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MANCHE2, subst. fém.
I.
A.− Partie du vêtement, de forme et de dimension variable, dans laquelle on passe le bras et qui le recouvre en totalité ou en partie. La manche d'une robe, d'une soutane, d'un habit, d'une chemise; coudre, monter les manches d'un habit; manche droite; retrousser, déboutonner ses manches; prendre, retenir qqn par la manche; relever ses manches; tirer, sortir qqc. de sa manche. Gilet à manches, sans manches (Ac.1835-1935).Un officier mutilé, la manche vide et relevée dans la boutonnière (Sand, Hist. vie,t. 2, 1855, p. 467).On le tire par la manche : « Debout! On déménage » (Sartre, Mort ds âme,1949, p. 232):
1. ... je m'étais toujours figuré être équipé sur pied de guerre (...) et un bon couteau à cran dans ma manche, le jour où je me risquerais de tenter cette folle aventure! Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 228.
MODE et INDUSTR. VESTIMENTAIRE
Manche courte. Manche qui s'arrête au dessus du coude. Sa robe de mousseline peinte, à manches courtes, lui permettait de montrer plusieurs bracelets étagés sur ses beaux bras blancs (Balzac, Illus. perdues,1837, p. 85).
Manche longue. Manche qui s'arrête au poignet. Les trois demoiselles Barrel, même au gros de l'été, portaient des robes montantes et des manches longues (Aragon, Beaux quart.,1936, p. 84).
Manche d'ange. Manche qui descend jusqu'au coude. (Ds Littré, DG).
Manche plate. Manche qui n'est ni plissée ni bouffante. Son costume consistait en une robe de chambre, à manches plates, qui ne disait rien du sexe de l'individu qui le portait (Soulié, Mém. diable,t. 1, 1837, p. 13).
Manche crevée, à crevés. Manche présentant des fentes horizontales en plusieurs endroits par lesquelles passe la doublure. Un col d'homme rabattu (...) s'étalait sur une robe de velours vert à manches crevées (Gautier, Fracasse,1863, p. 25).Je pense également au portrait du marchand juif (dans ce portrait, la manche grise à crevés noirs est la plus belle manche que je connaisse en peinture...) (Green, Journal,1936, p. 74).
Manche pagode. Manche évasée à partir du coude jusqu'à la hauteur du poignet. Les manches pagodes auront une grande vogue; avec des bouillons en tulle ou en mousseline brodée dessous, cette mode a de l'élégance (Journal des femmes,mars 1950, p. 92).
Manche ballon. Manche bouffante à l'épaule. Mais Mademoiselle Burguy (...) avait fait tout bonnement des petites manches ballon, sur lesquelles elle avait cousu un nœud tout fait (Gyp, Souv. pte fille,1928, p. 314).
Manche à gigot*, manche gigot*.
Manche à l'imbécile, à la folle. Manche très ample dans laquelle on mettait du plomb près du coude pour la faire prendre. (Ds Cost. 1899, Littré, DG).
Fausse manche. Manche amovible que l'on met par dessus une autre manche. Synon. manchon, manchette.Il avait reçu de l'instruction et passait ses jours sur cette même chaise, en fausses manches noires, grattant son papier (Loti, Pêch. Isl.,1886, p. 165).
Manche raglan*.
[Manche + subst. désignant un type de vêtement]Manche caractéristique du type de vêtement désigné. Manche chemisier, kimono, tailleur.
Tour de manche (vieilli). Garniture de dentelles, de fourrure qu'on adapte à l'extrémité de la manche. (Dict. xixes.).
Boutons de manche (vx). Synon. boutons* de manchette.On m'a reconnu à mes boutons de manche pour un étranger riche (Taine, Notes Paris,1867, p. 43).
Loc., souvent au fig.
(Être) en manches de chemise*.
Avoir/mettre/tenir qqn dans sa manche. Avoir (obtenir) la protection ou l'accord de quelqu'un ayant d'importants pouvoirs pour entreprendre une affaire. Synon. avoir qqn dans sa poche*.Puis elle murmura en se grattant lentement le menton : « Si seulement on avait un député dans sa manche?... » (Maupass., Contes et nouv.,t. 1, En fam., 1881, p. 344):
2. À quoi bon raconter que sa sœur, la comtesse Guy de Saint-Prix, tient le cardinal André dans sa manche et, partant, les quinze immortels qui toujours votent avec lui? Gide, Caves,1914, p. 695.
Avoir la manche large (vieilli). Être très ou trop accommodant (avec quelqu'un). Les commissions ont la manche large pour les députés du Centre, et nous ne pourrions pas nous opposer ostensiblement à la bonne volonté que l'on aurait pour ce cher ami (Balzac, Employés,1837, p. 48).Elle avait à sa dévotion un confesseur capucin, confesseur à très-large manche, pour la commodité de ses amis qui en auraient eu besoin (Sainte-Beuve, Caus. lundi,t. 2, 1850, p. 328).
