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MAL2, adv.
I. − Mal + verbe ou part. passé
A. −
1. D'une manière fâcheuse, contraire à l'intérêt ou aux désirs de quelqu'un. Tout va mal; ça va mal (fam.); aller au plus mal, de plus en plus mal. Il était une fois un pauvre chemisier dont les chemises allaient bien, mais les affaires mal (Larbaud,Barnabooth,1913, p. 11):
1. Tout allait mal pour les Anglais en ce moment. Le prince de Galles était à Londres, bien près de mourir; le valeureux Jean Chandos avait été tué l'année d'avant auprès de Poitiers; Jean de Grailly, captal de Buch, était prisonnier... Barante,Hist. ducs Bourg.,t. 1, 1821-24, p. 141.
Vieilli. Aller à mal. Gérard (...) se retira le coeur navré, avec la ferme croyance que tout iroit à mal aux droits réunis (Balzac,Annette,t. 1, 1824, p. 30).
Mal finir. Finir d'une manière désastreuse. [En parlant de qqn] Pauvre Justin! j'avais toujours pensé que ce garçon-là finirait mal (Labiche,Affaire rue Lourcine,1857, xviii, 1, p. 478).[En parlant de qqc.] Ah! vraiment c'est triste, ah! vraiment ça finit trop mal, non vraiment cela finit trop mal, vraiment c'est triste (Verlaine,Jadis,1884, p. 203).
Mal marcher (fam.). Rencontrer des difficultés. Journée de travail. Ça n'a pas trop mal marché; j'ai écrit six pages, avec un certain entrain (Sartre,Nausée, 1938, p. 80).
Être mal parti (fam.). Être sur une mauvaise route. (Il les regarde.) Mes enfants, vous êtes mal partis. (À Hugo.). Toi, tu fais l'insolent parce que tu es le plus faible. (À Slick et à Georges.) Vous, vous avez vos gueules des mauvais jours (Sartre,Mains sales,3etabl., 3, p. 94).
S'y prendre mal. Agir maladroitement, se tromper. Il me semble qu'on s'y est mal pris, et qu'on a choisi une route opposée à celle qu'il falloit suivre (Lamarck,Philos. zool.,t. 1, 1809, p. 4).
Mal lui en prit. Les conséquences furent fâcheuses pour lui. Les calomniateurs n'étaient pas d'accord sur la somme. Mal leur en a pris, en vérité, de chercher querelle à M. Barthélemy (Musset dsR. des Deux Mondes,1833, p. 108).
Mal tomber*.
Mal tourner*.
Se trouver mal de qqc. Être indisposé par quelque chose. Les princes d'Allemagne se trouveront mal de l'alliance du roi de Prusse et de l'empereur (Staël,Lettres,1791, p. 492).Fam. Ça se trouve mal. Ça tombe de façon inopportune. − C'est une invitation à dîner, fit la jeune femme. Hein! comme ça se trouve? − Ça se trouve mal, dit le jeune homme (Murger,Scènes vie bohème,1851, p. 232).
Loc. De mal en pis. De plus en plus mal. Sa santé, ses affaires vont de mal en pis. Le commerce des estampes allait de mal en pis, disait Blaise, qui depuis quelque temps ne voulait plus rien acheter (A. France,Dieux ont soif,1912, p. 16).
2.
a) En partic.
Être bien mal, fort mal, très mal; être mal en point; être, se sentir mal fichu (fam.), mal foutu (vulg.). Être très malade. Depuis quinze jours il est très-mal, a-t-il répondu; et, dans ce moment, le délire est revenu comme tous les soirs (Krüdener,Valérie,1803, p. 234).
Être au plus mal. Être à la dernière extrémité. Le facteur (...) avertit la servante que François Baillard venait de passer une nuit très mauvaise et qu'il était au plus mal (Barrès,Colline insp.,1913, p. 273).
Se trouver mal. Défaillir, avoir un malaise. Au surplus fatigué par un catarrhe infect, et le coeur flanchard... depuis que (c'était avant-hier) j'ai couru après l'omnibus qui devait me mener chez les M. du Gard; couru comme un gosse, que je ne suis plus; ce dont j'ai bien dû me convaincre sitôt ensuite: sur la plate-forme atteinte péniblement et de justesse, j'ai cru que j'allais me trouver mal (Gide,Journal,1946, p. 301).
b) D'une manière inconfortable. Être mal dans un fauteuil, dans un lit. Quand on prétend nous traiter avec magnificence et nous persuader que nous sommes très bien, on nous amène à nous récrier sur ce que nous sommes très mal et sur ce que nous manquons de tout (Las Cases,Mémor. Ste-Hélène,t. 1, 1823, p. 366).On grelotte, on est mal; on change de place sur place, comme un bétail parqué (Barbusse,Feu,1916, p. 32).Au fig. Me voilà comme à ces dix-neuf ans sur lesquels je me lamente avec sottise, car j'y étais toujours mal dans mon âme et mal dans ma peau (Cocteau,Maalesh,1949, p. 136).
