| MÉTRAGE, subst. masc. A. − Action de métrer, de mesurer au mètre. Quand M.Bonneau annonçait qu'il avait relevé la hauteur, la largeur, la longueur, la profondeur d'un monument (...) la parfaite conscience de M. Bonneau dans ces sortes de travaux était tellement connue, que l'Académie préférait cette mesure au métrage souvent équivoque d'un architecte (Champfl., Bourgeois Molinch., 1855, p.133).Une erreur de métrage (Zola, Bonh. dames, 1883, p.517). B. − P. méton. 1. Longueur (le plus souvent d'un tissu, d'une pellicule de film) exprimée en mètres. Les métrages de toile ou de coutil nécessaires pour former l'enveloppe d'un matelas (Lar. mén.1926, p.767).L'Assommoir (...) de Capellani (...) avait huit cents mètres (...) métrage encore inusité (Sadoul, Cin. des orig. à nos jours, 1949, p.74).Conséquence logique d'une ligne plus étroite (...) les robes de jour emploieront de petits métrages (Le Figaro, 26-27 janv. 1952, p.1, col. 8): 1. ... certains dispositifs modernes (...) pour la mesure de la longueur coupent automatiquement le fil de chaque tête de bobinage dès que le métrage voulu est bobiné.
Thiébaut, Fabric. tissus, 1961, p.33. 2. Pièce, coupon de tissus. Un petit stock (...) de tabac en branches et en paquets, quelques litres d'alcool et quelques métrages de coton (Céline, Voyage, 1932, p.190): 2. ... au-dessus [du fouillis d'étoffes] c'est l'inquiète recherche de trente mains fureteuses qui palpent, retournent, agrippent (...) et remettent au tas les divers métrages de gros de Tours, de damas de Venise (...) étiquetés là comme coupons.
Lorrain, Âmes automne, 1898, p.32. 3. Court-métrage. Film dont la pellicule mesure généralement de 300 à 600 mètres. Les grandes productions de Méliès n'excluent pas les courts métrages de moins de cent mètres. La plupart de ces films sont fondés sur un truc simple ou complexe, présenté comme un numéro de magie (Sadoul, Cin. des orig. à nos jours, 1949, p.36).Long métrage. Film dont la pellicule mesure plus de 2500 mètres. En 1958, une copie positive d'un long métrage français coûtait cent mille francs environ (L'Hist. et ses méth., 1961, p.1171).La durée moyenne d'une musique de long métrage varie entre trente et quarante minutes (Samuel, Art mus. contemp., 1962, p.769). Prononc. et Orth.: [metʀa:ʒ]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1. 1823 «action de mesurer» (Boiste add.); 2. 1832 «longueur mesurée d'un objet» (Raymond); spéc. 1883 «pièce de tissu» (Zola, op. cit., p.491); 1907 cinéma (Catal. Pathé, p.11 ds Giraud: métrage des bandes); 1911 long métrage (Ciné-J., 28 oct., 3/2, ibid.): 1924 court métrage (Lyon Républ., 6 nov. 3/4, ibid.). Dér. de métrer*; suff. -age*. Métrer, terme de cinéma est att. en 1911 (Ducom, Le Cinématographe sc. et industr., p.133). Fréq. abs. littér.: 10. Bbg. Quem. DDL t.5. _ Uren (O.). Le Vocab. du cin. fr. Fr. mod. 1952, t. 20, p.212. |