Tirer qqn par la manche. Solliciter quelqu'un pour obtenir quelque chose. Ton Jaurès, qu'est-ce qu'il a fait? Il s'en va tous les matins, comme un pleutre, tirer Viviani par la manche, en adjurant son « cher ministre » de faire la grosse voix pour effrayer la Russie!... (Martin du G., Thib.,Été 14, 1936, p. 510).
Se faire tirer la manche. Se faire prier. ,,Il ne se fera pas tirer la manche, par la manche. Il fera volontiers telle chose`` (Ac.1798-1935).
C'est une autre paire de manches. [S'emploie pour dire que qqc. est une affaire toute différente et gén. plus difficile que celle dont on vient de parler] Notre conception moderne peut être juste quand on regarde l'histoire humaine du point de vue de Sirius (...); mais quand il s'agit de savoir si, en ce moment même, le tsar Nicolas donne ou ne donne pas au roi de Serbie le conseil de marcher contre l'Autriche, c'est une autre paire de manches (Romains, Hommes bonne vol.,1932, p. 112):
3. ... les Guermantes sont à moitié allemands. − Pour les Guermantes de la rue de Varenne, vous pouvez dire tout à fait, dit Cancan. Mais Saint-Loup, c'est une autre paire de manches; il a beau avoir toute une parenté allemande, son père revendiquait avant tout son titre de grand seigneur français... Proust, Sodome,1922, p. 1094.
Retrousser* ses manches.
HISTOIRE
Gentilhommes* de la manche.
Gardes de la manche. ,,Gardes du corps accompagnant le roi en certaines occasions`` (Ac. 1798-1878).
B.− P. anal., spéc.
1. TECHNOL. Tuyau de cuir ou d'étoffe imperméable servant à conduire un liquide ou un gaz d'un point à un autre. Manche d'incendie (Lar. 19e); manche à incendie (Le Clère 1960).
2. MARINE
Manche à eau, à charbon. Tube (de cuir, de toile) servant à envoyer dans la cale l'eau, le charbon dont on fait provision. Les embarcations du bord portent l'eau dans les barriques d'armement, qu'on vide au-dessus de la grande écoutille, dans l'entonnoir de la manche à l'eau : celles-ci ont un peu plus de diamètre que celles en cuir (Will.1831).
Manche à vent, à air. Conduit orientable de tôle (anciennement de toile) dont une extrémité sort sur le pont, qui descend dans l'intérieur d'un navire et sert à l'aérer. Il s'élança sous la « manche à air », long conduit de toile où l'air extérieur tombe (A. Daudet, Jack,t. 2, 1876, p. 116).Les manches à vent [d'un navire] sont des conduits en tôle débouchant plus haut que les pavois sur le pont supérieur ou sur les roufles (Croneau, Constr. nav. guerre,t. 2, 1892, p. 280).
3. AÉRON. (aérostats). Manche (d'appendice). Tube de toile situé sous un ballon par lequel on le gonfle. La manche d'appendice sert à gonfler le ballon; elle joue ensuite le rôle de soupape de sûreté (Ledieu, Cadiat, Nouv. matér. nav.,1899, p. 332).La manche complètement ouverte permet la libre dilatation et au besoin la sortie du gaz du ballon (Marchis, Nav. aér.,1904, p. 78).
4. MÉTÉOROL., AÉRON. Manche à vent, manche à air. Tube de toile à stries blanches et rouges, de forme tronconique, attaché à un mat et destiné à indiquer la direction du vent par l'orientation qu'il prend. Magnin regarda la manche à vent, au-dessus des oliviers : le vent, en ce moment, venait de l'ouest (Malraux, Espoir,1937, p. 809).
5. TECHNOL. Filtre de toile utilisé pour passer des liquides. Après cela vous passez la liqueur à la manche et le mesurez (Viard, Cuisin. roy.,1831, p. 420):
4. [Les filtres à tissus] peuvent être classés en deux sections : les filtres-presse (...) les filtres à manches (...). Les filtres à manches sont constitués par un récipient dans lequel on verse le liquide et qui contient une manche de filtration. Brunet, Matér. vinic.,1925, p. 426.
En partic., vx. Manche d'Hippocrate. Synon. Chausse* d'Hippocrate.
6. PÊCHE MAR. Filet long d'une dizaine de mètres et fermé à une extrémité. (Dict. xixeet xxes.).
7. GÉOGR. Espace marin assez étroit renfermé entre deux côtes. La manche de Bristol (Ac.1835-1935).Cette pointe, que j'ai nommée cap Grillon (...) termine cette île, une des plus étendues du Nord au Sud qui soient sur le globe, séparée de la Tartarie par une manche qui finit au Nord par des bancs (Voy. La Pérouse,t. 3, 1797, p. 83).