B. − D'une manière défavorable, désobligeante, blessante. Recevoir, traiter mal qqn; être mal vu de qqn. Il ne savait «sur quel pied danser», se voyant tantôt bien, tantôt mal accueilli (Duranty,Malh. H. Gérard,1860, p. 262).
Mal parler de qqn (cf. dire du mal de qqn, s.v. mal3). Parler mal de qqn. Médire, calomnier. Telles étaient les lois sévères de la galanterie, que tout chevalier convaincu d'avoir mal parlé des dames était exclu des assemblées et des tournois (Jouy,Hermite,t. 3, 1813, p. 4).
Être mal avec qqn. Être en mauvais termes. Être mal avec sa famille. − Vous êtes mal avec cet Anglais? − J'aime Zaccone et lui le déteste; nous sommes en froid à cause de cela (Dumas père, Monte-Cristo,t. 2, 1846, p. 136).Être au plus mal avec qqn. Être brouillé avec lui. Jules: Il n'y a qu'un mois que tu étais au mieux avec elle. Alfred: Il y a une heure que j'y suis au plus mal (Dumas pèreAngèle,1834, i, 4, p. 111).
Se mettre mal avec qqn. Se brouiller avec lui. Ce n'est pas le moment de se mettre mal avec eux, continuait MmeLoiseau, on était vaincu, on n'avait qu'à se tenir tranquille (Triolet,Prem. accroc,1945, p. 219).
Être mal pour qqn (vieilli). Être désagréable, méchant. Je sais que son mari est très mal pour elle, − c'est un animal qui la rend malheureuse (Mérimée,Double mépr.,1833, p. 23).
Être mal en cour (vieilli ou p. plaisant.). Être en défaveur. Il a contremandé un ballet dans lequel il devait danser à Saint-Germain. Ceci pourrait bien mettre notre poète assez mal en cour (Jouy,Hermite,t. 2, 1812, p. 9).
Prendre mal qqc. Interpréter quelque chose de façon blessante pour soi-même. Prendre mal un conseil, une plaisanterie, un propos, une remarque; le prendre mal.
C. − Autrement qu'il convient.
1. De façon imparfaite, défectueuse, insatisfaisante. L'habillement des femmes est un manteau de peau de cerf mal tannée (Voy. La Pérouse,t. 2, 1797, p. 271).Un tailleur qui vous explique pourquoi un vêtement qui vous va très mal vous va très bien (Renard,Journal,1906, p. 1045).Je vis que le ménage était mal fait. Je touchai, par caprice, un des balustres: le doigt laissa une marque dans la poussière (G. Bataille,Exp. int.,1943, p. 69).
SYNT. Travail mal fait; maison mal construite; place mal pavée; route mal empierrée; paroles mal comprises, mal rapportées; mal comprendre des propos, un texte; mal connaître qqn; raisonner mal; dormir mal; jouer mal la comédie, du violon; parler mal français; mal dire, mal exprimer qqc.
Locutions
Tant bien que mal ou, vieilli, que bien* que mal. Ni bien ni mal. Vous autres, vous chanterez le refrain avec moi, tant bien que mal, comme vous pourrez (Guilbert de Pixér.,Coelina,1801, ii, 4, p. 31).
Plutôt mal que bien. L'acrobate arrive à continuer son impossible vie et, vaille que vaille, à en atteindre le bout qui est la mort. Tant bien que mal (plutôt mal que bien), le vivant finit par accomplir son destin (Jankél.,Le Mal,Grenoble-Paris, Arthaud, 1943, p. 17).
Cote* mal taillée.
2. D'une façon anormale, éloignée du modèle, de la norme. Arbre mal venu; être mal balancé(e), mal bâti(e) (fam.), mal fichu(e) (fam.), mal foutu(e) (vulg.). Si décharné et voûté qu'il fût, il ne me paraissait point trop mal fait de sa personne (Milosz,Amour. initiation,1910, p. 13).La petite prend ses dix-sept ans, elle n'est pas mal tournée, tant s'en faut! (Pourrat,Gaspard,1925, p. 13).
