| ![]() ![]() ![]() ![]() MAJOR2, subst. masc. A. − Domaine milit. 1. [Autrefois ou dans certaines armées étrangères] Officier supérieur du grade de chef de bataillon. Synon. commandant.Dans la campagne de 1808, il [Drouot] assiste à l'attaque et à la prise de Madrid en qualité de major de l'artillerie à pied de la Garde impériale (Lacordaire,Éloge fun. Drouot, 1847, p. 16).Les deux premières compagnies du 2e bataillon du 4e de ligne, sous le commandement du brave major Nicolaïdis, ont opposé une résistance héroïque (About,Roi mont., 1857, p. 198).Aurelle demanda au major Parker ce qu'il reprochait au suffrage universel (Maurois,Silences Bramble, 1918, p. 33). ♦ Major d'une place. Officier commandant la place après le gouverneur militaire et le lieutenant du roi. 2. Officier supérieur chargé de divers services d'administration dans l'armée de terre. Major du régiment, major de garnison (Ac.1835-1935). ♦ Aide-major. V. aide-. 3. Major(-)général a) ARM. Officier général adjoint en temps de guerre au chef d'état-major général ou à un général en chef des trois armées: 1. Celle-ci [ma mission] m'est notifiée par le major-général. Elle est large. «Le commandement, me dit le général Doumenc, veut établir un front défensif sur l'Aisne et sur l'Ailette pour barrer la route de Paris (...)».
De Gaulle,Mém. guerre, 1954, p. 30. b) MAR. MILIT. Officier général ou officier supérieur placé sous les ordres du préfet maritime et responsable de la police militaire, de la sécurité, du matériel
, du ravitaillement dans un arsenal, un port de guerre, une base navale. 4. [Au xixes. et jusqu'en 1928] Major, médecin-major. Médecin militaire. Bouroche (...) avait amené son personnel, deux majors de seconde classe et trois sous-aides, qui sans doute suffiraient aux opérations (Zola,Débâcle, 1892, p. 266).Expédié d'ambulance en ambulance, implorant des majors distraits: «Dites-moi la vérité. Ai-je quelque chose à la colonne vertébrale?» (Montherl.,Olymp., 1924, p. 273): 2. Elle avait eu affaire à des majors féroces, haineux, tyranniques, et qui faisaient subir aux malheureux blessés anglais (...) de véritables tortures.
Van der Meersch,Invas. 14, 1935, p. 107. Rem. Aujourd'hui, et selon le grade, on a médecin-lieutenant, médecin-capitaine, etc. 5. Région. (Suisse). Officier supérieur dont le grade se situe entre celui de capitaine et celui de lieutenant-colonel, commandant un bataillon ou une troupe. J'imagine très bien quelque cynique major, debout sur une jeep (c'est aussi une tradition suisse, les majors se mettent toujours debout sur une jeep) psalmodier d'une voix de stentor la litanie de nos excellentes raisons-pour-lesquelles-nous-continuons-à-être-neutres (C. Frochaux, Heidi ou le défi suisse, Lausanne, 1969, p. 133). B. − Région. (Suisse). Major de table. Animateur d'un banquet (généralement de mariage), animateur d'une soirée, maître de cérémonie. Ensuite, le docteur, nommé major de table, lut deux ou trois télégrammes de félicitations qu'on venait de recevoir (Ramuz,Les Circonstances de la Vie, Lausanne, éd. Rencontre, 1967 [1907], p. 39). C. − Arg. des écoles. Candidat reçu premier (de sa promotion) au concours d'une grande école. Sortir major de centrale, de polytechnique. Il annonçait:«M. Méridier, élève de l'École normale supérieure, major de sa promotion», sans se douter qu'il parlait le langage de polytechnique (Malègue,Augustin, t.1, 1933, p. 259).Tout de même, un major de l'X dans la police, dit Michel, on aura tout vu (Abellio,Pacifiques, 1946, p. 385). REM. Major, 2eélém. dans des mots composés (le plus souvent avec un trait d'union).a) [En parlant d'une pers.] Infirmier(-)major, infirmière(-)major.(Infirmier major, Infirmier-major, infirmière major, infirmière-major) Infirmier, infirmière qui dirige une ambulance ou un service d'hôpital, parfois p. ell. le/la major. La mort étreignait le sergent (...). L'infirmière-major demanda l'aumônier (Benjamin,Gaspard, 1915, p. 99). Arm. Adjudant(-)major(Adjudant major , Adjudant-major ) (v. adjudant B), chirurgien(-)major,(chirurgien major, chirurgien-major) - sergent(-)major(sergent major , sergent-major ) (v. sergent), tambour(-)major(tambour major , tambour-major ) (v. tambour). b) [En parlant d'une chose] Mar. Canot-major. Embarcation quelconque (de nos jours vedette) d'un navire de guerre, réservée au service des officiers. Les canots-majors volaient sur l'eau; six ou huit paires d'avirons, rigoureusement synchrones, leur donnaient des ailes brillantes (Valéry,Variété III, 1936, p. 235). c) État-major*. - Prononc. et Orth.: [maʒ
ɔ:ʀ]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1592 sergent major (Monluc, Commentaires, éd. P. Courteault, t. 1, p. 266); 1672 subst. major (Réglement, 25 avril ds Rec. gén. des anc. lois fr., éd. Isambert, t. 19, p. 15); 2. 1871 arg. de Saint-Cyr major de queue «élève classé dernier au concours d'admission à cette grande école» ds Esn.; 1893 major, major de tête «élève classé premier au concours d'admission à une grande école» (Lévy-Pinet); 1931 major de promotion (Lar. 20e). 1 empr. par la lang. milit. à l'esp. mayor (attesté dès 1140 au sens de «plus grand», v. Cor.-Pasc.) où associé à d'autres termes il désigne différents grades ou fonctions (cf. les différentes éd. des dict. bilingues ou trilingues du xviies.: Crespin, Oudin, Victor) avec infl. pour la prononc. du lat. major, et peut-être aussi du fr. majeur (Bl.-W.1-5). L'esp. mayor comme l'a. fr. maior «plus grand», v. aussi majeur et maire, représente le lat. major «plus grand» compar. de magnus «grand». Le m. fr. connaît la forme sergent majeur (fin xvies. ds Hug., s.v. majeur et sergent). 2 plutôt p. ext. de 1, l'élève classé premier ayant le grade et les galons de sergent-major (Esn., v. aussi Lévy-Pinet), qu'empr. direct au lat. (FEW t. 6, 1, p. 60a). Fréq. abs. littér.: 1281. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 792, b) 5191; xxes.: a) 1915, b) 838. Bbg. Boel (E.). Le Genre des n. désignant les prof. et les situations fém. en fr. mod. R. rom. 1976, t. 11, p. 39. _ Darm. Vie 1932, p. 42. _ Kohlm. 1901, p. 49. _ Wind 1928, p. 88. |