| * Dans l'article "MÉCRÉANT, -ANTE,, adj. et subst." MÉCRÉANT, -ANTE, adj. et subst. A. − Qui a une religion autre que la religion chrétienne (considérée comme seule vraie). Synon. infidèle.Nation, peuple mécréant(e). P. anal. Ce savant philosophe susdit, Anaxagoras, n'était qu'un païen mécréant, en ce qu'il adorait les faux dieux (Mérimée,Jacquerie,1828, p.273). − [P. méton. du déterminé] Combien de fois, dans nos temps de discorde, Des flots de sang chrétien et de sang mécréant, (...) Ont changé tout à coup en torrent qui déborde Cette ornière d'un char géant! (Hugo,Orient.,1829, p.110). − Emploi subst. La poétesse s'attend (...) à ce que la Pucelle détruise les mécréants et les hérétiques, c'est-à-dire les Turcs et les Hussites (A. France,J.d'Arc,t.2, 1908, p.33). B. − Qui n'a aucune croyance religieuse. Synon. incroyant.Une aristocratie sacerdotale devient vite irréligieuse et mécréante (Renan,Hist. peuple Isr.,t. 3, 1891, p.410).Un critique mécréant triomphait devant nous de ce que les convertis se recrutent souvent parmi les êtres de mauvaise vie (Mauriac,Vie Racine,1928, p.238). − [P. méton. du déterminé] Prenons garde au souffle malsain qui sort des tombes féodales où tant de rois sont entassés! Un siècle mécréant les a dérangés de l'éternel repos (Nerval,Illuminés,1852, p.398). − Emploi subst. Ils ont psalmodié une espèce de prière et envoyé force baisers vers l'image [une photographie de la Vierge]. Tout cela bien fort afin que cette mécréante de MmeBouni-Reclus n'en perde rien (Gide,Journal,1915, p.520).Presque tous les catholiques, hommes ou femmes, ont eux aussi cette réaction: vouloir prouver aux mécréants qu'ils sont désespérés (Montherl.,Pitié femmes,1936, p.1145). ♦ P. anal. Personne sceptique sur un point autre que la religion. Pendant plus de trois mois les salons du faubourg Saint-Germain me regardèrent comme un mécréant, parce que je désapprouvais la nomination de leurs ministres (Chateaubr.,Mém.,t. 2, 1848, p.629).Chenavard était un gredin sans foi ni loi, un mécréant (A. France,Révolte anges,1914, p.37). Prononc. et Orth.: [mekʀeɑ
̃], fém. [-ɑ
̃:t]. Ac. 1694 et 1718: mescreant; dep. 1740: mécréant. Étymol. et Hist. 1. 1119 adj. mescreant «qui croit à une fausse religion» (Ph. de Thaon, Comput, 2728 ds T.-L.); fin xiies. subst. (Sermons St Grégoire sur Ezechiel, 4, 4 ds T.-L.); 2. 1665 adj. «incrédule, qui ne croit pas à la religion» (Molière, Don Juan, III, 1). Part. prés. de mécroire*. Fréq. abs. littér.: 115. DÉR. 1. Mécréance, subst. fém.Manque de foi; incrédulité en matière religieuse. J'ai vu passer, dans ma première jeunesse, quelques ingénieurs païens, ou du moins très-profanes, et j'étais fixé dans le préjugé d'une sorte de mécréance polytechnique (Bloy,Journal, 1906, p.293).La nier [la transmigration] est tomber dans l'absurde et la mécréance (Philos., Relig., 1957, p.52-10).La mécréance du charbonnier existe autant que sa foi (Arnoux,Zulma, 1960, p.56).− [mekʀeɑ
̃:s]. Att. ds Ac. 1878. − 1reattest. début xiies. «incrédulité, incroyance» (St Brendan, 1184 ds T.-L.); de mécréant, suff. -ance*. 2. Mécréantise, subst. fém.État de celui qui n'a pas la foi. Il aimait le jus flasque de la mécréantise (Verlaine,
Œuvres compl., t. 2, Amour, 1888, p.17).− [mekʀeɑ
̃ti:z]. − 1resattest. ca 1175 «doute» mescreantise (Chronique Ducs Normandie, 5162 ds T.-L.), ca 1220 «état d'une personne qui ne croit pas à la religion» (G.de Cambrai, Barlaam et Josaphat, 326, ibid.); de mécréant, suff. -ise*. |