3. D'une façon qui choque les convenances ou le goût. Être mal fagoté(e), mal habillé(e), mal mis(e), mal tenu(e), mal élevé, mal poli ; répondre mal ; se tenir mal. − Rien ne vous va plus mal que de trop crêper vos cheveux, reprit Justine. Les grosses boucles bien lisses vous sont plus avantageuses. − Vraiment? − Mais oui, madame, les cheveux crêpés clair ne vont bien qu'aux blondes (Balzac,Peau chagr.,1831, p. 161).J'étais mal vêtu, mal coiffé, mal rasé; je n'avais aucun souci de plaire (Gide,Journal,1905, p. 164).
Fam. Marquer mal. Faire mauvaise impression par sa tenue. Un homme (...) de vingt à vingt cinq ans (...) chapeau melon, cravate claire, veston court, marquant mal (Gyp,Gde vie,1891, p. 98).Emploi subst., rare. Un marque-mal. Dès que j'étais pour une heure à mon hôtel du Corso Vittorio-Emanuele, quelque marque-mal se disant proche parent de la mamma venait me demander un secours (Larbaud,Barnabooth,1913, p.211).
Vulg. Ça la fout mal (v. foutre1), la fiche mal. Cela fait mauvais effet.
D. − D'une manière contraire à la loi morale, à la vertu, au bien. Agir, se comporter mal; distinguer entre ce qui est bien et ce qui est mal; mal famé, mal fréquenté. Tout homme qui jouit d'une prospérité mal acquise a fait un pacte avec l'Esprit de Ténèbres, et légué son ame aux enfers (Chateaubr.,Génie,t. 2, 1803, p. 169):
2. C'est un fait incontestable que, quand nous avons bien ou mal fait, quand nous avons accompli la loi du juste et de l'injuste ou que nous l'avons enfreinte, nous jugeons que nous méritons une récompense ou une punition... Cousin,Hist. philos. XVIIIes.,t. 2, 1829, p. 261.
Mal se conduire avec qqn. Se conduire d'une façon malhonnête ou incorrecte. Le plus important dans les visites immédiates c'est d'aller chez Herr − avec qui je me suis si mal conduit (Du Bos,Journal,1923, p. 379).
Il sied mal de + inf. Ce n'est pas bien de. Ah! prince, qu'il vous sied mal de nous tromper ainsi! (Musset,Fantasio,1834, ii, 7, p. 232).
E. − [Avec le sens d'une négation affaiblie] Une fausse démarche, une parole gauche prononcée mal à propos, pouvaient détruire à jamais tout le prestige (Las Cases,Mémor. Ste-Hélène,t. 2, 1823, p. 12).La salle du théâtre des Carmes était rectangle et mal commode (Duhamel,Suzanne,1941, p. 26).
Être mal à l'aise. Entre ces murs épais je suis mal à mon aise; Cet air, qui vous suffit, à ma poitrine pèse (Dumas père, Charles VII,1831, i, 4, p. 243).
II. − Loc. adv. Pas mal
A. − [En alliance avec ne, avec le sens d'un adv. de qualité] Pas mal du tout. Assez bien, bien. − Qu'en dis-tu? ajouta-t-il quand elles furent passées. L'as-tu bien vue? − Oui... − Eh bien? − Elle n'est pas mal (Flaub.,1reÉduc. sent.,1845, p. 106).Il n'est pas mal. Il est même bien. C'est un 25 paysage. Cela vaut vingt-cinq mille francs (Duhamel,Passion J. Pasquier,1945, p. 77).
[Avec ell. du verbe et donc de ne] Brotonneau: Et votre femme va bien? Lardier: Pas mal (Flers, Caillavet,M. Brotonneau,1923, iii, 4, p. 20).
B. − [En dehors de ne, avec le sens d'un adv. de quantité compris entre assez et beaucoup] Se ficher, se moquer pas mal de qqn. Nous étions pas mal en Europe à vouloir cogner (Giraudoux,Siegfried et Lim.,1922, p. 24).
Pas mal de + qqc. Beaucoup de. Avoir pas mal d'argent à la banque. Elle a lu d'excellents livres, elle a dû entendre pas mal de sermons, et il se pourrait que sa mémoire fût tout son génie (Bremond,Hist. sent. relig.,t. 3, 1921, p. 572).
