| MÉTAL, -AUX, subst. masc. A. − CHIM. Corps simple, bon conducteur de la chaleur et de l'électricité, libérant des cations et donnant des oxydes généralement basiques par combinaison avec l'oxygène et doué d'un éclat souvent brillant; cour., un tel corps simple ou alliage de tels corps simples et parfois d'autres éléments. L'or est le plus beau et le plus précieux des métaux (Ac.1835, 1878).Transmuer les métaux vils, tels que l'étain, le plomb, le cuivre, en des métaux nobles comme l'argent et l'or (Huysmans,Là-bas,t.1, 1891, p.134).Le mercure est un métal liquide à la température ordinaire (Ac.1935).Barres d'uranium (...) gainées de zirconium, métal nouveau, résistant à la corrosion de l'eau (Goldschmidt, Avent. atom.,1962, p.94): 1. L'acier se recommande (...) par de notables avantages (...). L'usure du métal fondu est plus uniforme que celle du fer laminé, qui a tendance à s'exfolier.
Haton de La Goupillière,Exploitation mines,1905, p.687. SYNT. Métaux alcalins, alcalino-terreux, (non) ferreux, spéciaux; métal aimanté, doux, tendre, radioactif, recuit; métal bouillant, colloïdal, fondu/en fusion, incandescent; métal natif, vierge; métal brillant, bruni, martelé, poli; métal argenté; scie à métaux; bouton, chandelier, feuille, gobelet, morceau, objet, plaque, tige de métal; lunettes à monture de métal; éclat, froid, reflet, sonorité du métal; gravure sur métal; travailler le métal; fondre du métal; transmuter des métaux (en or). ♦ Métal d'Alger. Alliage d'étain, de plomb et d'antimoine ayant l'apparence de l'argent. J'y ai mis tous nos couverts d'argent, huit à filets. Bah! Cibot mangera dans du métal d'Alger: c'est très bien porté, comme on dit (Balzac,Cous. Pons,1847, p.192). ♦ Métal anglais. Alliage d'étain et d'antimoine. Les flambeaux et les crucifix sont en métal anglais, se nettoyant comme l'argent (Nerval,Voy. Orient,t.1, 1851, p.37).V. cafetière ex. 1. ♦ Métal (d') antifriction*. ♦ Métal blanc. Alliage d'antimoine, de nickel, de cuivre, de zinc et de bismuth. Couvert, plateau de métal blanc. Fourchette à manche de métal blanc (Zola,Ventre Paris,1873, p.669).Chandelier de métal blanc (Hémon,M. Chapdelaine,1916, p.229). ♦ Métal de cloche. ,,Alliage de cuivre et d'étain qui sert à faire les cloches`` (Ac. 1878-1935). ♦ Métal carbonyle*. ♦ Métal déployé. ,,Treillis métallique obtenu par estampage`` (Duval 1959). Le métal déployé sert d'armature au plâtre et autres produits de protection contre l'incendie (Forest.,Métall.1977). ♦ Métal jaune*. ♦ Métaux précieux. L'argent, l'or et le platine. Valeur des métaux précieux. Le Mexique et le Pérou continueront vraisemblablement à nous fournir nos principaux approvisionnements de métaux précieux. L'or et l'argent sont des marchandises de leur crû (Say,Écon. pol.,1832, p.343).Les métaux précieux, dès l'âge du bronze, servirent à l'ornementation des objets industriels (J. Déchelette,Manuel archéol. préhist. celt. et gallo-rom.,t.2, 1914, p.360). ♦ Demi-métal*. − En partic. Un tel corps (généralement l'or, l'argent ou certains de leurs alliages) servant de monnaie. Si la quantité des billets émise n'excédait pas les besoins de la circulation, les porteurs de billets n'exigeraient pas leur conversion en métal, parce que des lingots ne se prêtent pas aux besoins de la circulation (Say,Écon. pol.,1832p.277). − HÉRALD. L'or et l'argent formant le champ de l'écu (d'apr. Bach.-Dez. 1882). Les émaux [des armoiries que brodait Angélique] étaient faits de cordonnet, les métaux, de fil d'or et d'argent (Zola,Rêve,1888, p.162).Suivant les règles héraldiques, l'écu ne doit jamais porter métal sur métal (Ac.1935). B. − P. méton., au plur. Métallurgie. Syndicat des métaux. La chambre syndicale des métaux (A. France,Anneau améth.,1899, p.308).La fédération des métaux (Martin du G.,Thib.,Été 14, 1936, p.676). C. − P. anal. ou au fig., littér. 1. De métal, loc. adj. Synon. de métallique. a) Qui rappelle l'aspect du métal. Lueur de métal. Des yeux de métal bleui (A. Daudet,Fromont jeune,1874, p.134).Une sorte d'aurore vagabonde (...) un feu d'artifice jaune et rose qui creva (...) en rubans de métal aveuglant (Colette,Chatte,1933, p.163). b) Qui rappelle la sonorité du métal. Tu parles et tu sophistiques avec ta voix de clair métal (Moréas,Syrtes,1884, p.90).[Faire] sonner les finales comme des notes de métal (Maupass.,Contes et nouv.,t.2, Duchoux, 1887, p.703). 2. Nature profonde et solide. Métal du coeur, de la volonté. Sa force morale était d'un beau métal (L. Daudet,Salons et journaux,1917, p.95): 2. ... la paix à coups de sabre, la seule qui tienne, la seule qui dure, la seule enfin qui soit digne; la seule au fond qui soit loyale et d'un métal avéré...
Péguy,V.-M., comte Hugo,1910, p.833. Prononc. et Orth.: [metal], plur. masc. [-o]. Ac. 1694, 1718: metal; Ac. 1740 : metal, metail; dep. 1762: métal. Étymol. et Hist. 1. Ca 1140 (Pèlerinage Charlemagne, éd. G. Favati, 352); ca 1225 fig. «matière» (Reclus de Molliens, Charité, éd. A.-G. van Hamel, I, 12); 2. 1690 hérald. (Fur.). Empr. au lat. metallum «mine» (cf. l'a. fr. metal «mine», 1remoitié xiiies. Macchabées, éd. E. Goerlich, I, 8 − xvies. ds Hug.), d'où «toute production minérale» et au fig. «matière», du gr. μ
ε
́
τ
α
λ
λ
ο
ν «mine» et «produit que l'on extrait». La forme metail, très att. du xiiies. (ca 1225 Gautier de Coinci, Mir. Vierge, éd. V. Fr. Koenig, II Mir. 19, 341) au xviies., est encore répertoriée par la lexicogr. au sens de «composition formée de métaux» dep. 1803, Boiste. Fréq. abs. littér.: 1579. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 2406, b) 2214; xxes.: a) 2063, b) 2233. Bbg. Sculpt. 1978, p.643. _ Gohin 1903, p.363. |