| LOUAGE, subst. masc. [Correspond à louer2A et B] A. − Action de louer quelque chose ou quelqu'un; action de se louer; résultat de cette action. Il est vrai qu'il me coûte cher, le louage de ton haquet (Verlaine,
Œuvres compl., t. 4, Mém. veuf,1886, p. 227): 1. S'il [un valet] s'embauche chez un maître, c'est par un contrat de louage, où sont stipulées les conditions de prix et de durée. Le louage se fait à la semaine, ou au mois, ou à l'année, ou même pour un temps plus long.
Faral,Vie temps st Louis, 1942, p. 71. B. − De louage 1. [En parlant d'un bien] Que l'on donne ou que l'on prend en location. a) [En parlant d'un bien immobilier] Chambre de louage. Il était presque attaché (...) à cette terrasse en jardin, qui ne faisait même pas partie de son logis de louage (Loti,Matelot, 1893, p. 82). b) [En parlant d'un bien mobilier] Voiture de louage. Les chaises à porteurs, les unes de maîtres, les autres de louage (Gautier,Fracasse, 1863, p. 294): 2. Nous nous levions avec le jour et nous partions jusqu'à la nuit sur de petits chevaux de louage, tous deux seuls, allant à la découverte dans cette admirable forêt pleine de sites imprévus, de productions variées, de fleurs splendides et de papillons merveilleux...
Sand,Hist. vie, t. 4,1855, p. 418. c) P. anal.: 3. Avant, je n'étais qu'au bord de la vie (...). Mais j'ai fait le plongeon (...). J'ai choisi: je possède des choses vraies. Avant je n'avais que des vérités de louage. Avant j'étais dispersé et sans lien. Maintenant je m'appartiens et je ne suis plus seul.
Larbaud,Barnabooth, 1913, p. 360. 2. [En parlant d'une pers.] Que l'on a engagé à son service; qui s'est engagé au service de quelqu'un pour un temps donné, généralement assez court. Domestique de louage. Quelque détachement de bergers de louage (Gracq,Syrtes, 1951, p. 27). − P. anal., péj. Voulant un appartement à double sortie pour les femmes du monde, − et baisant à dix francs dans des coupés des femmes de louage (Goncourt,Journal, 1857, p. 376): 4. Ces hommes qui fréquentent tous les pouvoirs (...), ces admirateurs de louage, lesquels, éperdus, me venaient dire qu'on n'avait jamais vu sous le soleil un Mécène tel que moi, se réservant de me proclamer, à ma chute, le plus pauvre des humains...
Chateaubr.,Mém., t. 3,1848, p. 237. C. − DR. CIVIL. Contrat de louage 1. (Contrat de) louage (de choses). Synon. contrat de bail*, de location.Contrat écrit ou verbal par lequel le bailleur s'oblige à faire jouir le preneur d'une chose mobilière ou immobilière pendant un certain temps et moyennant un prix déterminé que le preneur s'engage à payer. Permettez! l'article 1719 qui régit les contrats de louage oblige le propriétaire à entretenir sa maison en parfait état de service (Courteline,Article 330, 1900, p. 275). 2. Louage d'ouvrage a) (Contrat de) louage d'ouvrage, d'industrie. Contrat par lequel une personne s'engage à effectuer un ouvrage pour une autre personne moyennant un prix déterminé. Synon. contrat* d'entreprise.Du louage d'ouvrage appliqué à la construction des édifices (Réau-Rond.1951, p. 796, § 12). b) DR. DU TRAVAIL. (Contrat de) louage de services. Contrat par lequel une personne (un salarié) s'engage à mettre son activité professionnelle à la disposition d'une autre personne (un employeur) et à travailler sous sa direction moyennant une rémunération déterminée ou salaire. Synon. contrat de travail.Le contrat de louage de services occupe dans nos codes une bien petite place (Durkheim,Divis. trav. soc., 1893, p. 359). REM. Louageur, subst. masc.,vieilli ou région. (Belgique). Celui qui fait métier de donner à loyer des biens mobiliers, en particulier des voitures, des chevaux. Duboc, louageur, (...) l'aurait voituré de Rouen à Yvetot (Flaub.,Corresp., 1841, p. 82).Zilcken s'est arrangé avec un «louageur» et un magnifique quasi-carrosse nous a ramenés (...) tôt à Hélène-Villa (Verlaine,
Œuvres compl., t. 5, Quinze jours en Holl.,1893, p. 228). Prononc. et Orth.: [lwa:ʒ]. Att. ds Ac. dep. 1718. Étymol. et Hist. 1253 prendre a loage (Pierre de Fontaines, Conseils, XXIX, II, éd. A. J. Marnier, p. 342); 1262 tenir a liuage (doc. Arch. mun. Douai ds Gdf.); 1283 bailler a louage (Beaumanoir, Beauvaisis, éd. A. Salmon, § 286); 1552 chambre de louage (Est. s.v. mereo-meritorius). Dér. de louer2*; suff. -age*. Fréq. abs. littér.: 123. Bbg. Piron (M.). Les Belgicismes lexicaux. Mél. Imbs (P.) 1973, p. 301 (s.v. louageur). |