| * Dans l'article "MÛRE,, subst. fém." MÛRE, subst. fém. A.− Infrutescence (s.v. in-2) du mûrier (v. ce mot A 1) et de quelques genres voisins et en particulier fruit du mûrier noir utilisé comme colorant alimentaire, en confiserie et en gargarisme sous la forme d'un sirop astringent. La mûre du Mûrier (...) composée d'un grand nombre de fruits élémentaires (Plantefol, Bot. et biol. végét.,t. 1, 1931, p. 523).La mûre n'est qu'un faux fruit, la partie comestible est une induvie (Bot.,1960, p. 935 [Encyclop. de la Pléiade]) : 1. Le Mûrier noir (...) fournit un akène, qui entoure le calice devenu charnu; celui-ci est soudé aux calices des fleurs voisines en un complexe induvial, qui constitue une mûre, de couleur rouge puis violet noirâtre, à saveur un peu sucrée, acidule, légèrement astringente (...). Le Morus alba est le Mûrier blanc, à l'induvie blanche.
Bot.,1960, p. 1087 [Encyclop. de la Pléiade]. B.− Usuel. Mûre (sauvage) ou mûre des haies. Fruit de la ronce dont on fait des sirops, des confitures et une boisson fermentée appelée moré. Synon. mûron (infra dér.).Mûre de buisson; mûre de la/des ronce(s), des ronciers; combe, haie aux mûres; ronces noires de mûres; vin de mûres; chercher, cueillir, manger des mûres. Il s'en égayait encore, s'animant, revivant cette amourette enfantine d'autrefois (...) les festins de mûres sauvages, au fond des bois (Zola, Fécondité,1899, p. 646).À défaut de doigts tachés d'encre, nous avions longtemps les lèvres noires du jus des mûres (Pesquidoux, Livre raison,1928, p. 73).V. mûrier ex. 2 : 2. Marie Coquelière tenait entre ses jambes le moutard barbouillé de mûres, ouvrant, de la largeur d'une chatière, une bouche d'où sortaient sans répit des beuglements de porc échaudé.
Boylesve, Leçon d'amour,1902, p. 111. REM. Mûral, -ale, -aux, adj.,méd. Synon. vieilli de mûriforme (infra dér.).Calcul mûral. (Dict. xixes., Nouv. Lar. ill., Lar. 20e). Prononc. et Orth. : [my:ʀ]. Homon. mur, murrhe. Att. ds Ac. dep. 1740. V. mûr. Étymol. et Hist. 1. Ca 1165 meures « fruit du mûrier » (Guillaume d'Angleterre, éd. M. Wilmotte, 433); ca 1170 more (Chrétien de Troyes, Erec, éd. M. Roques, 6736; var. E H meure, éd. W. Foerster, 6797); 1174-87 more (Id., Perceval, éd. F. Lecoy, 3079, 7661 : sebelin noir come more); 1570 meure blanche (Charles Estienne, Agriculture et maison rustique, p. 132a d'apr. FEW t. 6, 3, p. 152b [éd. 1591, p. 204 vo]); 2. xiiies. meure, more « fruit de la ronce » (Du provoire qui manga les meures, éd. A. de Montaiglon et G. Raynaud, Recueil général des fabliaux, t. 4, p. 54, 24 : En un buisson avoit gardé, Des meures vit en grant plenté; p. 56, 81); 1464-67 (Cent nouvelles nouvelles, éd. F. P. Sweetser, 82, 16, p. 482 : more noire qui croist sur les hayes); xves. meures sauvaiges (Grant herbier, no319, J. Camus ds Gdf. Compl.). L'a. fr. meure est issu du b. lat. mora (Dioscoride lat.; Pseudo-Apulée, TLL, s.v. mora 3), plur. coll. devenu fém. sing. du subst. neutre morum désignant le fruit du mûrier (Varron), la mûre sauvage (Id.), le fruit du sycomore (Pline), André Bot. Pour rendre compte de la forme mûre (cf. 1672, Ménage, Observations sur la lang. fr., CCXIII, p. 279 : nous disons meure en Anjou, Les Parisiens le disoient aussi autrefois... Présentement ils disent mure et murier et c'est comme il faut dire), diverses hyp. ont été proposées : infl. du dér. meurier, mûrier dont -eu- se serait fermé en -ü- en syll. prétonique, Bl.-W.5, Fouché, p. 429 (mais mûrier ne semble pas ant. à mûre); infl. de l'a. fr. meur (< maturu, v. mûr) tôt prononcé mûr à Paris, et entraînant dans les aires rurales limitrophes, par hypercorrection : meure (< mora) > mûre, cette dernière forme étant ensuite véhiculée vers Paris, FEW, t. 6, 3, note 52, pp. 159b-160a. Fréq. abs. littér. : 92. DÉR. 1. Mûraie, mûreraie, subst. fém.Plantation de mûriers. (Dict. xixeet xxes.). − [myʀ
ε], [-rr
ε]. Littré : mûreraie; Rob. : mûreraie ,,on dit parfois mûraie``; Lar. Lang. fr. : mûraie ou mûreraie (mûraie p. anal. avec chênaie, hêtraie, etc.). V. mûr. − 1resattest. a) xves. meurei (Gloss. rom. lat. du XVes., éd. A. Scheler : moretum), b) 1845 mûraie (Besch.); de mûre, suff. -(er)aie* (la forme en -ei remontant au sing. -etum, Nyrop t. 3, § 152 rem.). 2. Mûriforme, adj.,biol., méd. En forme de mûre. Amas irréguliers, d'aspect mûriforme (Nocard, Leclainche, Mal. microb. animaux,1896, p. 614).Papilles (...) mûriformes (Brumpt, Parasitol.,1910, p. 461).Calcul mûriforme. ,,Calcul dont la forme rappelle celle d'une mûre; il peut être biliaire et constitué de pigments biliaires, ou urinaire et constitué d'oxalates`` (Méd. Biol. t. 1 1970). − [myʀifɔ
ʀm̥]. V. mûr. − 1resattest. 1836 moriforme (Ac. Suppl.), 1868 mûriforme (Littré); de mûre (la forme morid'apr. le lat.), élém. suff. -forme. 3. Mûron, subst. masc.,région. (Centre). Synon. de mûre (supra B).Ce sentier rougi par les feuilles de l'automne, noir de mûrons et de prunelles (Balzac, Curé vill.,1839, p. 86).− [myʀ
ɔ
̃]. V. mûr. − 1reattest. 1390 meuron (Arch. JJ 139, pièce 19 ds Gdf.); de mûre, suff. -on1*. BBG. − Staaff (E.). Qq. rem. sur le passage d'eu atone à u en fr. In : [Mél. Wahlund (C)]. Mâcon, 1896, pp. 247-248. |