| * Dans l'article "MAGOT1,, subst. masc." MAGOT1, subst. masc. A. − Singe à queue rudimentaire du genre macaque vivant en Afrique du Nord et à Gibraltar. On a trouvé, dans les Pyrénées, quelques débris d'un singe de même espèce que le magot d'Afrique et de Gibraltar (Boule, Conf. géol., 1907, p. 195). ♦ Loc. fig., fam. et vieilli. Il est laid comme un magot (Ac.). C'est un homme laid. − Péj., vieilli. [S'emploie pour désigner une pers. très laide, très grossière ou très sotte] Trahir un pareil ange?... Mais regarde-le donc, pauvre magot, et regarde-toi! dit-elle en lui montrant le poète (Balzac, Illus. perdues, 1839, p. 398).Tu vas dans cette baraque. Ah! les magots, ont-ils de sales têtes! (Zola,
Œuvre, 1886, p. 170): 1. ... on a décrété que le propre du roman était de faire «concurrence à l'état civil» (...). Concurrence à l'état civil! Comme s'il n'y avait pas déjà suffisamment de magots et de paltoquets sur la terre!
Gide, Faux-monn., 1925, p. 1080. B. − Bibelot figurant un personnage plus ou moins grotesque, sculpté ou modelé, provenant ou imité de l'Extrême-Orient. Magot en porcelaine. Luizzi leva les yeux sur la montre enfermée dans le ventre d'un magot en buis, qui figurait une pendule sur la cheminée (Soulié, Mém. diable, t. 1, 1837, p. 77).Son cou de taureau (...) sa chair molle était toute gonflée par la peur. (...) il s'affaissait comme un magot chinois, blême et pleurard (Zola, Fortune Rougon, 1871, p. 265): 2. ... dans les vitrines élégantes, mille bibelots, des potiches, des statuettes, des bonshommes de Saxe et des magots de Chine, (...) peuplaient le vaste appartement de leur foule précieuse et bizarre.
Maupass., Contes et nouv., t. 2, MlleFifi, 1881, p. 158. REM. Magotte, subst. fém.,rare. [Correspondant à supra B] M. de Margonne a acheté une maison peinte comme un joujou d'Allemagne et il y a placé dernièrement la petite magotte de la Chine que l'on a l'habitude de nommer sa femme (Balzac, Corresp., 1822, p. 135). Prononc. et Orth.: [mago]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1476 magos plur. «sorte de singe» (Jean Molinet, Temple de Mars, 106 ds Faictz et dictz, éd. N. Dupire, t. 1, p. 69: Girafes, magos, satirins); 2. a) 1517 magos sens incertain «homme laid»? (Fragments d'une sottie à six personnages par Maître Georges, 40 ds E. Picot, Recueil gén. des sotties, t. 2, p. 257: An depit de villeyns magos); b) 1542-49 «magot (singe) [pris ici comme modèle de laideur]» (Marguerite de Navarre, Heptameron, éd. M. François, 3ejournée, 27enouvelle, p.222: en riant avecq une doulceur de visaige semblable à ung grand magot); 1610 «homme laid» (P. de L'Estoile, Journal, éd. G. Brunet, t.10, p.301: On apeloit cest homme «le Magot de la Cour»); 3.1698 magau «figurine de porcelaine» (G. Dautel, Inventaire de l'abbé d'Effiat ds Havard: deux gros rouleaux de pourcelaine à magaux); 1733 magot (Voltaire, Temple du goût, p.67). De Magog, Magos, nom associé à Gog, Gos dans les légendes et romans du Moyen Âge pour désigner des peuples barbares, souvent représentés comme des êtres horribles, ou leurs chefs (cf. p. ex. mil. xiies. Alexandre, 873 in Elliott Monographs, t.1, p.45; ibid. 9327, p.433; 1180-90 Alexandre II, 2892 in Elliott Monographs, t.2, p.138; ca 1306, Jean de Joinville, Vie de St Louis, éd. N. L. Corbett, §473; 1461 Menus propos, 330 ds E. Picot, Recueil gén. des sotties, t.1, p.92: Ce sont terribles creatures Que ceulx de Gotz et de Magotz; Ilz ont les rains dessus le dos, Et si ont tous chacun deux testes; v. encore Meyer, Alexandre le Grand ds la litt. fr. du Moy. Âge, t.2, pp.386-388 et Flutre Table). Ces noms sont tirés de la Bible: ds Ézéchiel, 38 et 39, Gog est le nom du roi du pays de Magog, en Asie Mineure, qui devait venir à la tête de nombreuses armées pour détruire Jérusalem et la Terre Sainte; ds l'Apocalypse 20, 7-10, Gog et Magog désignent des peuples conduits par Satan contre Jérusalem. Bbg. Sain. Sources t.1 1972 [1925], p.208, 252; t.2 1972 [1925], p.47. |