8. ORNITH., vx. Manche de velours. Oiseau marin palmipède de couleur blanche ayant le bout des ailes noir. Synon. fou2.Le bel oiseau appelé manche de velours semblait à peine porter sur les flots, moins souples, moins élastiques que lui (Sand, Melchior,1853, p. 245).
9. HÉRALD. Manche mal taillée. Meuble d'écu représentant une manche d'habit bizarrement taillée. Levemont de Moufflaines − fascé d'argent et d'azur, à la manche mal taillée de gueules, brochant. Normandie (Grandm.1852).
II.
A.− JEUX, SPORTS. Partie liée à une ou plusieurs autre(s) dans certains jeux. La première, la seconde manche; jouer en deux manches; gagner, perdre, jouer une manche; manche mal engagée; épreuve, jeu, partie en trois manches. Ce grand match [de cyclisme] comportera trois matches à deux, une manche à trois et une manche sur le kilomètre, départ arrêté (L'Œuvre,2 nov. 1941).
Expr. (Être) manche à manche. Avoir gagné un nombre égal de manche(s). Nous sommes manche à manche, jouons la belle. Veux-tu jouer la belle, voyons? Au plus fin! (Balzac, Cous. Bette,1846, p. 187).
B.− P. métaph. [Pour référer à des situations comportant un enjeu] Gagner la première manche des élections. Ah! fit le vieillard (...) nous avons perdu une belle manche! Dix minutes de plus, j'enlevais la petite (Ponson du Terr., Rocambole,t. 2, 1859, p. 114).Le mois d'Août 1914 avait donné aux Allemands la première manche de la partie (Joffre, Mém.,t. 1, 1931, p. 425):
5. Certain que cet ensemble était prêt à me soutenir, j'entrepris de jouer la manche suivante. De Gaulle, Mém. guerre,1956, p. 113.
Prononc. et Orth. : [mɑ ̃:ʃ]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1150 « partie du vêtement dans laquelle on passe les bras » (Roman de Thèbes, éd. Raynaud de Lage, 4091); 1628, 16 févr. fausses manches (cité par H. Roy, La Vie, la mode et le costume au XVIIes., p. 226); d'où fig. a) 1480 avoir qqn en sa manche (Guillaume Coquillart, Les Nouveaulx droitz, 918, éd. M. J. Freeman); b) 1611 c'est bien un autre paire de manches (Cotgr.); c) 1673, 1erdéc. être dans la manche (de qqn) (Mmede Sévigné, Corresp., éd. La Pléiade, I, p. 630); d) 1769, 7 août se faire tirer la manche (D'Alembert, Lettre au Roi de Prusse ds Littré); 2. p. anal. de forme a) technol. 1575 « large tuyau de toile servant de filtre » (A. Paré, Œuvre, XXI, 17, éd. J.-Fr. Malgaigne, II, 231); 1704 manche d'Hippocras (Trév.); 1690 mar. (Fur. : se dit dans les Vaisseaux, d'un tuyau de cuir qui sert à vuider les liqueurs d'un tonneau dans un autre); 1831 id. manche à vent (Will.); 1904 aéronaut. manche à air (Marchis, Nav. aér., p. 351); b) 1611 géogr. La Manche d'Angleterre (Cotgr.); 1671 La Manche (Pomey); c) 1690 hérald. (Fur.); 3. 1617 « tour de cartes » (D'Aubigné, Avantures du Baron de Faeneste, ch. III, éd. E. Réaume et F. de Caussade, II, p. 396); 1803 terme de jeu (Boiste); d'où 1834 être manche à manche (Balzac, E. Grandet, p. 23); 1844 gagner la première manche (Id., Splend. et mis., p. 171). Du lat. manicà (dér. de manus « main ») « longue manche de tunique couvrant la main », « gant ».
DÉR.
Mancheron, subst. masc.,mode et industr. vestimentaire, vieilli. a) Garniture située sur le haut de la manche d'une robe de femme. (Dict. xixeet xxes.). b) Petite manche couvrant le haut du bras. Robe à petits mancherons kimono (Jardins des modes,mars 1951, p. 50).Elle a supprimé les mancherons pour dégager les bras (Elle,23 juill. 1951, p. 17)Notre préféré. Un ensemble, robe et manteau, éblouissant d'élégance stricte et de couleur. À noter : les mancherons très courts du manteau en lainage (Écho de la mode,16 févr. 1967, p. 47).− [mɑ ̃ ʃ ʀ ɔ ̃]. − 1resattest. a) xiiies. « manche courte » manceron (Chevalier au Barisel, éd. F. Lecoy, 561), b) 1551 « ornement de robes de femmes garnissant le haut des manches » (Blason des couleurs en armes, fo39 rods Gdf.), de manche2, suff. -eron, v. -on1.
BBG. − Greimas Mode 1948, p. 93. − Pezard (A.). Manche et mancia. In : [Mél. Monteverdi (A.)]. Modène, 1959, t. 2, pp. 571-593. Quem. DDL t. 16.