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MANGEUR, -EUSE, subst.
A. −
1. [Correspond à manger1A]
a) Personne qui mange, qui est en train de manger. La grande salle était pleine de mangeurs (Maupass., Contes et nouv., t. 1, Fic., 1883, p. 125):
1. Le cousin Jules, chargé du gigot, le découpait en grosses tranches massives qu'il tendait aux mangeurs du bout de son couteau. Malègue, Augustin, t. 1, 1933, p. 225.
b) Personne qui mange habituellement (dans telles ou telles proportions ou conditions). Grand, petit, solide, puissant mangeur. C'est une grande mangeuse (Ac.). Je ne suis pas gros mangeur et m'accommodais fort bien, à Tunis, de la disette, ou des monotones menus de Rabat (Gide, Journal, 1944, p. 258).La rage masticatoire des mangeurs insatiables (Cendrars, Bourlinguer, 1948, p. 252).
2. [Correspond à manger1A ou B; souvent en appos.] Mangeur, -euse de.Personne ou animal qui se nourrit habituellement de quelque chose. Mangeur de viande; chat mangeur d'oiseaux; poisson mangeur de plancton; vautour mangeur de charognes. Les chevaux, les boeufs et autres mangeurs de grains et de verdure (Zola, Contes à Ninon, 1864, p. 338).Un homme (...) mangeur de choux comme Jeannot lapin (Claudel, Feuilles Saints, 1925, p. 649).V. allah ex. 2.
Loc., vx, fam.
,,Un mangeur de charrettes ferrées, un mangeur de petits enfants`` (Ac. 1835, 1878). ,,Un fanfaron`` (Ac. 1835, 1878).
,,Un mangeur de viandes apprêtées, de soupe apprêtée`` (Ac. 1835, 1878). ,,Un fainéant qui aimerait à bien vivre, sans se donner la peine de gagner sa vie`` (Ac. 1835, 1878).
,,Un mangeur de crucifix, un mangeur d'images, un mangeur de saints`` (Ac. 1835, 1878). ,,Un bigot, un faux dévot`` (Ac. 1835, 1878).
[P. allus. à la communion] Mangeur de bon Dieu. Dévot. Je n'ai pas voté les lois de sang Parbleu! Je haïssais d'instinct les mangeurs de bon Dieu (Coppée, Théâtre, t. 4, 1890, p. 161).
En partic.
[Le mot désigne un animal] Mangeur de fourmis. Fourmilier. (Dict. xixeet xxes.). Mangeur de noyaux. Gros-bec (Dict. xixeet xxes.).
[Le mot désigne une pers.] Fam., gén. péj.
Mangeur de choucroute. Allemand. [Le] général Sacken (...) ce brave mangeur de choucroute (Adam, Enf. Aust., 1902, p. 165).
[D'apr. les Anglais] Mangeur de grenouilles. Français. L'aquafortiste français Legros (...) ayant épousé une Anglaise et resté douloureusement au fond de lui français (...) en une famille pleine de froideur pour le mangeur de grenouilles (Goncourt, Journal, 1888, p. 738).
Mangeur de macaroni. Italien. Une jeune commère (...) m'envoie, d'un coup de son épaule élastique et puissante (...) dans les bras d'un mangeur de macaroni qui me reçoit en souriant. Je suis à Naples (A. France, Bonnard, 1881, p. 302).
Mangeur d'opium. Personne qui se drogue avec de la gelée d'opium. Un mangeur d'opium est trop heureux pour observer la fuite du temps (Baudel., Paradis artif., 1860, p. 415).Le mangeur d'opium, pour profiter de la rêverie calmante, doit avoir de «vastes loisirs» (Bachelard, Poét. espace, 1957, p. 174).
Mangeur de pommes. Normand. (Dict. xixeet xxes.).
P. exagér., fam. [Le compl. prép. introduit par de désigne une pers. considérée du point de vue de son appartenance à un groupe quelconque] Personne qui est violemment hostile à quelqu'un. Mangeur de curé. Qui dit «homme de lettres» dit «mangeur de confrères et déchiqueteurs de renommées» (Renard, Écorn., 1892, p. 36).Radical-socialiste, mangeur de frocards (Arnoux, Zulma, 1960, p. 36).V. encenseur ex.
Au fig. et pop. ,,Un mangeur de chrétiens`` (Ac. 1835, 1878), ,,Un homme de chicane, un homme qui vexe, qui tourmente le peuple`` (Ac. 1835, 1878).
Au fig. Mangeur de livres. ,,Celui qui lit beaucoup, un homme studieux`` (Guérin 1892). ,, − Moi qui étais déjà un mangeur de livres, j'étudiais activement le passé et l'avenir de la chirurgie (About)`` (Guérin1892).
B. − [Correspond à manger1D] Personne qui anéantit, qui fait disparaître, qui cause du tort. Mangeur de temps:
2. ... c'était un mangeur de coeurs, un irrésistible, un de ces beaux gars de demi-ton qui ont de grands succès sans qu'on sache au juste pourquoi. Maupass., Contes et nouv., t. 2, Blanc et bleu, 1885, p. 1311.
En partic. Personne qui dépense beaucoup, qui dilapide son bien. Mangeur d'argent, mangeuse de fortune. Tous ces braves gens de bourgeois (...) ont (...) l'idée (...) qu'un artiste est (...) un mangeur, un dépensier, un luxueux! (Goncourt, Man. Salomon, 1867, p. 253).Un appétit de dépense toujours éveillé, un dédain naturel de l'homme qui payait, un continuel caprice de mangeuse et de gâcheuse, fière de la ruine de ses amants (Zola, Nana,1880, p. 1350):
3. [La duchesse Daisy] s'est toquée d'une villa du xviesiècle (...). Heureusement que le père Brigham a laissé plusieurs millions de dollars. Car, pour une mangeuse, c'est une mangeuse. Bourget, Némésis, 1918, p. 13.
Mangeuse d'hommes. Femme qui ruine ses amants. Nana souriait toujours, mais d'un sourire aigu de mangeuse d'hommes (Zola, Nana,1880, p. 1118).
Prononc. et Orth.: [mɑ ̃ ʒoe:ʀ], fém. [-ø:z]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1erquart xiiies. cas suj. mangiere (Reclus de Moilliens, Miserere, 43, 2 ds T.-L.); 1263-65 mangeor (Rutebeuf, Des jacobins, 35 ds Œuvres, éd. Faral et J. Bastin, t. 1, p. 316). Dér. de manger1*; suff. -eur2*. Fréq. abs. littér.: 261. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 94, b) 770; xxes.: a) 508, b) 310. Bbg. Quem. DDL t. 17.