| MALABAR, subst. masc. et adj. A. − RELIG. (Chrétien) de rite oriental, de l'État de Kerala en Inde méridionale. Diocèse, évêque malabar; nestorien malabar. La surpopulation de cet État entraîne (...) une migration importante à l'intérieur de l'Inde même (...) et il en résulte la création d'Exarchats notamment de rite malabar, plus au Nord du continent indien (
Œuvre d'Orient, avr. 1981, no625, p. 252). B. − Pop. (Homme) fort, costaud. J'en choisirais quelques-uns [des chômeurs] bien malabars (Queneau, Enf. limon, 1938, p. 209).Oh! bien sûr, c'est pas un costaud, un malabar, mais il a une bonne cervelle (Arnoux, Paris, 1939, p. 212).J'en repère deux ou trois très malabars. Le reste c'est du garçon coiffeur (...). Ça jappe, mais s'il s'agissait de se mettre vraiment au boulot, ça sauterait par la fenêtre. Les malabars, pardon et minute, c'est un tout autre tabac (Giono, Gds chemins, 1951, p. 69). Prononc. et Orth.: [malaba:ʀ]. Au plur. des malabars. Étymol. et Hist. I. 1663 adj. ethnique (A. de Wicquefort, Relation du voyage de Perse et des Indes Orientales trad. de l'angl. de Th. Herbert, p.48 ds Fonds Barbier: une jonque remplie de pirates malabares). II. 1. 1911 «grand, fort» (Galtier-Boissière, Devaux, Dict. arg., 1939, p.37: costaud: fort [...] synonymes: Malabar (terme venu des pénitenciers d'Afrique, cité en 1911 par Tranchant et Lavigne)); 2. 1916 «malin» (ds Esn. Poilu 1919: Les types de Panam, c'est des types malabars). I de Malabar, nom d'une côte du Sud-Ouest de l'Inde. Cf. port. malabares subst. ethnique (1512 ds Mach.), Malabar adj. ling. (1551 ds Dalg.), angl. Malabar subst. ethnique (1582 ds NED Suppl.2). II de Malabar, nom appliqué à une «catégorie de Mercantis qui pullulent dans les ports francs (Beyrout, Tunisie, Gibraltar, Portugal, Gorée)» (Esn. Poilu 1919), att. vers 1903 dans l'arg. des marins (Esn. 1966). Le sens 1 est prob. dû à l'infl. de mâle*, comme le sens 2 à celle de malin*. Bbg. Quem. DDL t. 18. _ Sain. Sources t. 3 1972 [1930], p.77. |