Rem. Emploi considéré comme fam., quoique très répandu. Littré enregistre uniquement, en le déclarant également ,,fam.``, l'emploi quantitatif en alliance avec ne: Il n'y avait pas mal de curieux à ce spectacle. Cf. Il n'est pas mal effronté (DG).
Rem. gén. 1. [Précède, pour en inverser le sens ou pour ajouter une idée négative, un assez grand nombre d'adj. ou de part. employés adj.: maladroit, malaisé, malappris, malgracieux, malhabile, malintentionné, malpropre, malvenu, etc. En a. fr. mal adv. pouvait s'utiliser avec un adj. (infra étymol. 2 a); auj. non productif. Sur la forme mau- devant consonne, plus arch., v. maudit, maussade, mauvais] Malcomplaisant, -ante, adj. Non complaisant (néol. ds DG). Mal croyant, -ante, adj. Qui est hors de la foi reconnue par l'Église, une Église. On craignit que vraiment Jeanne, comme tant de savants docteurs le soutenaient, ne fût hérétique, mal croyante, séduite par le prince des ténèbres (France, J. d'Arc, t. 1, 1908, p. LVI). Mal né, -ée, adj. Qui n'est pas de famille noble. Monsieur de Restaud a une mère qui mangerait des millions, une femme mal née, une demoiselle Goriot (Balzac, Gobseck, 1830, p. 380). Mal pensant, -ante, adj. Dont la pensée n'est pas conforme à l'idéologie religieuse, politique ou sociale en cours. À qui la faute si cet argent tombe dans les mains de gens mal pensants, c'est-à-dire dans les mains de ton neveu, un impie qui, en 1815, a fait partie de ce régiment de brigands appelés corps franc levé contre les Prussiens? (Stendhal, Lamiel, 1842, p. 38). Mal portant, -ante, adj. Qui n'a pas une bonne santé. Femme mal portante. Elle a été indisposée et nous mal portants, ces derniers jours. Nous allons mieux les uns et les autres (Tocqueville, Corresp. [avec Reeve], 1851, p. 118). Mal rasé, -ée, adj. Qui ne prend pas soin de se raser, ou qui le fait mal. J'achève de vivre, en robe de chambre, (...) près d'une table couverte de potions, mal rasé, malodorant (Mauriac, Noeuds vip., 1932, p. 21). 2. [En partic. précède un part. passé ou prés. employé subst.: malentendant] Mal-aimé, -ée, subst. ,,Personne ou groupe qui est ou se sent impopulaire ou tenu à l'écart: Ce mal-aimé du cinéma...`` (Gilb. 1971). Et je demeure persuadé que la province recèle, encore maintenant, dans le secret de ses maisons, plus de «mal-aimés» que nous n'en imaginerons jamais (Mauriac, Nouv. Bloc-notes, 1961, p. 210). Mal(-)blanchi, subst. masc. Nègre. Sur des tambours de bois, (...) des mal-blanchis, à cheval, battirent aussitôt le rappel (Morand, Magie noire, 1930, p. 59). Mal-disant, -ante, subst. Personne qui dit ou aime à dire du mal des autres. C'est un mal disant, voyez-vous, mais sans plus de méchanceté qu'un enfant (Bernanos, Soleil Satan, 1926, p. 279). Mal embouché, -ée, subst., fam. Personne qui parle grossièrement. En voilà un mal embouché!... A-t-on jamais vu! (Feydeau, Dame Maxim's, 1914, I, 21, p. 24). Mal-fondé (p. oppos. à bien-fondé), subst. masc. Ce qui est mal établi. On discutait du bien ou mal-fondé des croyances (G. Bataille, Exp. int., 1943, p. 40). Mal-foutu, -ue, subst. Personne qui est en mauvaise forme physique. Nous avons établi entre le corps médical, que la guerre pouvait être faite avec des mal foutus (Bernanos, Enf. humil., 1948, p. 24). Mal-logé, -ée, subst. Personne dont le logement est de dimension ou de confort insuffisants. Les représentants des locataires réclamaient une politique du logement répondant aux besoins des mal-logés (Le Monde, 10 juill. 1965 ds Gilb. Mots contemp. 