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MÉRIDIENNE, subst. fém.
A. − Région. ou vieilli. Sieste que l'on fait vers le milieu du jour, surtout dans les pays chauds. Faire (la/sa) méridienne; heure de la méridienne; au moment de la méridienne; après la méridienne. Le café, les sorbets, le narghilé, interrompent là [aux bains] ou préparent ce léger sommeil de la méridienne si cher aux peuples du Levant (Nerval,Voy. Orient, t. 1, 1851, p. 240).Même à l'état de veille on ne pouvait deviner si elle ne digérait pas encore quelque miette de méridienne ou de grasse matinée (Arnoux,Rossignol napol.,1937, p. 96).
B. − P. méton.
1. Moment de la journée où l'on fait sa méridienne. Dans les paysages vrais tout autant que dans les tableaux continuent ainsi à m'intriguer ces flâneurs de la méridienne ou du crépuscule (Gracq,Beau tén.,1945, p. 14).
2. ,,Petite chambre isolée, avec un lit de repos, dans laquelle on se retire pour faire la sieste ou méridienne`` (Havard 1889).
3. Lit de repos à deux chevets de hauteur inégale où l'on faisait la méridienne, notamment sous l'Empire et la Restauration. S'étendre sur une méridienne; méridienne rapiécée. Par une matinée, Clémentine se donnait l'air de réfléchir, étalée sur une de ces méridiennes merveilleuses d'où l'on ne peut pas se lever, tant le tapissier qui les inventa sut saisir les rondeurs de la paresse et les aises du far niente (Balzac,Fausse maîtr.,1841, p. 12).On m'avait ménagé et garni de draps une méridienne (...) qui vomissait par plusieurs cratères le crin de ses entrailles (Arnoux,Zulma,1960, p. 201).
Rem. Rare, loc. pop. (notée comme arch. et provinciale ds Littré). Faire mérienne. Synon. de faire méridienne. Nos paysans, dans la saison des chaleurs, font mérienne au milieu du jour. C'est un abrégé de méridienne (Coulabin, Dict. loc. pop. Rennes, 1891).
C. − ASTRON., GÉOD., MATH. V. méridien, -ienne II B 2.
Prononc. et Orth.: [meʀidjεn]. Ac. 1718: me-; dep. 1740: mé-. Étymol. et Hist. 1. 1213 dormir a meridienne [Fet des Romains, éd. L.-F. Flutre et K. Sneyders de Vogel, p. 267, 19); 1680 méridienne «sieste» (Rich.); 2. début xviiies. astron. (Corneille le Bruyn, Voyage d'apr. Tolmer ds Fr. mod. t. 14, p. 294); 1718 (Ac.); 3. 1841 «sorte de canapé» (Balzac, loc. cit.), d'apr. Havard ,,La méridienne fut en honneur dans notre mobilier de 1750 à 1820``. Empr. au fém. meridiana de meridianus, v. méridien, notamment dans l'expr. meridiana hora «heure de midi», v. aussi méridien; a supplanté une forme pop. merienne employée subst. «heure de midi» (ca 1165, Benoît de Ste-Maure, Troie, éd. L. Constans, 24970: meriaine), puis «sieste» (début xiiies., Anger, Dial. de S. Grég., 47, P. Meyer, Rec., p. 341 ds Gdf.) encore att. au xixes. v. Nyrop,Ét. gramm. fr., t. 4, no5, p. 9. Cf. le lat. médiév. meridiana «sieste» (1000-1015 ds Nierm.).