| MAGNER (SE), MANIER2(SE), verbe pronom. Arg. et pop. Se dépêcher, faire vite; agir avec célérité. Synon. se grouiller (pop.), se remuer (fam.).− Quelle heure est-il? demanda Pinette. − Cinq heures dix. − Merde! Je suis déjà en retard. − Eh bien! Magne-toi, vas-y (Sartre, Mort ds âme, 1949, p. 98).Des caves décarrant de leur boulot, dropaient dans la rue. Ils se magnaient vers leur rata (Le Breton, Rififi, 1953, p. 205).− Emploi pronom. réfl. indir. Se magner le cul, le fion, les fesses, la fraise, l'o(i)gnon, le prose, le rond. Eh bien, grouille-toi, fais fiça, magne-toi le pot, le popotin si tu préfères (Queneau, Pierrot, 1942, p. 80).Tout le monde aux abris et un peu vite! Allons, maniez-vous le train (H. Bazin, Tête contre murs, 1949, p. 83).Et magne-toi la raie si tu veux pas qu'on se fâche (Le Breton, Rififi, 1953, p. 114). Prononc. et Orth.: [maɳe], [-nje]. Ds Lar. Lang. fr. var. se manier. Étymol. et Hist. 1907 se magner «se dépêcher» (France); 1916 s'manier la fraise «s'activer, se hâter» (Barbusse, Feu, 1916, p. 232); 1918 se manier, magne-toi (Dauzat, Arg. guerre, p. 179). Se magner forme pop. (cf. magnier «remuer» dès 1753) issue phonétiquement de se manier attesté au sens de «se mouvoir, s'activer (d'un bateau)» dès le début du xviies. 1616-20 D'Aubigné, Histoire universelle, Maillé, t. 2, p. 302, «se mouvoir (de quelqu'un)» au xvies. ds Th. de Bèze, Ps. de David, 147 ds Hug., (cf. l'a. fr. se manoier «se remuer» 1180-90 Alex. de Paris, Alexandre, III, 7640 in Elliott Monographs, 37, p.316), emploi pronom. de manier* «faire aller». |