| * Dans l'article "MALMENER,, verbe trans." MALMENER, verbe trans. A.− Malmener qqn 1. Faire subir un mauvais traitement à quelqu'un, le traiter avec violence. Si elle vit, me disais-je, quelque directeur de troupe la malmène et la bat (Gautier, Fracasse,1863, p. 442): Ces pillards dévastaient le pays, traînant à leur suite des prisonniers, malmenant les femmes, insultant et martyrisant les prêtres, souillant et profanant par système tous les objets du culte.
Faral, Vie temps st Louis,1942, p. 262. 2. Mettre à mal un ennemi, un adversaire, lui infliger des pertes, lui faire subir un préjudice. Mais, tandis que les Britanniques nous malmenaient au Levant, le consentement général des peuples n'en réintégrait pas moins la France à la place qu'elle occupait naguère parmi les états de premier rang (De Gaulle, Mém. guerre,1959, p. 199). 3. Ne pas avoir d'égards pour. Au fond, il admirait sa nièce, et il éprouvait un certain plaisir à être malmené par elle (Rolland, J.-Chr.,Buisson ard., 1911, p. 1303). B.− Malmener qqc. 1. Détériorer, occasionner des dégâts à. Eudore, avec sa figure douce et pâlotte, tenait sur le bord de la route, pas très loin du front actuel, un estaminet; l'établissement a été malmené par les obus − Naturellement car Eudore n'a pas de chance, c'est connu (Barbusse, Feu,1916, p. 22). 2. Bousculer, traiter avec violence. Malmené par les lames et le vent, le Mount-Everest avait tangué et roulé jusqu'à Gris-Nez où il était entré dans une brume aussi dense que la fameuse purée de pois londonnienne et qui les avait obligés à mettre l'étrave sur les feux pour les apercevoir (Peisson, Parti Liverpool,1932, p. 46). Prononc. et Orth. : [malməne], (il) malmène [malmεn]. Att. ds Ac. dep. 1694. Etymol. et Hist. 1. a) Ca 1150 mal mené « conduit à sa perte, plongé dans le péché » (Thèbes, éd. G. Raynaud de Lage, 529); b) ca 1160 malmener « mener rudement, maltraiter » (Eneas, éd. J. J. Salverda de Grave, 1790); 2. fin du xiiies. [date du ms.] « faire subir un dommage à quelque chose » (Henri de Valenciennes, Histoire de l'empereur Henri de Constantinople, éd. J. Longnon, 504, var. ms. D). Mot comp. de l'adv. mal* et du verbe mener*. Fréq. abs. littér. : 67. DÉR. Malmenage, subst. masc.Fait de malmener quelqu'un ou quelque chose. Il faut cependant savoir que les troubles vocaux peuvent être classés en deux grandes catégories. L'une dépend du médecin et comprend tous les cas pathologiques; l'autre provient directement du travail vocal et n'est qu'un surmenage ou un malmenage de l'instrument (J. Arger, Init. art chant,1924, p. 43).Tout en pensant que l'on a dressé un tableau parfois excessif du surmenage des élèves − le malmenage est plus souvent vrai − nous devons nous élever contre un faux dilemme (Capelle, Éc. demain,1966, p. 91).− [malməna:ʒ]. − 1reattest. a) 1924 (en parlant des cordes vocales) (J. Arger, loc. cit.), b) 1966 « le fait de malmener quelqu'un » (Capelle, loc. cit.); de malmener, suff. -age*. BBG. − Delb. Matér. 1880, p. 195. |