Brunot t. 9, p. 953, note 3), b) 1907 «personne employée aux travaux de manutention» (Nouv. Lar. ill. Suppl.); de manutention, suff. -aire2*. 2. Manutentionner, verbe trans.a) Déplacer, soumettre à la manutention des marchandises. Les tôles, qui sont toujours très encombrantes et dangereuses à manutentionner (Barnerias,Aciéries,1934, p. 83).Port-du-Louvre, où l'on manutentionnait des centaines et des milliers de caisses de liqueur (Cendrars,Bourlinguer,1948, p. 342).b) Vx. Fabriquer le pain de l'armée. (Dict. xixeet xxes.). P. métaph., en emploi pronom. à sens passif. Cette forge intellectuelle où se manutentionnait le pain quotidien de l'opposition, où se répétaient les rôles de la grande tragi-comédie jouée par la gauche (Balzac,C. Birotteau,1837, p. 265).− [manytɑ
̃sjɔne], (il) manutentionne [manytɑ
̃sjɔn]. − 1resattest. a) 1789 «soumettre à une opération de manutention» (Le Moniteur, t. 2, p. 509: j'ai pourtant un peu bonifié [ce seigle] en le faisant manutentionner à différentes reprises), b) 1819 admin. milit. (Boiste); de manutention, dés. -er. |