| LUNÉ, -ÉE, adj. A. − [P. réf. à la forme de la lune] 1. Qui a la forme d'un disque ou d'un croissant. Beau genet d'Espagne (...) aux paturons courts (...) et lunés (Hugo,Rhin,1842, p. 208). ♦ Bois luné. Bois affecté de lunure (rem. s.v. lune). (Dict. xixeet xxes.). 2. Qui a une tache en forme de disque ou de croissant. De cela mes ongles sont sortis, non pas noirs (...) mais lunés de blanc (Giraudoux,Électre,1937, p. 73). B. − [P. réf. à l'influence supposée de la lune sur les créatures] 1. Fam. [En parlant d'une pers., parfois d'un animal; gén. modifié par les adv. bien (mieux) ou mal] D'une humeur déterminée. Papa et toi, vous avez l'air tout inquiets, tout mal lunés? (Bourget,Monique,1902, p. 43).Quand il est bien luné, il m'appelle «mon petit ami». Quand il est à cran, il feint d'avoir oublié mon nom (Duhamel,Journal Salav.,1927, p. 74). − [P. méton.] Laissons dire les esprits mal lunés qu'un rien offusque! (Arène,Veine argile,1896, p. 168). 2. Rare. Troublé, dérangé, fou. La douleur de ce mari abandonné fendait le coeur à tout le monde. Il en avait les esprits lunés (Bourget,Physiol. am. mod.,1890, p. 377). Prononc. et Orth.: [lyne]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1. 1576 «en forme de disque ou de croissant» (P. de Brach, Poem., fo75 vods Gdf. Compl.) − 1611, Cotgr., à nouv. au début du xixes. comme terme d'hist. nat. (1812, Mozin, qui renvoie à lunulé); 2. 1867 être bien ou mal luné (Littré). Dér. de lune*; suff. -é*. Fréq. abs. littér.: 10. |