| * Dans l'article "MALVEILLANCE,, subst. fém." MALVEILLANCE, subst. fém. A.− Disposition d'esprit à l'égard de quelqu'un, qui conduit à le juger défavorablement, à lui vouloir du mal. Anton. bienveillance (v. ce mot B).Parler de qqn avec malveillance; être inspiré par la malveillance; regarder qqn avec une envieuse malveillance; être entouré d'une sourde malveillance. Dire de quelqu'un, fût-ce d'un personnage illustre : « On n'est pas plus bête » est certainement un acte de malveillance (Bloy, Journal,1902, p. 139).La malveillance publique l'accusait de gagner de l'argent avec son œuvre, et même avec ses protégés. Elle dut quitter le quartier, partir, découragée (Rolland, J.-Chr.,Amies, 1910, p. 1228): 1. La pièce a été écoutée jusqu'au bout, malgré la malveillance des journalistes qui voulaient à toute force, contraindre l'acteur à demeurer dans le bouffon, et à jouer comiquement le pathétique.
Balzac, Corresp.,1840, p. 84. B.− P. méton. 1. Propos désobligeant, blessant, tenu contre quelqu'un. Elle cessait de prendre part à la conversation, non seulement avec la parole, mais avec l'expression du visage. Soit pour ne pas contribuer aux malveillances qu'on disait sur telle ou telle, ou pour toute autre raison (Proust, Prisonn.,1922, p. 348).Il écoute les bruits qui courent, les malveillances qui font lever autour de cette ombre un décor sordide et cruel (Brasillach, Corneille,1938, p. 417). 2. Intention, volonté de nuire; acte criminel. Ce sont des forêts entières qui flambent allumées par la malveillance des bergers (Lorrain, Heures Corse,1905, p. 98).Un incendie « attribué à la malveillance » (A. France, Pt Pierre,1918, p. 28): 2. En famille, on discutait indéfiniment sur les causes du sinistre : une cigarette jetée? La malveillance? Thérèse rêvait qu'une nuit elle se levait, sortait de la maison, gagnait la forêt la plus envahie de brandes, jetait sa cigarette jusqu'à ce qu'une immense fumée ternît le ciel de l'aube...
Mauriac, Th. Desqueyroux,1927, p. 238. REM. Malveillamment, adv.Avec malveillance. (Dict. xxes.). Prononc. et Orth. : [malvεjɑ
̃:s]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Ca 1165 mauvoillance, malveillance (Benoît de Ste-Maure, Troie, 2983, 26374 ds T.-L.). Dér. de malveillant*; suff. -ance*; cf. le lat. malevolentia « malveillance, jalousie ». Fréq. abs. littér. : 264. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 418, b) 214; xxes. : a) 282, b) 480. Bbg. Cohn (G.). Arch. St. n. Spr. 1899, t. 103, p. 212. − Delb. Matér. 1880, p. 195. |