1980). Mal-marié, -ée, subst. Personne qui a fait un mauvais mariage. Au XIIes., toutes les hautes dames se considèrent comme des «mal-mariées» (R. Nelli, L'Amour en question ds Planète, no30, sept.-oct. 1966, p. 107). Mal-né, -ée, subst., rare. Personne qui est de mauvaise constitution. Ce sentiment, quel est donc celui, sinon un infirme, un mal-né, qui ne le retrouve dans son âme? (Barrès, Cahiers, t.8, 1910, p.185). Mal-peigné, -ée, subst. ,,Homme malpropre et mal vêtu`` (Ac.). Je m'en allai au clos Saint-Laze, avec quelques mal-peignés de mon âge (Arène, Contes Paris, 1887, p.209). Mal-pensant, -ante (p. oppos. à bien-pensant A 1), subst. Par les temps où nous vivons on ne peut savoir, ajouta-t-il en jetant un regard circulaire et circonspect comme pour voir s'il ne se trouvait aucun «mal pensant» dans le salon (Proust, Guermantes 1, 1920, p.215). Mal-voyant, -ante, subst. Personne qui voit mal. L'association des donneurs de voix offre aux aveugles et aux mal-voyants la possibilité d'écouter gratuitement les livres de leur choix (La Vie du rail, 31 mars 1974 ds Gilb. Mots contemp. 1980). 3. [Dans des subst. dérivés d'adj. et de part.: malchance, maldonne, malfaisance, malhonnêteté, malpropreté, malformation]. 4. [Devant un inf., le groupe mal + inf. étant employé subst.] Mal(-)être (p. oppos. à bien-être), subst. Sensation de malaise. Ces dispositions vagues de bien être ou de mal être, que chacun éprouve journellement (Cabanis, Rapp. phys. et mor., t.1, 1808, p.95). Au fig. 24% des femmes avouent encore qu'elles auraient préféré être un homme (...) ce qui en dit long sur leur mal-être dans la société (L'Express, 18 déc. 1967 ds Gilb. Mots contemp. 1980). Mal-vivre, subst. Pays du mal-vivre. Pays où l'on vit mal. Pays du mal-vivre, du mal-loger, du mal-manger, du mal-s'asseoir et du mal-dormir (Morand, Londres, 1933, p.110).
Prononc. et Orth.: [mal]. Homon. malle. Att. ds Ac. dep. 1694. Les mots constr. sont gén. soudés: maladroit, malaisé, malcommode, malhabile, malchance, malentendu, malfaçon, malheur, malnutrition, malmener, etc. Certains sont séparés (il y a ou non trait d'union): mal pensant, mal disant, mal(-)blanchi, mal-aimé, mal-logé (où la présence des 2 l empêche peut-être la soudure) mal-marié, etc. (supra rem. gén.). Étymol. et Hist. 1. Ca 1100 «d'une manière fâcheuse ou défavorable» (Roland, éd. J. Bédier, 216: Ne ben ne mal ne respunt); ca 1155 malvenue (Wace, St Nicolas, éd. E. Ronsjö, 1270); fin xiies. aller de mal en pis (Raoul de Cambrai, éd. P. Meyer et A. Longnon, 7951); 1536 mal en point (Roger de Collerye, Oeuvres, éd. Ch. D'Héricault, 151); 2. a) ca 1155 devant un adj., équivaut à une négation totale (Wace, op. cit., 520); ca 1200 id. devant un verbe (Aiol, éd. J. Normand et G. Raynaud, 1979); b) 1273 avec valeur de négation affaiblie (Adenet Le Roi, Berte, éd. A. Henry, 730); 3. ca 1245 «de façon incomplète, imparfaite» mal ... empli (Ph. Mousket, Chron., éd. de Reiffenberg, 19950); av. 1654 personne ... mal faite (Balz., I, 340 ds Littré); 4. 1361 «d'une manière contraire à la morale» faire mal (Oresme, Ethiques, éd. A. D. Menut, X, chap. I, p. 496, note 3); 5. pas mal loc. adv. a) 1661 «en assez grande quantité» (Molière, École des maris, II, 8); b) 1764 «assez bien» (Voltaire, Dict. philos. Dieu ds Œuvres complètes, éd. L. Moland, t. 18, p. 381). Du lat. male «mal, autrement qu'il ne faut; de façon fâcheuse» lui-même de malus, v. mal1. Fréq. abs. littér.: 18 111. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 22370, b) 24125; xxes.: a) 26596, b) 29006. Bbg. Bastin (J.). Adv. de manière. In: Nouv. glanures gramm. Riga, 1907, p. 29. _ Darm. 1877, p. 140. _ Goosse 1975, p. 25. _ Lew. 1968, p. 147.