| * Dans l'article "MÉDICINAL, -ALE, -AUX,, adj." MÉDICINAL, -ALE, -AUX, adj. A. − Vx. Relatif à la médecine. Les connoissances médicinales n'ont-elles pas pour but de prévenir ou de réparer les torts que les maux peuvent faire ou ont déjà faits à notre santé? (Saint-Martin,Homme désir,1790, p.127).Titres qui seront autant de divisions médicinales, ou qui appartiendront à différentes branches de cette science [la médecine] (Voy. La Pérouse,t.1, 1797, p.180). B. − Qui a des propriétés curatives, qui est susceptible de provoquer dans l'organisme des effets déterminés. Eau médicinale; savon médicinal. Nous condamnons de même toutes espèces de potions médicinales, les lavemens irritans (...) qu'on administre encore si souvent dans l'intention d'exciter les douleurs (Baudelocque,Art accouch.,1812, p.207).Occupée à faire quelques préparations médicinales pour les pauvres, à piler des herbes, à faire des tisanes, à peser des drogues (Lamart.,Confid.,1849, p.89).Une vache était courue en l'honneur de saint Augustin, et sa chair (...) possédait des vertus médicinales, (...) celle des taureaux tués en l'honneur des saints se conservait comme reliques et guérissait des fièvres (Montherl.,Bestiaires,1926, p.516). ♦ Fleur, herbe, plante médicinale (gén. au plur.). Fleur, herbe, plante qui comporte des substances ayant des propriétés thérapeutiques. Ce sont, elles aussi, des fleurs médicinales, (...) l'euphorbe (...); la vipérine contient du nitrate de potasse et on peut la consommer en infusion sudorifique comme la bourrache; tout sert, jusqu'à cette fausse ortie (Huysmans,Oblat,t.1, 1903, p.110).Houel rêvait déjà d'un jardin d'apothicaires. Par la suite, on parla de jardin des simples, de jardin aux plantes médicinales (Fargue,Piéton Paris,1939, p.117).Plants d'arnica et de pariétaire, (...) herbes médicinales dont on a quelquefois besoin à la campagne (Bosco,Mas Théot.,1945, p.51). ♦ Sangsue médicinale. Sangsue utilisée pour faire des saignées. On n'emploie en médecine que deux de ces espèces, l'hirudo sanguisuga, (...) et l'hirudo officinalis, sangsue médicinale, reconnaissable à la bande brune qu'elle porte sur le dos, aux bandes jaunes, marquetées de brun, qui se voient sur ses côtés (Nélaton,Pathol. chir.,t.1, 1844, 28). C. − P. anal., vieilli. Qui remédie aux imperfections morales. Sa thérapeutique spirituelle, (...) traitement médicinal qu'elle [la doctrine catholique] applique aux maux de notre âme. (...) l'Évangile ordonne aux chrétiens de châtier leur corps pour affranchir et purifier leur coeur (Lacord.,Conf. N.-D.,1848, p.106).Il n'est pas beau d'étaler cette cuisine médicinale des âmes. On guérit comme on peut; l'essentiel, au moral, est que le résultat soit bon (Sainte-Beuve,Port-Royal,t.4, 1859, p.430).La punition médicinale, des pensums lui furent donnés, il devint plus paresseux (Flaub.,Bouvard,t.2, 1880, p.172).V. châtiment ex. 1. − THÉOL. ,,Peine médicinale. Celle destinée à amender le coupable`` (Marcel 1938). Peines médicinales et temporelles (Théol. cath.t.4, 11920, p.1047). REM. Médicinalement, adv.D'une manière médicinale, selon des règles susceptibles d'avoir un effet bénéfique. Vivre médicinalement, ce n'est pas toujours vivre malheureux (Joubert,Pensées,t.1, 1824, p.230).La terreur de la mort qui lui vint, avait fait d'elle, peu à peu, la plus précautionnée et la plus chimérique des femmes; et maintenant, cette manie la tenait des semaines au lit, qu'elle n'aimait point (...), mais s'imposait médicinalement (Bourges,Crépusc. dieux,1884, p.40). Prononc. et Orth.: [medisinal], plur. masc. [-o]. Ac. 1718: me-; 1740: me- en vedette, mé- dans l'art.; dep. 1762: mé-. Étymol. et Hist. 1. a) 1erquart du xiiies. pic. (espeche) medichinaus «qui sert à la guérison» (Reclus de Molliens, Miserere, 259, 9 ds T.-L.); 1326 medicinal «id.» (Arch. Nord, B 3270, fol. 33 ds IGLF); b) ca 1485 «relatif à la médecine» (Myst. du V. Testament, éd. J. de Rothschild, 7758: art medicinal); 2. 2emoitié du xives. «qui sert de remède à l'âme» (Miracles ND par personnages, éd. G. Paris et U. Robert, t.3, p.247: doctrine medicinalle). Empr. au lat. medicinalis «médical, de médecine», dér. de medicina, v. médecine. Medicinal a évincé l'anc. adj. mecinnel, mecinal (fin xiies. ds T.-L.), dér. de mecine, forme pop. de medecine et medecinal (fin xiies. ds T.-L.), dér. de medecine. Fréq. abs. littér.: 41. Bbg. Hélin (M.). Glanes lexicogr. Arch. Lat. Med. Aev. 1970, t.37, p.234. |